Pas d’amis, pas de douleur pour Johnnie Carwash…

« No Friends No Pain », c’est le titre du nouvel elpee de Johnnie Carwash. En attendant, il nous en propose un extrait, sous forme de clip, « Aha (it's ok) ». Ballade pop façon The Drums, « Aha (it's ok) » est un morceau mélancolique qui a conservé la…

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Les décibels de Chatte Royal…

Le premier elpee de Chatte Royal, « Mick Torres Plays Too Fucking Loud », paraîtra ce 8 mars 2024. Fondé en 2020 par Diego Di Vito, Dennis Vercauteren et François Hannecart, et rejoint par Téo Crommen en 2021, il compte deux Eps à son actif, « Septembre », en…

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Zara Larsson 25-02-2024
Chroniques

Lister

Elektrisch vuur

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Ce trio hollandais guitare/basse/violon s'aventure sur un terrain en friche, seulement foulé très partiellement par les belges de DAAU.

La musique, essentiellement instrumentale, est d'inspiration traditionnelle. Alors que la plupart des formations officiant dans le genre adaptent des oeuvres existantes, Lister propose 10 créations originales sur les douze plages que comporte l'album. Et s'éloigne très souvent de ses racines par son approche très moderne. Furtivement, on a l'impression d'entendre une production post-rock à la Anathema (première partie de « Rooibos », la cinquième plage), du rock atmosphérique acoustique à la Antimatter, voire l'une de ces oeuvres minimalistes chères à Wim Mertens ou Henry Krutzen. Guitare et violon se font tour à tour rythmiques (parfois de façon fort hypnotique), aventureux ou mélodiques, réservant quelques évolutions expérimentales que le King Crimson des seventies lui-même n'aurait pas reniées. Le propos est en fait rarement enjoué (Suite de Muntenië-gigue). Bien qu'irréprochable, ce CD n'intéressera donc qu'un public très ciblé, lequel se sera reconnu dans cette chronique.

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Various Artists

Folk Off

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Signé sur le label anglais Sunday Best et divisé en deux volets, « Folk Off - New Folk And Psychedelia From The British Isles And North America Compiled By Rob Da Bank » est à ranger au rayon ‘anthologie’ (plus que compilation). D’un dépouillement magnifique (guitare-voix) aux plus complexes arrangements, le folk tend à (re)devenir le mode d’expression musicale premier. Moins contestataires qu’aux origines mais toujours observateurs d’un monde perturbé, ses artisans conjuguent le sublime au long des trente chapitres de ce grand journal intime.

Les Iles Britanniques ouvrent leur voie grâce au « Pionneers » de Tunng, s’appropriant parfaitement le morceau de Bloc Party. S’ensuit alors une série de titres simplement beaux. Certains instrumentaux (« Guitare miniature » de North Sea Radio Orchestra ou le rayonnant « Dawn » de Eighteenth Day Of May) se glissent parmi les bidouillages électroniques étranges de Same Actor (« Nothing Yet ») ou pénétrants de Listen With Sarah (« Blue Parsey »). Rêves. La présence de talents reconnus (James Yorkston & Reporter) ou à découvrir (Songs of Green Pheasant) renforce l’idée d’avoir entre les mains un monde onirique splendide et douloureux.

Face à ce premier versant, l’Amérique du Nord regorge d’armes plus ou moins secrètes. Première réplique, Micah P. Hinson propose sa version de « Yard Of Blonde Girls » (déjà présente sur l’album « Dream Brother- The Songs Of Tim + Jeff Buckley »). Reprise encore, de Cohen cette fois (il semblait inévitable de passer à côté du maître en ces contrées), Marissa Nadler s’empare du « Famous Blue Raincoat » pour lui offrir une délicatesse aérienne (au détriment d’une profondeur authentique). Délicatesse toujours, Espers reprend le traditionnel « Rosemary Lane ». Le génie d’Animal Collective, les trépidantes Au Revoir Simone, le singulier Sufjan Stevens ou encore la douceur de Mi & L’Au tirent ce deuxième disque vers le sommet, truffé de bonnes surprises telle que la participation de Feist sur « Snow Lion » de Readymade FC.

Pour conclure, cette collection atteste de l’infinité créative que le folk peut offrir. Car ce dernier a cela de passionnant qu’il se surpasse lui-même, abattant toute frontière que l’on croyait érigée. Inépuisable.

 

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JJ Cale & Eric Clapton

The road to Escondido

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J.J Cale est né en 1938. A Tusla, en Oklahoma. Ce n’est donc plus un néophyte. Devenu intemporel, son célèbre hit, "After midnight", a été composé dans les années 60. Au départ, cette chanson n’était que la flip side d’un 45 tours. La version d’Eric Clapton deviendra un succès international (NDR : elle figure également sur son album éponyme, paru en 1970) ; mais surtout va lancer la carrière de JJ. Dont le premier elpee, "Naturally", paraît en 1972. Dans son repaire, loin du monde et surtout des modes, JJ créée son propre style musical, emprunté au blues, au rock, au jazz et à la country : le Tusla sound, une musique qui sera qualifiée de ‘laidback’ ; c’est à dire décontractée, simple et chaleureuse, un style dont il est le porte-drapeau en compagnie de Tony Joe White. JJ s’est retrié depuis un bon bout de temps à Los Angeles, où il se consacre à la composition. Sa rencontre avec Eric Clapton n'est gère surprenante. Eric a toujours apprécié JJ et en emprunte très régulièrement le style laidback. A deux reprises, il a converti des chansons de Cale en véritables tubes : "After midnight" bien sûr, et un peu plus tard "Cocaïne" (NDR : une compo incluse sur l’elpee "Slowhand", gravé en 77). Si cette collaboration n’apporte pas de surprise majeure, elle est surtout l’œuvre de JJ qui signe ici onze plages, ne concédant que deux morceaux à Eric et une reprise. De nombreux invités ont participé à la confection de cet opus. Dont plusieurs gratteurs. Etonnant lorsqu’on sait que les deux artistes sont des virtuoses de la six cordes. Et en particulier Doyle Bramhall II et Derek Trucks, deux membres de l’EC Band, ainsi que John Mayer et Albert Lee. Feu Billy Preston se réserve les claviers (NDR : oui, oui, c’était lui l’organiste qui se cachait derrière les Beatles !). Nathan East ou Pino Palladino la basse.

Empruntons la route d'Escondido, une petite cité sise au nord de San Diego, en Californie, nichée au creux d’une vallée entourée de montagnes rocheuses. Plage d'ouverture, "Danger" est un ‘instant winner’, un titre qui accroche immédiatement, vous pénètre, vous contamine et ne vous lâche plus avant d’avoir épuisé sa dernière seconde. L'orgue omniprésent du regretté Billy Preston introduit cette plage (NDR : il s’st éteint le 6 juin dernier). JJ et Eric chantent en duo, avant qu’une guitare largement amplifiée (celle de Doyle Bramhall II ?) ne fasse son apparition. Mais en toile de fond, la gratte d’Eric entre en scène. Feutrée, elle amorce la conclusion. Une formidable entrée en matière. L'album est ensuite partagé entre ballades, plages rythmées et moments intensément blues. Parmi les ballades, le délicat "Heads in Georgia" est traversé de bien jolies parties de guitares. Intimiste, "Who am I telling you?" s’accroche à la slide du jeune Trucks. Quelques plages plus enlevées affichent une coloration country. A l’instar de l'excellent "When the war is over", enrichi de cuivres, mais également parcouru par la slide de Trucks et les cordes d'Eric. Un des grands moments de l’album. Un morceau qui me rappelle un succès de JJ, intitulé "Call me the breeze". Le violon de Dennis Caplinger et la guitare en picking d'Albert Lee tirent leur épingle du jeu tout au long de "Dead end road". Les parties de cordes qui balaient "Anyway the wind blows" sont manifestement southern rock. En finale "Ride the river" synthétise l’œuvre. Compo assez enlevée, "Missing person" concède des accents sudistes. En particulier sous son aspect instrumental. Les guitares (Doyle, Derek) et les claviers y sont bien mis en évidence. Mais le blues n’a pas été oublié. Et je pense tout particulièrement au "Sporting life blues" de Brownie McGhee. Eric chante cette plage très fin de soirée, un morceau qui bénéficie du concours de Taj Mahal à l’harmonica. Impeccable, "It's easy" évolue sur un tempo bien plus enlevé. Un morceau ‘barrelhouse’, idéal pour la route. Blues intimiste, "Hard to thrill" relève de la plume d’Eric et de John Mayer. Les cordes de ces deux solistes et le piano acoustique de Preston sont bien mis en exergue. Autre blues, "Last will and testament" est caractérisé par les interventions immédiatement reconnaissables de Slowhand. Dans le domaine du roots rock, cet album est vraiment d’excellente facture…

 

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Snowden

Anti-Anti

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La voix nonchalante de Jordan Jeffares pourrait être prise comme une invitation à la fuite. Telle une aventure improvisée en pleine nuit d’été, les Américains de Snowden sortent leurs plus beaux atouts et font résonner leurs chants jusqu’aux cimes. Peut-être pas pour rien que Jade Tree les a recruté du fin fond de leur cambrousse pour poser leur première pierre « Anti-Anti », faisant suite aux échos radiophoniques qui ont vite fait le tour de leur Géorgie natale. Des invités d’honneur, connus sous les noms de reverbs (vocaux, cordes) et lo-fi, prennent place sur l’opus et copinent sur un rock harmonique habillé en indie pour l’occaz. Une combinaison qui s’est vite vue supporter Clap Your hands Say Yeah ou les remarquables Arcade Fire avant d’être soutenue à son tour par le producteur Eric Wofford (Explosions in the Sky, My Morning Jacket). Et on doit se l’avouer : leurs petites balises gonflées de gaz atmosphérique flottent dans un équilibre constant et éthéré. L’embarcation Snowden est sur la bonne voie, celle de l’insubmersible. Et ce n’est pas mal pour un début.



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Bill Lupkin

Where I come from

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Bill Lupkin est né et a grandi à Fort Wayne, dans l’Indiana. Touché par le virus du blues, il émigre à Chicago, fin des sixties. Il y hante assidûment les clubs des quartiers Sud et Ouest pour chanter ce blues, tout en soufflant dans son harmonica. Il fréquente les Aces, le backing band de Little Walter et de Junior Wells ; mais devient également un collaborateur régulier du pianiste blanc, Bob Riedy. Ce qui lui permet de soutenir la comparaison avec les grands ; et en particulier Muddy Waters, Howlin Wolf et surtout le guitariste Jimmy Rogers, pour lequel il participera d'ailleurs à la confection de l'album "Gold tailed bird" (produit par Freddie King), en 1972. Une aventure au cours de laquelle il avait acquis la promesse de travailler en compagnie de Canned Heat. Un projet qui ne s’est, cependant, jamais concrétisé. Mark Hummel, le célèbre souffleur californien, est responsable des notes consignées sur la pochette. Il avait rencontré Bill, en 1973. A Los Angeles. Et avait été impressionné par sa technique, notamment par les effets obtenus par la langue, afin de développer un style proche de James Cotton. Plus d’un quart de siècle plus tard, Lupkin nous rappelle à son bon souvenir. Il avait ainsi monté un groupe : le Chicago Blues Coalition, en compagnie duquel il ait commis un elpee chez lui, à Fort Wayne, en 1999. Un disque enregistré en public intitulé "Live at the Hot Spot". Au sein de son backing group figurait alors le pianiste Barrelhouse Chuck et le guitariste Billy Flynn.

Pour enregistrer ce tout nouvel opus, il a reçu le concours de ses amis. Il a ainsi conservé le drummer du Chicago Blues Coalition, Mark Fornek ; et puis les musiciens de Nick Moss. Il signe toutes les plages de cette œuvre, en exploitant à merveille toutes ses expériences vécues. Le booklet est illustré par des témoignages photographiques où il figure en bonne place auprès de tous les grands. Impressionnant !

L'album s’ouvre par le puissant "What's with that?". Bill respire la joie de chanter et de souffler. Nick Moss piaffe d’impatience et décroche, sans attendre, une première flèche sur ses cordes. Nous sommes ici en plein cœur du Chicago Southside. "The sun is shinin" accroche instantanément. Les musiciens manifestent une grande cohésion. L’ambiance des années 50 est parfaitement restituée. Une sonorité qui fait plaisir à entendre. Bill souffle comme Little Walter. Tim Wire nous ramène dans l'univers de Sunnyland Slim et d'Otis Spann. Nick lorgne vers celui de Jimmy Rogers et d'Eddie Taylor. "All night long", "Move out to the country" et "Bad feelin" évoluent dans le même registre. Lupkin y démontre avoir entièrement assimilé la quintessence de la Cité. Celle de Little Walter, Junior Wells, James Cotton et consorts. Jamais ce disque ne suscite l’ennui! Instrumental explosif, "Madison & Sacramento" nous renvoie à l'époque au cours de laquelle, Little Walter – flanqué de ses Aces – sévissait… un temps que nous n'avons – hélas ! – pas connu… Et si vous n’êtes toujours pas convaincu par le talent de cet artiste, je vous invite à prêter une oreille attentive à un titre comme "You got me nervous", un fragment parcouru par les rythmes exotiques et syncopés de rumba. Ou encore par "Cant' hide a lie", un des sommets de l'album. Empruntant le style d’Otis Rush, Nick Moss se réserve une envolée épique sur les cordes ; mais il la convertit progressivement en un style bien personnel. L’elpee explore d’autres horizons sonores. A l’instar d’"I want to love you", une plage qui s'enfonce dans les marécages louisianais. Nous ne sommes alors plus tellement loin du monde de Lazy Lester. Pas étonnant que Mark Hummel apprécie ce diable de Lupkin. Etrange, mais régulièrement, Bill me rappelle un de mes artistes favoris : William Clarke. "What you gonna do" en est la plus belle démonstration. A cause de cette force de frappe, de cette puissance de souffle et de cette conviction jamais prise en défaut. La voix est bien adaptée au style. Hundt y apporte une touche originale à l’aide de sa mandoline. Dans un registre réminiscent de Johnny Young. En fin d'album le disque nous réserve une version différente de "Move out to the country". Plus cool, elle remonte à l’an 2000. Elle implique la plupart des mêmes musiciens. Steve Lupkin, le petit frère, a rejoint le line up. Il y est préposé à la basse. Hubert Sumlin participe à cette plage à l’ambiance assez Howlin' Wolf. Ce clin d’œil adressé à Bill Clarke est reproduit lors du slow blues, "Early hours of the mornin". Cinq minutes de bonheur! Bienvenue chez les Grands, Mr Lupkin!

 

 

 

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Incognito

Bees + Things + Flowers

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Groupe vétéran de la scène acid jazz, Incognito est le projet de Jean Paul Maunick, vieux routier de la scène funk anglaise depuis la fin des années 70. Il ajoute à sa déjà copieuse discographie cette plaque qui touille dans le jazz, la soul et le funk ‘cool’. Le tout baigne dans une ambiance cossue et luxueuse largement due aux arrangements de cordes, aux claviers vintage et aux voix chaleureuses conjuguées par Jocelyn Brown, Carleen Anderson et Maysa Leak. Au menu musical de « Bees + things + flowers » de nouvelles versions consacrées à quelques morceaux phares de la formation (« Still A Friend Of Mine », « Always There »), une reprise de Roy Ayers et de « Summer In The City » (avec une étrange intro de cordes) ainsi que des compositions originales. Particulièrement soigné, ce disque est davantage taillé pour les salons que les dancefloors. Exception qui confirme la règle : la cavalcade drum and bass de « Raise ». Un regret tout de même, l’ensemble est un peu trop lisse pour faire la différence…

 

 

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Hot Club de Paris

Drop It 'Til It Pops

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Hot Club de Paris. Qu’on le veuille ou non, ce patronyme décalé a de la gueule. D’abord, c’est tellement parisien pour des Anglais. Ensuite, si un guide des noms de groupes racoleurs devait être publié, Hot Club de Paris constituerait certainement une référence de premier ordre. Musicalement, on nous annonçait un album ouvertement post-punk, un concurrent direct pour Maxïmo Park, The Rakes et autres Futureheads. Il n’en est rien. Le squelette des morceaux d’Hot Club de Paris est fondamentalement instrumental. Nous sommes ici en présence d’un punk-math rock azimuté à l’envi.

Paul Rafferty (basse), les frères Matthew (guitare) et Alasdair (batterie) Smith aiment à chanter à l’unisson, raconter de petites légendes urbaines scotchées sur des orchestrations faussement pop, vraiment speedées. Hot Club de Paris apprécie la vitesse, se contrebalance des excès et évite les contraventions de justesse. Et ce, pour plusieurs raisons : une originalité assumée jusque dans le choix imprononçable du premier single, le bien intitulé "sometimesitsbetternottostickbitsofeachotherineachotherforeachother". La formation liverpuldienne a également le bon goût d’alléger la complexité rythmique de ses compositions par de joyeuses trouvailles sonores (« Bonded By Blood »). Hot Club de Paris signe donc un premier album hyperkinétique, truffé de riffs alambiqués et de bonnes intentions.

 

 

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Max Romeo

Pocomania songs

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Baptisé en l’honneur des rites et rythmes ancestraux de la pocomania (la vaudou jamaïcain), ce nouvel album de Max Romeo, co-auteur avec Lee Perry du célébrissime « Chase the Devil », bénéficie de l’appui d’une belle brochette de musiciens : Sly&Robbie, Dean Fraser, Rico Rodriguez, etc. Non seulement cette dream team a façonné l’histoire du reggae, mais elle a été rassemblée par Mad Professor. Les rythmiques bondissantes de Sly & Robbie posent les fondations d’une sympathique série de chansons rencontrant des thématiques rasta chères à l’ami Max ; mais se réservent également quelques moments plus légers comme ce « Woman Friend », au cours duquel un homme est aux prises avec les délires consuméristes de son épouse, depuis qu’elle regarde, à la télé, les ‘soap operas’. Chaque titre bénéficie du ‘dub treatment’ spécifique au professeur fou : les basses fortement filtrées et le délire causé par le reverb et les delays atteignent leur apogée lors des 5 dubs qui achèvent l’album. On pointera également l’excellente mélodie de l’aérien « Babylon Like Me » ainsi que « Take It Slow », les poisseux « Evil Evil » et « Wicked Babylon ». Sans oublier le très dub, « Think Again », paraphrase du « Guns of Brixton » des Clash et « Ganja Free », une plage enrichie par un chouette intermède deejay de Bushead. Conseillé !

 

 

 

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The Samuel C. Lees Band

Bigg Mann

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Samuel est dyslexique. Ce qui ne l’a pas empêché de se consacrer à la musique, dès son plus jeune âge. Il aime le rock, et en particulier Queen. Mais est surtout fasciné par les guitaristes. Et en particulier Yngwie J Malmsteen, Tommy Bolin ou encore Stevie Ray Vaughan. En 2000, il fonde Texas Flood, un quartet dont le patronyme laisse, bien entendu, augurer du style adopté. Il se lance ensuite dans un duo, en compagnie du batteur Steve Washington : le Washington Lees Experiment. Toujours pas satisfait de ses expériences, il cherche à créer un nouveau concept dans l’univers du blues, en posant les bases de son projet sur l'ambiance et le fun que peuvent générer sa musique. Il fonde alors son propre trio, flanqué du bassiste Adam Ogiliev (déjà impliqué dans le Texas Flood) et du drummer Andy Perfect. Le groupe veut briser les perspectives conventionnelles du blues, en communiquant aussi bien un sentiment de bonheur que de tristesse. Mais suffit pas d’avoir de bonnes idées, il faut aussi les concrétiser. Alors, ce "Bigg Mann" est il vraiment différent de la production blues habituelle ? Tout d’abord, il n’affiche qu’une durée de 40 minutes. Ce qui est vraiment peu pour un cd. Surtout lorsqu’on veut convaincre le mélomane avoir décelé un nouveau créneau. Blues Matters, label anglais particulièrement dynamique, a signé le Lees Band. B.M. est également un magazine de blues qui prend une ampleur certaine sur le net…

Dès les premiers accords de "Bigg mann", on sent le Lees Band libéré. Tout au long de ce blues rock bien carré, tempétueux, la guitare occupe tout l'espace sonore. Sam possède une bonne voix. Puissante également. Mais surtout, ses cordes dominent parfaitement leur sujet. Faut dire que grâce aux vertus du re-recording, il assure également la rythmique. En trame de fond, Andy tape dur sur ses peaux. "The way it is" se distingue par une rythmique digne du ZZ Top de naguère. Lees double à l'orgue. Cette plage me fait penser furieusement au hard blues rock anglais des seventies. "See you again" accentue cette première impression. Rien de bien neuf à l’horizon. La cohésion rythmique est irréprochable. Ce qui permet, sans aucun doute, de donner toute confiance au soliste. Le travail sur les voix passe bien la rampe. Résultat des courses : la musique est très accessible. Parfois elle me rappelle les duels échangés entre Jeff Beck et Jimmy Page, lorsqu’ils sévissaient chez les Yardbirds. Plage lente et atmosphérique, "It's not your fault" s’écarte totalement de l’univers du blues. L’interprétation est cependant de bonne facture, même si les cordes empruntent un profil heavy metal. Acoustique, "Dusty road blues" est un intermède instrumental de brève durée. Dans le registre des ballades, "Little girl lost" trempe dans le R&B. Mais je la trouve un peu trop américanisée à mon goût. Dans le registre, je préfère "The memories that still holds me". A cause de ses accents sudistes. Une compo de southern rock dont le mur de guitares est aussi épais que solide. Blues rock classique et rythmé, "Dance hall" rappelle l’inévitable Vaughan. Autre ballade, "The other side of the day" constitue un des meilleurs moments de l’œuvre. Un blues très mélodique réminiscent d'un certain Fenton Robinson. La finale s’enfonce dans le hard rock pur et dur. Agressives, les guitares sont traitées à la manière de Pat Travers. Et en bonus track, on a encore droit à "Set me free", une ballade, ma foi, tout à fait inoffensive. Bref, si cet opus met en exergue des musiciens particulièrement efficaces dans leur style, on ne peut vraiment pas dire que leur musique soit révolutionnaire…

 

 

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Oscar Wallas

Intramuros

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Non, Oscar Wallas n’est pas un artiste (NDR : cette pratique devient une habitude !) qui se produit en solitaire, mais le patronyme d’un quatuor parisien. Une formation qui réunit trois ex-membres des Peulvens (Chritian Rouillé au chant et à la guitare, Jean-Marie Briand à la basse ainsi qu’Erwan Moreau aux drums) et Renaud Lhoest. Ce dernier est arrangeur. Bruxellois, il a notamment bossé pour Venus, Dominique A et joué en compagnie de Yann Tiersen. Mais surtout, joue du violon. Et c’est précisément cet instrument qu’il se réserve chez cette formation. « Intramuros » a bénéficié, en outre, de la collaboration d’Yves Baudhuin, mais surtout du mixing de Gilles Martin, dont la carte de visite mentionne quand même des participations aux mises en forme des albums de Miossec, Hector Zazou, Pierre Bondu, sans oublier de Colin Newman et de Tuxedomoon. Et puis de Venus aussi. Pas étonnant dès lors de retrouver Marc A. Huyghens comme guest. Pour un titre : « A musical day ». Mais venons-en à ce premier opus. Découpé en 11 fragments, il navigue quelque part entre pop, rock, chanson française et expérimentation classico-contemporaine. Enigmatique, inspiré, envoûtant, riche (les arrangements, les cuivres et les cordes sont souvent dignes d’un Tuxedomoon !), il peut évoquer tour à tour le lyrisme de Bertrand Cantat, mais sans l’électricité (le post boogie « La routine »), Kat Onoma (l’obsessionnel « La condition »), Robert Plant (la vision orientale de « Jérusalem », mais sans la voix de Bob), et même un Ravel qui aurait intégré une trompette mariachi dans sa boucle symphonique (« A musical day », compo à laquelle participe le leader de Venus). Le tout est enrichi par des lyrics décalés, hantés (NDR : Christophe Rouillé y cause, entre autres, de ses doutes, de la liberté, du clonage et de la routine), mais terriblement actuels. Une œuvre originale. Très originale même. Et surtout hors du temps et des modes…

 

 

 



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