Le rire de Will Paquin

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Le parfum de vie de Goudi

Pierre Goudesone, alias Goudi, trace son chemin musical depuis la fin des années 80. Après s’être fait connaître en compagnie des groupes Flesh & Fell et Speaking T, il poursuit aujourd’hui une carrière solo. Son univers musical riche et profond l’a conduit à…

Denver ou DNVR ?

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The Fuzztones

Preachers to the perverted

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Les Fuzztones comptent déjà 31 ans d’existence. Bien sûr la formation new-yorkaise s’est accordé une pause à la fin des nineties ; mais elle est toujours demeurée fidèle à son style garage. En concoctant ce nouvel opus, la bande à Protrudi a voulu restituer le son le plus proche possible des disques enregistrés au cours des sixties. Ainsi la voix de Rudi est bien (trop) mise en relief alors que les drums n’en ont pratiquement pas. Et puis ces chœurs ringards à la Yardbirds me restent sur l’estomac. Résultat des courses, on a l’impression que les compos sont sous-produites. Certains vont adorer, d’autres détester. Perso, j’estime que si l’elpee recèle de bonnes chansons, une meilleure mise en forme, pas nécessairement optimale mais au moins soucieuse de l’équilibre entre les différents instruments, leur aurait permis de faire la différence. Néanmoins, on épinglera quand même l’hymnique « Between the lines », l’énigmatique « Flirt, hurt & desert », les excellents « Invisible » et « Don’t speak ill of the dead », deux plages réminiscentes du Floyd circa « The Piper at the Gates of Dawn », la première menaçante et la seconde fiévreuse, ainsi que le presque stoogien « Old », un titre hypnotique, au cours duquel le chant de Protrudi est aussi déclamatoire que celui d’Iggy Pop. Pour le reste, pas de souci, on retrouve ce climat malsain entretenu par ces cordes de guitare psychédéliques, filandreuses, frémissantes et l’orgue Vox tout à tour rogné, fluide, poussiéreux et même atmosphérique sur le ‘manzarekien’ « Lust pavillon ». Mais au final, on a beaucoup de mal à assimiler ces sonorités brutes de décoffrage. Une petite déception.

 

 

Rachel Harrington

Celilo Falls

Écrit par

Le vivier d’artistes féminines, issu du sérail ‘Americana et roots’ semble inépuisable. Si Gillian Welch et Emmylou Harris ont tracé la voie, aujourd’hui on parle surtout d’Alela Diane et de Marie Siouxx. Et pourtant, chaque mois une nouvelle figure débarque de son Ouest rural.

Rachel Harrington est originaire de l’Oregon (NDR : le plus profond ?) « Celilo Falls » constitue son troisième opus. Ses compos sont sculptées dans un style, ma foi, fort traditionnel. Et poétique. Mais elle les interprète à la perfection. Fragile, son timbre vocal est légèrement teinté de gospel et de bluegrass. Elle conte des histoires de liaisons romantiques turbulentes (NDR : « Here in my Bed » aurait-il inspiré l’illustration de la pochette ?), de conversations familiales (NDR : sur « He Started Building My Mension In Heaven Today », elle rapporte les propos de son grand-père que l’âge commence à inquiéter), puise dans le répertoire traditionnel pour chanter a cappella la ballade « Pretty Saro » ou encore décrit sa propre version du paradis, sur « The Last Jubilee ». Des histoires qu’elle nous livre en s’accompagnant d’un banjo, d’une guitare acoustique (« You Don’t Know »), d’un harmonica ou d’une pedal steel. Des histoires que l’on écoute, conquis par ce voyage opéré dans l’Amérique profonde, comme si elles étaient racontées au coin du feu…

Si « Celilo Falls » trempe dans l’Americana pur et dur, il faut reconnaître que lors des sessions d’enregistrement, Rachel a reçu le concours de quelques grosses pointures ; entre autres Ronnie McCoury (Del McCoury Band), Rod Clements (Lindisfarne) Dan Salini (Atomic Deluxe, Doug Wintch), Colby Sander et Jon Hamar. Une richesse de collaborateurs étonnante, pour un opus aussi dépouillé…  

 

Herscher

Herscher (Ep)

Écrit par

Avant de débuter cette chronique, il est impératif de remercier Herscher qui nous a transmis cet Ep cinq titres en format vinyle 33 tours. En ces temps de disette promotionnelle où les chroniqueurs doivent souvent se contenter d’horribles ‘digipromos’ (NDR : des albums promotionnels, téléchargeables par la presse, constitués de fichiers mp3, pdf et jpg) pour faire leur boulot, j’ai vraiment eu chaud au cœur en recevant une telle pièce de collection.

Bien sûr, votre serviteur a dû, afin d’être capable de s’en mettre plein les oreilles, exhumer du caveau familial la vielle platine qui n’avait plus tourné sur son axe depuis 1989. Du coup, petite frayeur passagère au moment de poser l’aiguille diamantée sur le noir sillon de la plaque : et si la mécanique était rouillée ou la courroie brisée ? Mais non, pas de souci, cette platine, c’est de la production d’avant-grunge, du costaud, du solide, bref : de la qualité.

Herscher est un duo basse/batterie instrumental formé à Clermont Ferrand au début de l’année 2010. Cette configuration minimaliste est, il faut bien l’avouer, plutôt surprenante pour un groupe qui pratique une musique aussi ‘heavy’. Il n’est pas vraiment aisé de coller une étiquette sur ce rock instrumental lourdingue, dans lequel la batterie down tempo s’associe à une basse distordue et saturée au maximum pour faire oublier l’absence de guitares. Psychédélique ? Stoner ? Doom ? Drone ? Noise ? Un peu tout cela à la fois, en fait. Le tempo pachydermique se réfère évidemment au Black Sabbath des seventies, les variations minimales et le son ‘bourdonnant’ de la basse évoquent quant à eux le drone doom de Sunn O))). Il n’est évidemment pas question ici de démonstrations de technique instrumentale, mais plutôt de création d’atmosphères sonores.

Une curiosité à découvrir si vous aimez les atmosphères lourdes et les ambiances noisy.

 

I’m Kingfisher

Arctic

Écrit par

Thomas Denver Jonsson a peut-être estimé qu’il avait fait le tour de la question sous son véritable nom, puisqu’il a décidé de baptiser curieusement son nouveau projet solo I’m Kingfisher. Pourquoi pas ? Après avoir publié trois albums en solitaire, l’artiste s’est donc inventé une nouvelle identité comme s’il voulait repartir de zéro. Pourtant, après voir écouté cet elpee, il faut reconnaître que son style n’a guère changé. Mais de mer et de poissons, il en est tout de même question, car le Scandinave –doté d’une certaine ambition– décline, sous le concept brumeux des expéditions polaires, les pérégrinations du docteur et explorateur norvégien Fridtjof Nansen, accomplies au XIXème siècle. « Arctic » représenterait même la première partie d’une improbable trilogie consacrée à la solitude et l’amour à travers la vie de celui qui a découvert le Pôle Nord !

Pop, blues classique et surtout folk alimentent les compos d’I’m Kingfisher, des compos qui bénéficient cependant d’arrangements modernes et autorise un zeste d’électronique. Le timbre vocal de Thomas me fait penser à Ozark Henry. Sa musique aussi. Et tout particulièrement sur « Nansen ». Mais d’autres références hantent ses compos : Neil Young, Damian Jurado voire même Sting. Les points culminants d’« Arctic » ? « Expedition », fruit d’un mélange subtil entre cordes et accords énervés. Et enfin « Twin Sorrow », un mini tube enivrant. Finalement l’expédition pop-folk du marin nordique est donc couronnée de succès.

L’explorateur suédois se produira en concert le 5 mai à Louvain, et plus précisément au Stuk.

Aube Lalvée

Souls to the wind

Écrit par

Improbable perle d'infinie mélancolie nichée dans un écrin de velours (cette voix magnifique à la texture grave qui enveloppe dès les prémices de cet album), la musique de Aube L est un aqueduc qui draine les larmes salées allant droit au cœur.

« Souls to the wind » s'érige dans la lumière d'une Aube nouvelle. En treize titres qui subjuguent par leur beauté. Quatrième opus de cette artiste dont les performances vocales font immanquablement penser au regretté Jeff Buckley, cet album est en soi la somme de milliers d'essais non concrétisés dans la constellation Rock. Rarement musique et chant ne se sont mariés avec autant de grâce dans ce style inclassable qu'on appelle communément Post-Rock.

« Black moon » et ses accents New-Wave, le titre phare « Souls to the wind » dressé dans l'obscurité et guidant les sens dans des travers mystérieux (accentués par l'écho lointain de guitares éplorées) ou encore le Dub languissant de « Life planner » dressent la cartographie de ces paysages brumeux. Au loin, se détachent dans le ciel les veines d'une montagne en deuil (« A song for your love »)

L'histoire de cet album est tristement connue. Peu accéderont à sa grâce intemporelle et en nombre relativement restreint, nous nous abreuverons en secret de son nectar venimeux.

Mais prenez garde, si vous y goûtez.

 

Dez Mona

Pursued Sinners - Brigittines Recordings

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Dez Mona est encore trop méconnu en Belgique francophone. Le groupe, sombre et charismatique duo de voix et de contrebasse, est pourtant passé par la scène bruxelloise, notamment aux Brigittines et au Recyclart, ainsi qu'à l'AB, il y a quelques années, avant de s'étoffer au quintet actuel.

« Pursued Sinners -  Brigittines Recordings » est le réenregistrement (à cinq) de l'album des débuts ("Pursued Sinners", pièce rare voire introuvable aujourd'hui), arrangé autrement, enrichi de la maturité acquise entre-temps.

Mis en boîte aux Brigittines, l'album commence par son morceau le plus calme, « This lonely morning ». C'est le duo d'origine, composé de Nicolas Rombouts à la contrebasse et de Gregory Frateur à la voix, qui ouvre donc le disque avec cette délicate mise en bouche. La voix prend une autre tonalité, bien plus aiguisée, acérée, presque criarde, dès le deuxième morceau, auxquels s'ajoutent aussi l'accordéon déjanté de Roel Van Camp, la batterie de Steven Cassiers et le piano de Bram Weijters. Une texture qui peut rappeler un Bowie des premiers albums ou une Catherine Ringer des sommets, une voix androgyne d'une amplitude assez remarquable. Torturées et tortueuses, les compositions jaillissent, telle une lave furieuse. Ça sort en flux continu, ça déborde et ça vient de l'intérieur, du milieu, de l'intime, du fond des entrailles, ça se déroule comme des boyaux interminables. Aussi cru que ce soit, c'est pourtant magnifique.

L'interprétation, théâtrale, laisse s'échapper une grande sensibilité, celle d'un corps écorché, qui ne tarit pas de sons et de mots.

On se croirait dans un cabaret, notamment lors de la superbe « Danse macabre », provocante, festive et morbide à la fois. Cette dualité éthylique, aromatisée de quelques trompettes, évoque la fête mexicaine de la Santa Muerte et ses squelettes joyeux. D'ailleurs, Dez Mona évolue également dans un univers sacré, ses textes s'adressant bien souvent à un dieu incertain, en forme de litanies désespérées, implorantes et presque menaçantes. « Loordy ! Loordy ! Loordy ! » déchire le morceau du même nom en lambeaux de chair de poule.

Et puis, sur « Who knows where the time goes », arrive l'heure de la confidence, et la voix chuchote presque, plus apaisée, comme épuisée d'avoir tant crié.

Cette musique jazz hybride, inclassable, évoque à la fois des litanies orientales, les cycles du contrebassiste Joris Vanvinckenroye, le rock des Israéliens Asaf Avidan & the Mojos, la samba punk de la formation italienne Squarcicatrici, les gospels entendus dans le film O'Brother, l'accordéon de Richard Galliano... en tout cas, que des très grands.

Ce groupe fantastique, malgré sa trop petite notoriété, peut être sûr du bel avenir qui l'attend. Et on aurait tort de ne pas aller les applaudir en ‘live’...

 

Pirato Ketchup

Speed Surfer

Écrit par

Liège, capitale mondiale du Surf, abrite en ses murs un combo militant pour l'érection d'une statue de Quentin Tarantino, place Saint Lambert. Ses membres, loin d'être manchots, s'astiquent le manche le soir dans le garage d'un quartier malfamé proche du carré et à l'occasion, ils sortent volontiers leur Bat-mobile pour secourir la veuve et l'orphelin.

Sacrément compulsive, foutrement jouissive, excessivement contagieuse, leur musique essentiellement instrumentale s’étale comme le sirop local.

Des thèmes comme « Escape from Trinidon » ou « Kryptonic » donnent le (bon) t(h)on, et l'ambiance est aux réjouissances, bien avant le 15 août.

Slide guitare en ouverture de « Black Ocean », mais point de Chris Isaak à l'horizon. Celui-ci a troqué sa bouteille de Tequila contre un Pêcket du terroir, et pieds nus, il s'en est allé se perdre dans les méandres de l'amer.

Enfin, le « Dr Krokov » final, offre une folle sarabande qui ferait tourner Cosaque le dernier des Tsars.

C'est une évidence, avec Pirato Ketchup, la mayonnaise prend à tous les coups.

 

Pushking

The World As We Love It

Écrit par

Avez-vous déjà entendu parler de Pushking ? Je vous rassure, moi non plus ! Ce combo hard rock mélodique basé à Saint-Pétersbourg semble pourtant jouir du statut de groupe culte au Pays des Soviets. De tournées intensives en albums à succès (NDR : une quinzaine environ), le quintet règne en maître sur le rock russe, depuis 1994. Bien que les territoires de Fédération de Russie soient plutôt vastes, Pushking semble s’y sentir un peu à l’étroit et projette de se faire un nom sur la scène internationale.

Pour arriver à ses fins, le groupe s’est attaqué à la réalisation d’un rêve qui le turlupine depuis quelques années : réenregistrer quelques uns de ses plus gros succès en compagnie des plus grandes stars du hard rock occidental. Si l’idée peut paraît excellente au premier abord, elle est surtout risquée…  

Inviter sur ses titres, des chanteurs à la voix aussi unique et reconnaissable qu’Alice Cooper, Billy Gibbons (ZZ Top), Glen Hughes (ex-Deep Puple, Trapeze), Joe Lynn Turner (ex-Rainbow, Deep Purple, Yngwie Malmsteen), Graham Bonnet (ex-Rainbow, MSG), Udo Dirkschneider (UDO, ex-Accept), Paul Stanley (Kiss) ou Dan McCafferty (Nazareth) est une arme à double tranchant. Si lire de tels noms imprimés sur la pochette de son album constitue un atout commercial évident, Pushking semble ne pas avoir compris que ses compositions étaient noyées par la très forte personnalité de ses invités. Prenons pour exemple le superbe « Troubled Love » qui, interprété par Alice Cooper, ressemble à un titre… d’Alice Cooper. Idem pour « Tonight », une jolie ballade qui aurait pu figurer sur n’importe quel album solo de Glen Hughes ou encore pour « Nature’s Child », un titre musclé qui mériterait probablement sa place sur l’une des tueries d’UDO.

« The World As We Love It » est partagé en dix-neuf plages : hard rock mélodique, heavy rock ou ballades, tous les titres sont de très grande qualité. Le problème, c’est qu’on a l’impression de faire face, non pas à un groupe unique, mais plutôt à une suite de tubes rock’n’roll compilés pour servir de bande originale à un blockbuster américain. Difficile, dans ces conditions, de se forger une idée sur le style ou la personnalité de Pushking. Il aurait probablement été plus judicieux que le combo russe se présente chez nous sous son vrai visage, plutôt que comme un groupe de musiciens accompagnant une brochette de superstars.

Un coup dans l’eau donc pour Pushking, mais l’occasion pour nous de profiter une nouvelle fois des superbes voix de quelques uns de nos héros favoris.

A toutes fins utiles, je vous livre la liste des chanteurs et guitaristes invités sur « The World As We Love It » :

Paul Stanley - Chant
Billy F. Gibbons - Chant, Guitare
Alice Cooper - Chant
Steve Vai - Guitare
Glenn Hughes - Chant
Jorn Lande - Chant
Joe Bonamassa - Guitare
Steve Stevens - Guitare
Nuno Bettencourt - Guitare
John Lawton - Chant
Keri Kelli - Guitare
Jeff Scott Soto - Chant
Eric Martin - Chant
Steve Lukather - Guitare
Matt Filippini - Guitare
Dan McCafferty - Chant
Graham Bonnet - Chant
Joe Lynn Turner - Chant
Udo Dirkschneider - Chant
Stevie Salas - Guitare

Sean Rowe

Magical

Écrit par

Lorsqu’on écoute, au fil des années, des tas et des tas d’albums, avant de les chroniquer, la lassitude guette toujours. Aussi, il est réconfortant, de constater, qu’en 2011, on peut encore être agréablement surpris et puis même succomber à un son particulier (Forest Swords), une attitude (The Radio Dept.), une énergie (The Go! Team)… ou une voix simple et envoûtante. Et Sean Rowe appartient assurément à la dernière catégorie. Relativement inconnu chez nous, ce bûcheron possède en effet un baryton puissant, ébréché, profond, comme on en entend rarement.

Très peu d’infos circulent sur le parcours de ce compagnon de label de Nick Cave et Tom Waits. Une chose est sûre, « Magic » ne constitue pas le premier elpee de ce songwriter américain. Son attitude théâtrale, son sens mélodique très développé et sa plume d’une grande richesse confèrent à ses compos une intensité et une vulnérabilité désarmantes. Tout au long de cet elpee, il nous parle de l’enfance (« Night »), la famille (« Wet »), l’histoire des Etats-Unis ou la musique. Les morceaux sont dépouillés mais ne nécessitent pas d’habits flamboyants, tant leur force est évidente. Dès les premières notes de « Surprise », on comprend que cet album deviendra un compagnon de route pendant de nombreuses années. Et même lorsqu’il empoigne une gratte électrique pour attaquer des titres plus rock comme « Jonathan » ou « Wrong Side of the Bed », Sean tire parfaitement son épingle du jeu. Véritable cerise sur le gâteau, « American » mérite à lui seul une mention particulière. A cause de cette nuée de cordes et de ces accords délicats au piano. Irrésistible ! Ou « Magic », si vous préférez ! Souvent comparé à Van Morrison, Bruce Springsteen (époque « Nebraska ») voire Leonard Cohen, Sean Rowe constitue, pour votre serviteur, une véritable découverte. Et son talent risque d’exploser aux yeux et aux oreilles du monde entier, d’ici peu.

Gang Of Four

Content

Écrit par

Seize longues années que la formation de Leeds n’avait plus enregistré de véritable nouvel opus. Il y avait bien eu « Return the Gift », paru en 2005, mais cet elpee n’était qu’une nouvelle mouture d’anciennes compos. Et ce parcours, Andy Gill, le guitariste, nous en parle dans une longue interview qu’il nous a accordée, fin de l’an dernier. Mais venons-en à l’album.

Pas parfait, il recèle néanmoins quelques bonnes compos. Surtout les plus explosives. Celles au cours desquelles on retrouve ce rythme tribal et ces interventions de guitare percutantes, croustillantes, mises en couche par Andy. A l’instar de « She said ‘You made a thing of me’ », morceau d’entrée tramé sur une basse dub. De « You don’t have to be mad », dont les riffs sur le fil du rasoir, sont littéralement déchiquetés, du véhément « Do as I say », caractérisé par ses vocaux dispensés sous forme de slogans et puis d’« I party all the time », soutenu par les chœurs féminins d’Eddi Reader. Dans un autre style, on retiendra encore le contagieux et hymnique « Who am I », single en puissance, réminiscent du « Gimme some lovin’ » de Spencer Davis Group, d’« A fruitfly in the beehive », dont la mélodie soignée évoque inévitablement Red Hot Chili Peppers et enfin du final fiévreux, « I can see from far away ». Tout en retenue, il met en exergue les superbes modulations vocales de King. Nonobstant les lyrics engagés mais lucides, qui se penchent sur l’état de notre monde contemporain, le reste du tracklisting fait un peu pâle figure. M’enfin trois titres dispensables sur 10, ce n’est quand même pas si mal. Gang of Four se produira au Botanique ce 19 mars.

 

The Chapman Family

Burn your town

Écrit par

The Chapman Family. Teinté d'humour, le nom du groupe évoque autant l'appartenance à un clan portant fièrement l'étendard juvénile de la rébellion, que la légèreté d'une série TV façon old school. Peut-être plus assez candides pour crier leur dégoût en arborant une frange rebelle au milieu du front sans frôler le ridicule, mais néanmoins foncièrement décidés à exprimer leur scepticisme face à une société gangrenée par le néo-libéralisme, ces Anglais du centre du trou de balle du monde (Stockton-on-Tees, obscur bled perdu dans le Nord) ont choisi de dépeindre leur misère avec fougue et romantisme, se servant du bruit comme d'un tremplin vers des cieux plus cléments.

Viscéralement embrumée par l'atmosphère grisâtre des paysages qui l'ont vu naître, leur musique est une coulée de plomb dans la cervelle prête à se laisser envahir par ces hymnes de révolte plus post-adolescente que post quoi que ce soit d'autre. Noires comme la terre de là-bas et sombres comme l'avenir, leurs influences manifestes imprègnent cet elpee d'un bout à l'autre de ses dix plages de sables mouvants. D'essences gothico-industrielles aux résonances pop, ces chansons dressent une cartographie infernale d'une jeunesse en perpétuelle recherche de pères et repères.

Le tout commence dans un souffle embué. Un froid sinistre qui s'évapore lentement dans une atmosphère de naphtaline (« A certain degree »). Avant qu'un tourbillon crépusculaire n'emporte le tout dès le deuxième morceau. « All fall », sorti préalablement en single, ouvre la brèche, qui par la suite finira de fissurer l'édifice. « Anxiety » est le reflet parfait des éternels questionnements de l'adolescence et de la perte de confiance face aux aïeuls. Imparable chanson aux accents défaitistes, et probable hit en puissance, cette carte de visite a fière allure.

Tout le potentiel Pop du groupe se retrouve ensuite sur « Sound of the radio ». Guitares plaintives et rageuses qui éructent tandis que la voix charismatique de Kingsley Chapman enrobe l'ensemble dans un linceul de gravité. De la tribale rythmique de « 1000 lies » à la course frénétique vers le néant de « Million dollars », en passant par le déluge sonore de « Kids », diatribe Punk boutonneux, tout concorde ensuite à enfoncer le clou dans le cercueil d'ébène des illusions perdues d'avance.

Ne craignant pas d’incommoder l'auditeur, les membres du groupe délivrent au final un travail cohérent et d'excellente f(r)acture. Inscrit dans la mouvance Editors et consorts, mais avec une propension au bruit marquée par des basses fréquences sismiques (accentuées par le travail de Richard Jackson, producteur de Sound of the Left et de Young Legionnaire, groupes ne faisant pas dans la dentelle), le premier album de The Chapman Family est sans conteste une excellente première balise dans le ciel de 2011. Leurs performances scéniques sont du reste, parait-il, incroyablement intenses. On ne demande qu'à voir!

Efterklang

Proche de la béatitude…

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Efterklang revenait à Bruxelles pour présenter, une dernière fois, au public belge, son magnifique troisième opus, « Magic Chairs ». Pour la circonstance, la prestation des esthètes danois était précédée par la projection du film ‘An Island’, réalisé par le réalisateur français Vincent Moon (le créateur des « Concerts à Emporter » de la Blogothèque), un court métrage immortalisant leur tournée accomplie sur une île danoise. Le public tombe sous le charme de ces magnifiques saynètes ‘live’. Une bien belle introduction à l’univers onirique d’Efterklang…

Le septuor monte ensuite sur les planches : un bassiste, un batteur, un guitariste, un chanteur, une claviériste, un ‘bidouilleur’ et un violoniste. Les musiciens semblent fatigués. En cause une tournée qui a duré plusieurs mois. Mais dès les premières notes, on se rend compte qu’ils n’ont pas envie de bâcler leur set. Mieux encore, les musicos sont très soudés, concentrés et l’ensemble brille par son homogénéité. En outre, on a l’impression qu’ils sont heureux de se produire à l’Orangerie du Botanique, ce soir. Le groupe passe en revue les plus beaux titres de ses 3 albums, dont les magnifiques « Full Moon » et « I Was Playing Drums ». Les voix de Casper Clausen,  d’Anna Brøsted (la claviériste) et de leur nouveau violoniste se conjuguent à merveille. L’instrumentation est particulièrement riche. Certaines compos sont développées en longueur, afin de permettre à la formation d’élaborer une forme de post-pop symphonique et atmosphérique. Des exercices de style qui ne suscitent jamais l’ennui, à l’instar du sublime « Raincoats ». On a même l’impression de pénétrer dans un monde sonore magique, proche de la béatitude.

Casper Clausen sort ensuite d’une boîte, son prix du ‘Meilleur groupe indie européen’, une récompense, apparemment attribuée par les labels issus du Vieux Continent. A cet instant, il se comporte comme un enfant comblé par les cadeaux reçus pour sa Noël. Petit moment d’émotion au cours duquel la communion est totale entre le groupe et le public.

Après une bonne heure de concert, Efterklang quitte l’estrade, avant de revenir sous les acclamations d’un auditoire conquis ! Et c’est l’inévitable « Modern Drift » qui va alors conclure en beauté, l’ultime prestation de ce périple interminable…

(Organisation Botanique)

 

 

Yuck

Un réveil tardif

Écrit par

A l’origine, le concert de Yuck devait se dérouler en novembre 2010. Reporté fin février de cette année, il a donc fallu attendre 3 longs mois avant de découvrir cette formation insulaire que la presse ne tarit pas d’éloges. Et l’attente n’a pas été vaine, car les organisateurs ont eu la bonne idée de doubler l’affiche, en programmant une des nouvelles sensations américaines, Cloud Nothings.

Pour accueillir ces deux combos, la Rotonde est presque sold out. Cloud Nothings ouvre le bal. En réalité, il s’agit du projet de Dylan Baldi, un jeune musicien à peine âgé de 19 ans, responsable de compos aussi efficaces qu’énergiques. Et il est parvenu à créer un buzz en se servant de la toile. Sur scène, le natif de Cleveland est soutenu par trois musiciens. Un format fort classique, puisque si ses collaborateurs se partagent gratte, basse et drums, Dylan se réserve le chant et la guitare solo. Le groupe enchaîne les morceaux qui ne dépassent jamais les trois minutes. L’intensité des compos est soutenue et les refrains accrocheurs ; mais si le tracklisting est solide et bien équilibré, aucune chanson ne sort réellement du lot. Sûr de lui, Baldi est très à l’aise sur les planches et prend un réel plaisir au contact du public. Etonnant pour un musicien qui n’a pas encore fêté ses 20 printemps. Et à ce titre, franchement, il mérite un coup de chapeau. Pour l’instant sa discographie se limite à une compile, mais d’après les infos recueillies, son premier opus devrait paraître d’ici quelques mois. On attend cette sortie impatiemment.

Un quart d’heure de pause et Yuck monte, à son tour, sur l’estrade. Deux guitaristes dont le lead singer (un sosie de Bob Dylan, teenager) une bassiste et un batteur bien en chair à la coupe afro qui vaut le coup d’œil (NDR : en outre, ce gros nounours, c’est un peu la mascotte du combo). Le tracklisting est partagé entre morceaux rock plutôt classiques et ballades empreintes de douceur. Les interventions tout en délicatesse du second sixcordiste apportent un réel plus à l’ensemble. Les mélodies sont soignées et la voix de Daniel Blumberg est à la fois excellente et parfaitement maîtrisée. Mais le set manque singulièrement de puissance. Il faut attendre les deux derniers morceaux, avant le rappel, pour voir le groupe enfin se libérer. Energiques, explosives, dynamisées par une ligne de basse percutante et des accords de gratte shoegazing, les compos vont littéralement enflammer la salle. Dommage que le combo ait attendu la fin de parcours, pour enfin se (nous) réveiller…

N’empêche, les deux formations qui se sont produites ce soir disposent d’un fameux potentiel. Et s’il faudra encore attendre pour voir sortir le premier elpee de Cloud Nothings, celui de Yuck est déjà dans les bacs depuis 15 jours. A mon humble avis, on devrait parler –et en bien– de ces deux bands, au cours des prochains mois…

(Organisation Botanique)

Cloud Nothings

Pas la moindre trace de nuage…

Écrit par

A l’origine, le concert de Yuck devait se dérouler en novembre 2010. Reporté fin février de cette année, il a donc fallu attendre 3 longs mois avant de découvrir cette formation insulaire que la presse ne tarit pas d’éloges. Et l’attente n’a pas été vaine, car les organisateurs ont eu la bonne idée de doubler l’affiche, en programmant une des nouvelles sensations américaines, Cloud Nothings.

Pour accueillir ces deux combos, la Rotonde est presque sold out. Cloud Nothings ouvre le bal. En réalité, il s’agit du projet de Dylan Baldi, un jeune musicien à peine âgé de 19 ans, responsable de compos aussi efficaces qu’énergiques. Et il est parvenu à créer un buzz en se servant de la toile. Sur scène, le natif de Cleveland est soutenu par trois musiciens. Un format fort classique, puisque si ses collaborateurs se partagent gratte, basse et drums, Dylan se réserve le chant et la guitare solo. Le groupe enchaîne les morceaux qui ne dépassent jamais les trois minutes. L’intensité des compos est soutenue et les refrains accrocheurs ; mais si le tracklisting est solide et bien équilibré, aucune chanson ne sort réellement du lot. Sûr de lui, Baldi est très à l’aise sur les planches et prend un réel plaisir au contact du public. Etonnant pour un musicien qui n’a pas encore fêté ses 20 printemps. Et à ce titre, franchement, il mérite un coup de chapeau. Pour l’instant sa discographie se limite à une compile, mais d’après les infos recueillies, son premier opus devrait paraître d’ici quelques mois. On attend cette sortie impatiemment.

Un quart d’heure de pause et Yuck monte, à son tour, sur l’estrade. Deux guitaristes dont le lead singer (un sosie de Bob Dylan, teenager) une bassiste et un batteur bien en chair à la coupe afro qui vaut le coup d’œil (NDR : en outre, ce gros nounours, c’est un peu la mascotte du combo). Le tracklisting est partagé entre morceaux rock plutôt classiques et ballades empreintes de douceur. Les interventions tout en délicatesse du second sixcordiste apportent un réel plus à l’ensemble. Les mélodies sont soignées et la voix de Daniel Blumberg est à la fois excellente et parfaitement maîtrisée. Mais le set manque singulièrement de puissance. Il faut attendre les deux derniers morceaux, avant le rappel, pour voir le groupe enfin se libérer. Energiques, explosives, dynamisées par une ligne de basse percutante et des accords de gratte shoegazing, les compos vont littéralement enflammer la salle. Dommage que le combo ait attendu la fin de parcours, pour enfin se (nous) réveiller…

N’empêche, les deux formations qui se sont produites ce soir disposent d’un fameux potentiel. Et s’il faudra encore attendre pour voir sortir le premier elpee de Cloud Nothings, celui de Yuck est déjà dans les bacs depuis 15 jours. A mon humble avis, on devrait parler –et en bien– de ces deux bands, au cours des prochains mois…

(Organisation Botanique)

Alela Diane sauvage et divine…

Écrit par

Le troisième effort d’Alela Diane paraîtra ce 4 avril. Pour le concocter, elle a reçu la collaboration de son mari, Tom Bevitori, et du producteur Scott Litt (Nirvana, REM, The Replacements). Les sessions d’enregistrement se sont déroulées à Los Angeles.

Quelques extraits de coupures de presse :

- MOJO 4/5 ‘Spectaculaire’
- The Guardian 4/5 ‘L’un des plus beaux albums de l’année’

Tracklisting:

1. To begin
2. Elijah
3. Long Way Down
4. Suzanne
5. The Wind
6. Of Many Colors
7. Desire
8. Heartless Highway
9. White Horse
10. Rising Greatness

La nouvelle reine de la folk sera en concert à l’Ancienne Belgique le 1er mai.

Julia Stone sans Angus.

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Julia Stone ne souhaite pas se reposer sur ses lauriers, des lauriers récoltés en compagnie de son frère, lors de la confection de leurs deux derniers albums. Elle a donc décidé de publier un nouvel opus solo, ce 14 mars. Intitulée « Julia Stone in the Memory Machine », cette œuvre est annoncée comme minimaliste, douce, mélodique, et plus sombre que la production opérée en compagnie de son frangin. Une mise en bouche avant le concert qu’Angus & Julia accorderont, ce 2 mai, au Cirque Royal !

http://www.myspace.com/juliastonemusic
http://www.angusandjuliastone.com

 

Tout baigne pour Jéhovah !

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Imaginez un peu une fusion improbable entre Punish Yourself, Brassen’s Not Dead et l’Anakronic Electro Orkestra. Et bien elle pourrait enfanter Jéhovah, un combo dont le nouveau clip s’intitule "Overdose d'Eau de Rose"

http://www.youtube.com/watch?v=aAslYKPd4o0
http://www.jehovahmusic.com

 

Whitestone : à marquer d’une pierre blanche !

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Whitestone, c’est le tout nouveau projet solo de Pierre Blanc, un musicien militant également au sein de deux groupes français, Team Ghost et Boolfight. Histoire de vous familiariser avec sa musique, plusieurs titres sont en écoute sur le net, ainsi qu’un remix pour Keren Ann.

http://soundcloud.com/whitestonealone/sets/songs
http://www.myspace.com/whitestonealone
http://www.facebook.com/pages/Whitestone/195454410470121

 

 

Moby se passionne pour la photo

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« Destroyed », le nouvel opus de Moby paraîtra ce 16 mai, sur le propre label de l’artiste, Little Idiot. Il sera accompagné d’un livre de photos réunissant 128 pages. Pour fêter la sortie de ce 9ème album, un Ep sera mis gratuitement à la disposition des internautes, sur le site du New-yorkais. 

http://www.moby.com

Mick Harvey : le faux frère de PJ.

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L'une des ‘Mauvaises Graines’ de Nick Cave, membre de The Birthday Party, et par ailleurs musicien de P.J. Harvey (quand bien même l'homonymie n'est pas nécessairement un lien de famille), est également aussi un auteur-compositeur-interprète accompli. Il publiera son prochain album solo, le 2 mai prochain.

“Sketches from the Book of the Dead” succède à “Two of Diamonds”, paru en 2007.

Si Mick Harvey s’est réservé la quasi-intégralité de l’instrumentation, il a quand même reçu le concours de Rosie Westbrook à la contrebasse, J.P. Shilo à l'accordéon et au violon, ainsi que par Xanthe Waite aux chœurs.

http://www.myspace.com/mickharvey
http://www.mickharvey.com/

 

Nestorisbianca ou Nestor et Bianca ?

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Nestorisbianca est un combo français qui publiera son troisième elpee, ce 28 mars. Intitulé « Genetics », il paraîtra sur le label Montauk. Et il a été produit par Thomas Poli de Montgomery. Un indice concernant leur expression sonore ? Un mélange atypique d’electronica, de post-rock et de pop. Ça sent la très bonne découverte…

http://www.montauk.fr