Goudi et Lubna Azabal dansent le tango de l’ennui…

Lubna Azabal est une actrice belge née à Bruxelles d'un père originaire du Maroc et d'une mère espagnole. Après avoir été dirigée par les grands noms du cinéma international, elle a remporté ‘Le Golden Globe’ pour le film ‘Paradise Now’. Lubna adore les…

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Le Yam 421 ou le 5 000 pour Bright Eyes ?

Bright Eyes sortira son nouvel elpee, « Five Dice, All Threes », ce 20 septembre. Ce sera son 10ème. Lors des sessions, Conor Oberst, Mike Mogis et Nate Walcott ont reçu le concours de plusieurs invités dont Cat Power, Matt Berninger de The National et Alex…

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Un nouveau Bodi Bill!

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Ce 18 mars, Bodi Bill publiera un nouvel album. « What » sera découpé en 10 plages annoncées simples et directes, bien dans l’esprit du groupe. A l’instar du premier single, "Hotel", déjà disponible depuis peu et en écoute sur le website du label…

http://sinnbus.bandcamp.com/track/hotel

Le groupe se produira en concert, au Vooruit à Gand, le 8 avril.

 

Yelle : Safari Disc Club

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Considérée comme la révélation française 2007, dans la catégorie dance-pop, Yelle publiera le 14 mars 2011, un nouvel elpee au titre exotique, intitulé « Safari Disco Club ». Un album pour lequel Julie Budet reconnaît avoir été influencée par MIA et Mika mais aussi par Jessica Alba…

L’Adami Deezer de Talents édition 2011

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L’Adami Deezer et le festival EuropaVox lancent ensemble la deuxième édition de l’opération ‘Adami Deezer de Talents’ à EuropaVox.

Initié par l’Adami, le prix ‘Deezer de Talents ‘récompense un artiste ou un groupe en devenir, via une inscription et un vote en ligne:

http://www.deezerdetalents.eu/

En 2011, le lauréat recevra un prix de 6 000 euros, aura l’opportunité de se produire sur scène, lors du prochain Festival EuropaVox, et bénéficiera d’une vitrine sur le site de Deezer.

La performance live du lauréat à Europavox sera diffusée sur Deezer et Arte Live web.

Une compilation réunissant les 5 finalistes sera éditée (en partenariat avec Dupliworks) et diffusée auprès de professionnels.

Les étapes du prix:

1. Chaque candidat doit déposer :

- deux morceaux originaux de moins de deux ans.
- une vidéo d’une prestation scénique de moins de deux ans.
- une biographie, des photos et tous éléments qui permettent l’appréciation du projet.

Les candidatures doivent être transmises sur le site http://www.deezerdetalents.eu jusqu'au 6 février 2011

2. Un jury de professionnels sélectionnera cinq finalistes, dont les morceaux seront soumis au vote des internautes sur Deezer.

3. Le choix final du lauréat sera confié aux internautes qui voteront pour l'un des 5 finalistes, du 14 mars au 3 avril 2011.

 

 

Une ouverture au monde ?

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Le WCC Zuiderpershuis s’immergera au sein des traditions musicales de l'Extrême Orient, lors du festival 'Wild Wild East' qui se déroulera du 3 au 5 février. 'Wild Wild' se réfère aux bruits et musiques qui se produisent dans les steppes sauvages et les métropoles de l'Asie actuelle. Au programme, vous pourrez apprécier aussi bien de la musique chamanique que destinée à la cour raffinée. Le festival s’achèvera par un show consacré à la danse expressive contemporaine pratiquée en Indonésie.

Jeudi 3.2.11

Wang Li
Stepanida Borisova
The Korea Sanjo Society: The Sinawi & The Eastermost

Vendredi 4.2.11

Kumiko Shuto
The Court Music Troupe of the NCKTPA

Samedi 5.2.11

Danza Indonesia

Jeudi 3.2.2011 - 19h30 (provisoirement)

Le chamanisme contemporain de la Corée du Sud, de la Chine et de la Sibérie.

Festival Norway Now 2011 : jeudi 20 janvier

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Ce jeudi 20 janvier, l’AB Club nous proposait le quatrième volet des Norway Now. Deux musiciens, trois concerts venus nous dévoiler toute l’étendue de la musique électronique norvégienne. Un avant-gardisme scandinave fièrement représenté par Lasse Marhaug –aka Jazmaker– et Maja Solveig Kjelstrup Ratkje, plus simplement appelée Maja Ratkje. 

Ces deux artistes polyvalents jouissent d’une excellente réputation dans leur pays d’origine.             Maître incontesté de la scène noise, Lasse Marhaug a d’ailleurs classé son troisième opus, « Shape Of Rock », 19ème meilleur album de l’histoire de Norvège. Un nom associé à plus de 200 productions internationales. On retiendra notamment les mises en forme opérées pour Sunn O))), Carlos Giffoni, Alan Courtis et son modèle absolu, le Japonais Merzbow.  

Quant à Maja Ratkje, ses créations et réalisations musicales pour le cinéma, les concerts, le théâtre, la danse… sont planétairement saluées. Un travail souligné par le magazine musical Paris Transatlantic. Très à la pointe dans l’univers artistique, il a décrit celui de Maja comme ‘Somewhere between Diamanda Galas and Joanna Newsom’. Pour Newsom la comparaison n’est pas frappante ; en revanche, chez Galas, les similitudes sont nombreuses. Un mimétisme stylistique et musical attristé d’une même vision sombre du monde. Bref, une compositrice/interprète hors norme célèbre pour sa voix phénoménale. Une femme défiant les lois de la musique et dont la voix épouserait tantôt l’harmonie angélique de Björk et, à d’autres moments, grouinerait comme un cochon possédé.

Quand les deux acteurs se réunissent, on assiste à l’éclosion de sons incroyablement étranges et fracturés aux samplings chaotiques. Exposition d’une musique bruitiste et hautement expérimentale qui traverse les champs brumeux du glitch. Trois sets de 40 minutes brouillant les lignes de clivage entre bruit et musique, mélodie et rythme, audible et inaudible.

Un concert caractérisé par sa dissonance et par l’importance accordée à l'expérimentation. Une agression sonore visant à montrer les aspects les plus négatifs et lugubres du monde contemporain.

A travers un electro-dark faussement déstructuré, le binôme scandinave nous offre finalement une expérience artistique de haut vol. Un espace de création transformé en grenier à sons où il fait bon chiner de nouvelles sonorités.

Malgré la popularité dont il jouit en Allemagne, en Suède et aux  États-Unis, ce genre musical non commercial n’en demeure pas moins un phénomène hermétique réservé à une élite capricieuse. La pauvre assistance parsemée de l’AB Club ce soir en est le meilleur témoin.

Lasse Marhaug and Maja Ratkje

Solar Bears

She was coloured in

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Dans le catalogue 2010 de petites découvertes sympathiques, mentionnons encore cet album au contenu synthétique. Boules à facettes et electronica tendance rétro en sont les ingrédients majeurs. Immanquablement, on songe parfois à Boards of Canada ; et notamment sur le morceau « Cub », caractérisé par ses arpèges de guitares noyés dans une nostalgie sépia digne d'une vielle carte postale. Mais il y a ce petit côté French touch qui fait mouche par à coups, et d'autres influences plus subtiles qui parsèment ce premier album venu d'Irlande. Disco par-ci, pop par-là, ça groove au ralenti, sous les stroboscopes de Dublin et Wicklow.

Manquant peut-être d'homogénéité pour satisfaire pleinement, ce patchwork coloré offre tout de même d'agréables incursions dans différents registres, avec il est vrai un certain penchant pour le début des années quatre-vingt. Des sonorités datées et de vielles ficelles savamment tirées. Bref, rien de bien neuf ni d'original chez ces ours solaires, mais suffisamment de savoir-faire que pour avoir d'emblée été repérés par le label Planet Mu, rarement pris en défaut. Un disque qui prouve si besoin était que guitares et vocodeur peuvent faire bon ménage.

 

Super 300 Blues Band

I'd rather drink muddy water

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Malgré son patronyme fort curieux, le Super 300 est un groupe local yankee qui tient la route. Comme il en existe une multitude aux States. Un quartet réunissant d’excellents musiciens, même si ce ne sont pas des premiers rôles sur leur instrument. Apparemment, le leader s’appelle Jerry Feldman ; c’est aussi le guitariste. Il a d’ailleurs a écrit 7 des onze plages de l'album. Le chanteur/harmoniciste Brad Radis est l'autre personnalité du band. En fait, il y a déjà quarante ans qu'il côtoie Feldman. Ensemble, ils ont soutenu des artistes comme Shakey Jake Harris, Jimmy Witherspoon et Jimmy Reed. Le line up est complété par le bassiste Allan Hearn et le drummer Jim Snodgrass. Ce combo est drivé par les deux leaders depuis 18 ans. En 2005, la formation avait publié un premier opus, intitulé "West Coast boogie".

Nous sommes en Californie. Et on s’en rend compte dès les premières mesures d’"I'm not wild about that". Nous sommes même plongés dans le west coast jump. Feldman est un guitariste très versatile. Son compère Brad souffle puissamment dans son modeste instrument. "Five two blues" est bercé de swing. A cause de la présence de Mr Paul Tuvman, invité au piano. L'intro d’"I'd rather drink muddy water", une compo qui figure au répertoire de BB King, ne libère que les notes nécessaires, mais elles sont chargées d’une extrême sensibilité. Faut dire que Jerry est un sixcordiste au jeu subtil, susceptible de se frotter au jazz. La voix de Brad est un peu rugueuse, âpre, et ne colle pas toujours à tous les styles ; par contre, son intervention sur l'instrument chromatique est pertinente. De bonne facture, "Boogie woogie feelin" est une plage dont le tempo est imprimé par le drummer, Jim Snodgrass. Le "Lollipop mama" de Roy Brown s’attarde dans le jump, un morceau au cours duquel les cordes de Feldman s’intègrent à la perfection (NDR : Roy Brown était un chanteur de R&B issu de la Nouvelle Orléans ; il était aussi notoire dans l’univers du jump blues!) La lecture du "T-Bone shuffle" de T-Bone Walker poursuit dans le même style. Super 300 souffre cependant de l’absence d’un vocaliste performant. Radis n'est pas un chanteur médiocre, mais il n’a guère de charisme. Lors de la reprise du "Two-headed woman" de Willie Dixon, la section rythmique  sur lequel la section rythmique manque de caractère. A contrario des deux solistes qui tirent parfaitement leur épingle du jeu. Un instrumental : "West Coast '51". Et l’elpee s’achève, à nouveau dans le jump, lors d’un "Just right of center", caractérisé par la réplique de tous les musiciens et au cours duquel on retrouve Tuvman.

 

Various Artists

The Roots of Chicha 2 – Psychedelic cumbias from Peru

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Gringo? La chicha n'est pas exclusivement liée aux substances psychotropes auxquelles tu penses. Non, gringo, la Chicha est une culture (et pas seulement d'herbes!). La chicha est à la culture sud-américaine ce que Magritte et Jacques Brel sont à la culture belge. Soit un patrimoine. Tirant son nom du film « La Chichera » (1965), le style ainsi né se décline en trois mouvements distincts, fièrement représentés ici.

Regroupant dans cette deuxième compilation le meilleur du cru sorti entre 1968 et 1981 sur de petits labels locaux, « Roots of Chicha 2 » s'applique à encenser ces artistes méconnus de ce côté du Pacifique. Et de rappeler que les influences rock, latino et tropicales étaient susceptibles de se lier à toutes les sauces en ces temps de libertés artistiques.

Si Cumbia, Criollo et Climbias te semblent des termes flous (¡Hey, hombre, no hay problema! ¡Para mi también!), nul besoin de potasser ton lexique, il suffit de se laisser bercer au son des cariocas.

Bien sûr, certains noms ne te seront pas totalement inconnus, et certaines chansons font immanquablement partie de l'inconscient collectif (« El diablo » de Compay Qinto à siroter après avoir ajouté du sucre et du lait). Parfois psychédéliques, souvent chaloupées, ces compos parcourent un pan de l'histoire des genres et des codes en vigueur dans la musique de ces descendants aztèques.

Mais ce voyage dans le temps et l'espace ravivera certainement le chico qui est en toi.

 

Frank Zappa

The torture never stops (Dvd)

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Frank Zappa est décédé en 1993, des suites d’un cancer. Il avait 53 ans. De son vivant, il a publié 57 albums. En 27 années de carrière, excusez du peu ! Une carrière au cours de laquelle il a goûté un peu à tous les styles. Et surtout expérimenté. Si Stravinsky, Boulez, Satie ou Mozart étaient des maîtres pour le natif de Baltimore, Frank est considéré comme une référence incontournable pour une foule d’artistes issus de la scène musicale contemporaine. Rock, pop, prog, métal, funk, psychédélique, jazz rock et j’en passe. Son toucher de guitare unique en son genre et son sens de l’autodérision lui ont conféré un statut d’artiste à la fois hyperdoué et iconoclaste.

Ce Dvd immortalise un concert accordé au Palladium de New York en 1981, pour fêter Halloween. Un rituel pour Zappa, puisqu’il s’était déjà produit à 4 reprises auparavant, dans cette enceinte. Sur les planches, Frank Zappa est vêtu d’une combinaison rose. Il est soutenu par des instrumentistes triés sur le volet : les guitaristes Steve Vai et Ray White, le claviériste Tommy Mars, le bassiste Scott Thunes, le drummer Chad Wackerman, le percussionniste Ed Mann et le claviériste/saxophoniste Bobby Martin. Si la plupart des collaborateurs participent aux backing vocaux, Steve et Scott s’investissent davantage au chant, et se réservent même le lead vocal sur l’une ou l’autre compo. Outre sa six cordes et sa voix ténébreuse, mais bien timbrée, Zappa mène tout son équipe à la baguette, mais de chef d’orchestre… Les 24 titres sélectionnés sur ce Dvd sont, pour la plupart, issus de « You are what you is » (1981), « Tinseltown rebellion » (1981), « Sheik Yerbouti » (1979) et « Zoot allures » (1976).

Contrairement aux idées reçues, sa musique est loin de provoquer la prise de tête. Elle est même très agréable à écouter. Le sens mélodique est très soigné, la performance des musiciens impressionnante et les images rendent parfaitement l’atmosphère du set. Au cours duquel il s’autorise même quelques incursions dans le cabaret, le reggae, le tango et même le hip hop (« Bamboozled by love »). Sans oublier de nous balancer un pastiche du « Money » du Floyd. Le tout est saupoudré par l’humour au second degré manifesté par Zappa. Enfin, petite impression personnelle, mais les compos les plus prog et éthérés, me font parfois penser à Todd Rungren. Plus de deux heures de bon temps, puisque le Dvd est enrichi de deux titres supplémentaires ainsi que du clip délirant de "You Are What You Is".

 

A Certain Ratio

Mind made up

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Plus de six mois après sa réédition (l'album est paru en 2009), l'album qui fête trente années de carrière de ce groupe culte squatte toujours ma platine. Loin d'être une réunion sous le signe du Saint pétrodollar, « Mind made up » souligne –si c’était encore nécessaire– la grâce et l'élégance de ce combo, compagnon d'écurie de Joy Division ou autre Durutti Column, en d'autres temps.

L'industrie du disque ne manquant pas d'exemples d'échecs dans le genre (fussent-ils parés des meilleures intentions), grandes étaient les chances de les voir se vautrer lamentablement après onze années de silence. Mais la force d’A Certain Ratio procède de sa ligne de conduite irréprochable et de son style reconnaissable entre tous. Dès lors, sans élément sonore novateur, l'album prouve qu'avec de bonnes idées, jumelées à une bonne dose de talent, on peut toujours être pertinent après plus de trois décennies.

Si le terrain est balisé, les directions empruntées sont quant à elles audacieuses. A l'aise dans tous les registres brassés, ACR relève le défi brillamment. Funk blanc aux résonances Jazz ou Punk métissé aux couleurs Pop, la musique de ces pionniers mancuniens n'a rien perdu de son efficacité, ni pris la moindre ride. Agrémentés d'une ou plusieurs voix d'ébène sur quelques titres, les douze chansons de cet opus (NDR : treize si on compte un remix d’une des compos de ce cd) démontrent à qui veut l'entendre que maturité et Rock & Roll peuvent accorder leurs violons.

La fin des années 70 et le début des années 80 ont connu une explosion musicale qui irradie encore de nos jours, et son aura n'a pas fini de s'étendre.

 

Astrolites

Play For Keeps

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Selon une étude réalisée sur un sujet mâle caucasien quarantenaire, « Play For Keeps », la nouvelle pastille argentée issue des laboratoires Astrolites pourrait révolutionner le monde de la médecine. Utilisée à des fins thérapeutiques, elle pourrait, en effet, réduire le stress et combattre l’anxiété.

Résumé du déroulement de l’étude :

Le sujet (NDR : que par respect du secret médical nous désignerons par les initiales ‘MS’), est placé dans une situation de stress intense : un embouteillage de rentrée, direction la capitale. Deux heures d’anxiété, coincé entre une blonde se poudrant le nez face au rétroviseur d’une Golf couleur vert caca d’oie, au lieu d’avancer en même temps que les autres, et un poids-lourd aussi nauséabond qu’imposant. Le genre de situation qui d’ordinaire cause chez MS une forte irritation, une poussée d’urticaire, un retour du psoriasis, une furieuse envie d’écraser le klaxon et une propension déraisonnable à inviter ses voisins de file à ‘aller se faire titiller le fondement par un partenaire du même sexe’.

En lieu et place des habituelles ‘info-trafic’ et autres ‘nouvelles de notre Belgique en voie de scission’, il a été demandé au sujet d’insérer dans son lecteur Cd le nouvel album d’Astrolites.

L’effet est immédiat. Le sujet se détend, essuie le filet de bave ruisselante du bord de ses lèvres, troque le rictus satanique qui déformait son visage mal rasé pour un sourire sympathique et jovial. Le broyage du klaxon est délaissé au profit d’un léger tapotement du volant. Quant à l’habituel ‘Va te faire enc… ‘ il est remplacé par un joli ‘ouap dou ouap’. Le calme et la sérénité sont revenus. MS se surprend même à laisser le passage à un chauffard, le plaignant au passage de ne pas bénéficier de l’efficace traitement musical des Astrolites.  Seule pointe de stress, à la fin du treizième titre, entre la dernière note de « Nothing Last Forever » et le moment où il faut ré-appuyer sur la touche ‘play’ du lecteur pour reprendre une seconde dose du traitement

Astrolites n’est pas un laboratoire pharmaceutique. C’est un trio suédois pratiquant le ‘High-Speed Rockabilly’. Un style musical dont il se targue de détenir le brevet et aurait pour ingrédients (si l’on en croit la notice) une bonne dose de rockabilly, de swing, de be-bop, de surf rock et même quelques milligrammes de punk. Le sujet de l’étude, quant à lui, y a reconnu l’euphorisant rockabilly des Stray Cats (« Rock n Roll Star », « Don’t be shy »), le rock’n’roll classieux du King (« Chop Top », les guitares lead cinglantes de Chuck Berry (« I’m Coming Home », « Here I Am »), le rock’n’roll décapant de Buddy Holly (« Devil Woman », « Go Rebel Go »), le surf rock instrumental des Shadows (« Astrolito », « Camtwister ») et le punk rock fédérateur des Clash (« Smiley »). 

Conclusions

Malgré un retard plus qu’important, MS est arrivé au boulot le sourire aux lèvres. Aux reproches de son employeur, il s’est contenté de répondre : ‘ouap dou ouap’

Si les résultats de l’étude sont confirmés, les Astrolites pourraient être élevés au rang de bienfaiteurs de l’humanité. L’achat de « Play For Keeps » serait même remboursé par la sécurité sociale !

 

British Sea Power

Valhalla Dancehall

Écrit par

Depuis 2003, c'est-à-dire la sortie de son premier  album (« The Decline of British Sea Power »), l’armada British Sea Power s’est progressivement imposée comme une valeur sûre de la scène musicale issue de Brighton. Ces 5 amis d’enfance composent un rock indépendant, dans le sens le plus libre du terme ; en outre ils sont responsables de prestations scéniques loufoques et improvisées, doublées d’une grande maîtrise technique. Ils ont d’ailleurs rapidement impressionnées Geoff Travis, le boss de Rough Trade, qui les a signés dès leurs débuts… ‘Le Déclin de British Sea Power’ serait-il, cependant, un titre prémonitoire ? Pas que la solution sonore soit devenue de mauvaise facture, mais elle ne parvient plus à atteindre les sommets rencontrés à leurs débuts. Tout en demeurant, néanmoins, d’excellente qualité. La formation possède, en tout cas un sens de l’autodérision particulièrement aigu. L’humour bien british, en quelque sorte…

« Valhalla Dancehall » constitue déjà le cinquième opus du quintet anglais. Le titre augurerait-il des réminiscences jamaïcaines ? Leur rock épique à tendance psyché aurait-il cédé le relais à une expression sonore teintée de sonorités exotiques ? Pas vraiment. La formule n’a d’ailleurs guère changé, même si l’ensemble se révèle moins expérimental qu’à l’origine.

L’opus s’ouvre par « Who’s In Control », le single imparable et abrasif. Ne croyez cependant pas que BSP a décidé de se mesurer aux charts. Ce serait mal connaître les lads. Bien sûr, certaine plages seraient très susceptibles de faire des ravages au cœur de stades ; à l’instar des très sucrés « Living Is So Easy » et « Observe the Skies », deux compos hantées par l’esprit de Blur, ainsi que « We Are Sound », une compo qui lorgne carrément vers les Killers, même si elle est moins convaincante. Le combo n’est pas vraiment friand de ballades. Pourtant, il s’en sort honorablement sur « Georgie Ray » et « Luna ». A contrario, il passe complètement à travers sur le trop long et trop mou « Baby ». Dispensable ! Perso, je préfère le band, quand il lâche ses guitares fuzzy. A cet instant les lyrics ténébreux de Yan font mouche. Et je pense tout particulièrement à l’énervé « Stune Null » ou au magnifique « Mongk II » (la suite de « Mongk » issu de l’Ep « Duets »). Les festivités s’arrêtent malheureusement ici. Car le reste de l’elpee me semble bâclé. Et « Thin Black Sail », trempé dans le psyché-punk ainsi que l’ennuyeux « Once More Now », un morceau de 11 minutes, en sont de parfaits exemples ! Heureusement les textes demeurent soignés de bout en bout.

Une petite déception donc. Et une invitation à redresser la barre, en même temps. Car, vu leur potentiel, j’aspire à retrouver ce joyau de la musique insulaire, au sommet de son art. J’invite d’ailleurs l’Albion à choyer leur British Sea Power, car il possède toujours bien plus de caractère que la plupart des formations contemporaines.

Brokken Roses

Dick Reverse

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Brokken Roses est le side-project de Pierre ‘Pit Samprass’, le chanteur/guitariste du combo français Burning Heads. L’aventure Brokken Roses démarre lorsque le keupon orléanais se découvre une passion commune pour le stoner rock avec Nico du groupe punk-noise Gravity Slaves. L’envie de riffs plombés démange les deux six-cordistes. Ils recrutent Dude, un autre Gravity Slave pour titiller les quatre dernières cordes disponibles et Lolux (Brigitte Pop, Art.64) pour mener tout le monde à la baguette. Quelques mois suffisent au quatuor pour mettre en boîte une galette grasse et fumante inspirée par Fu Manchu, Kyuss et Queens Of The Stone Age.

Passons rapidement sur le titre de la plaque et son jeu de mots franco-anglais à deux balles. Pas sûr qu’il puisse être compris hors de France (ou de Belgique francophone). Contrairement à l’humour, la musique elle ne connait pas de frontières linguistiques. Et de ce point de vue, « Dick Reverse » pourrait probablement donner la banane aux fans de stoner du monde entier.

Du stoner donc, inspiré de Kyuss, de Fu Manchu et des QOTSA. C’est la bio qui le dit. Inspiré d’accord, mais certainement pas copié ! Car ces ‘Roses Brisées d’Orléans’ poussent le vice jusqu'à interpréter le stoner à leur propre manière, en y incorporant des éléments tout à fait inédits. Comme ce « Ain't Got Love », par exemple, dont le style évoque aussi bien le désert rock de Kyuss que le swing délirant dont abusait David Lee Roth sur ses reprises de « Just a Gigolo » ou « That’s Life ». D’autre titres (« Do You Really Love », « Life Can Be Good », « Brokken Been », …), par contre, incorporent une bonne ration d’énergie punk à la lourdeur psychédélique de leur stoner. Le blues, aussi, opère quelques incursions bienvenues sur « Brain In a Box » ou « The Devil », par exemple. Plutôt atypique aussi cette surprenante reprise du « Kids In America » de Kim Wilde qui n’a vraiment aucun mal à détrôner la navrante version originale.

« Dick Riverse » est un album original et inspiré. Presque un OVNI dans ce style musical qui a parfois un peu tendance à se mordre la queue. Dommage que les Brokken Roses n’aient pas été aussi inspirés pour choisir un titre adéquat à leur chef-d’œuvre.

 

BugGirl

Dirt in the Skirt

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Formé en 2004 par le batteur Clinton Spence et sa furie de frangine Amber (guitare et voix), BugGirl est un combo australien pratiquant un hard rock n’roll bluesy plutôt basique, une expression sonore largement inspirée de qui vous savez. Le duo d’enfer a sillonné, au cours des dernières années, la plupart des clubs du sud et du nord du pays, s’arrêtant même à quatre reprises dans le Tournaisis (Au Phare, à Esquelmes, à la Fête de la Musique…)

Si les deux premiers opus de la formation (« Looming Shadows » et « Rock n’roll Hell) sont passés relativement inaperçus, en dépit d’une énergie aussi redoutable qu’efficace, gageons que les choses vont enfin changer grâce à ce « Dirt in the Skirt » qui bénéficie d’une bonne promo. Sur scène, la fratrie, aussi déjantée que minimaliste, booste son hard rock carré à l’aide d’un kit de batterie à peine plus volumineux que celui des Stray Cats et une copie Les Paul branchée sur deux Marschall JCM800. Et la machine n’a pas son pareil pour dynamiser son public graisseux et adepte du headbanging. D’évidence, BugGirl est loin d’avoir inventé la roue et cette troisième livraison n’est ni moins bonne, ni supérieure, aux productions de 2004 et 2009. Les dix nouveaux titres sont bons, mais ne parviennent jamais à capturer pleinement l’essence du combo. Cette énergie quasi animale dont il fait toujours preuve en live renvoie carrément aux sources d’un rock dont les piliers répondent aux patronymes d’Angel City, de Rose Tatoo et de qui vous savez. Il faut dire qu’Amber ne fait rien pour atténuer la filiation avec ses vieux compatriotes ; sa voix éraillée et ses riffs empruntés aux brothers Young en sont d’ailleurs les plus parfaites manifestations.

Côté textes, BugGirl ne se creuse pas les méninges comme le démontre les « Faster n’Faster », « Rock your City » et autre « Fat and Greasy ». Bref, absolument rien de nouveau sous le soleil de Sydney. C’est fun et ça dégage. Point barre.

Il s’agira néanmoins d’ajouter un ‘S’ au nom du groupe sur le livret du prochain elpee. Depuis peu, Amber n’arpente plus la scène de gauche à droite comme une enragée ; car il faut laisser un minimum d’espace vital à une bassiste dont on se demande si elle parviendra un jour à suivre le rythme échevelé des tournées interminables entreprises par le désormais trio. Il ne s’accorde que très peu de répit. Un petit clic sur sa page MySpace vous laissera sans voix. BugGirl aura bien mérité sa place dans le Guinness book ! Hallucinant.

 

Cellophane Suckers

One In A Zoo

Écrit par

Derrière l’intriguant patronyme Cellophane Suckers se cache un groupe rock allemand, originaire de la région de Cologne. Le quintet est actif depuis 1993 et publie son sixième album, « One In A Zoo », sur le label High Noon Records (NDR : distribué chez nous par Sonic RendezVous.)

Cellophane Suckers est typiquement le genre de combo qu’il faut avoir vu en concert pour en apprécier pleinement la musique. On sent très bien l’énorme potentiel scénique qui ce cache sous ces titres rock énergiques, mais parfois un peu convenus.

Sur disque, la musique des Suckers évoque beaucoup (un peu trop) le rock’n’roll des Rolling Stones (NDR : dont ils reprennent d’ailleurs le morceau « Jivin’ Sister Fanny »). Certains titres, toutefois, se lancent dans des incursions musclées sur les territoires du punk et du garage rock. On pense alors aux Norvégiens de Turbonegro et même parfois même aux Suédois d’Hellacopters. Quelques interventions d’un orgue apportent, de temps à autre, un très agréable côté vintage aux compositions.

Au final, en faisant abstraction de certaines influences un peu trop envahissantes, on passe un très bon moment à l’écoute de « One In A Zoo ».

‘It’s Only Rock’n’Roll, but I like it’, comme disaient les Stones.

Grady Champion

Back in Mississippi Live at the 930 Blues Café

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Originaire de Canton, dans le Mississippi, Grady est un jeune chanteur/harmoniciste de blues. Et pour cause, il n’affiche que 41 balais. Il est souvent comparé –et c'est certainement un compliment– au légendaire Sonny Boy Williamson. Avant de contracter le virus du blues, il militait comme rappeur sous le patronyme de McGold. Un changement radical qui a coïncidé avec son déménagement sous le soleil radieux de Miami.

Ses débuts discographiques remontent à 1998. Il avait alors publié "Goin' back home" sur son label, Grady Shady, puis l'année suivante, "Payin' for my sins" et en 2001, "2 days short of a week", ces deux derniers chez Shanachie. Après une longue période de silence, période au cours de laquelle il est retourné sur sa terre originelle, il nous propose enfin un nouvel opus. Un disque live immortalisé le 7 juillet 2007. Et il faut croire qu’un deuxième long playing enregistré en public devrait suivre, puisqu’il a remis le couvert ce 6 novembre dernier. Au Skipper's Smokehouse de Tampa, en Floride.

Mais revenons au set accordé à Jackson, dans le Mississippi. La troupe est sur la scène du 930 Blues Café. Grady est entouré de ses musiciens : le pianiste Calvin Wilson, le drummer Frank White, le bassiste Marquis (NDR : c’est son fils !) et pour invité de circonstance, son ami guitariste Eddie Cotton Jr, également un citoyen issu du Mississippi!

Dès les premières notes d’"I'm ready", une compo notoire, on se rend compte que Grady est un fameux entertainer. Il sait mettre l'ambiance sur les planches. Une compo plutôt funky, au cours de laquelle tous les instruments s'emboîtent parfaitement. Notre Champion est sur sa rampe de lancement. Il se révèle excellent chanteur, shouter même. Et lorsqu’il se libère à l’harmonica, il fait vraiment la différence. Sans transition, tout ce beau monde attaque un medley issu de la plume de Jimmy Reed, "Baby what you want me to do" et "Bright lights". Le r&b "You got some explaining to do" et le funkysant "1-800-Blue love" sont des compos de bonne facture, qui font monter la température de quelques degrés. Calvin Wilson est très en verve derrière l'orgue Hammond B3. Grady chante son "Policeman blues", une plage très soul blues. Sa voix passe bien pour ce type de compo, bien plus délicate à maîtriser ; il est même rejoint, un peu plus loin, par le rappeur Jacktown Swiff. Lors de sa version participative de "Spoonful", sa voix lorgne étrangement du côté du grand Howlin' Wolf. Signé Curtis Jones, "Lonesome bedroom blues" est le long slow blues de circonstance. C’est également le sommet de ce concert. Une plage à la fois brûlante et chargée d'émotion. Cotton Jr sort enfin de sa réserve et son intervention à la gratte est de très haut calibre. Le tempo demeure indolent mais Grady manifeste un sens certain du tragique pour chanter "Love and memories", d’un timbre oscillant entre Buddy Guy et Rod Stewart. Les musiciens remettent alors la pression et rappellent les danseurs sur la piste pour aligner le "Why I sing the blues" de BB King, "Wine and women" et un "Brother, brother" aux accents southern rock. La fin du show est empreinte d’une grande sérénité. Tout d’abord lors d’une bien jolie ballade intitulée "I'm yours", puis "Blues on Christmas", un morceau pas vraiment de circonstance pour cet été 2007.

Cherry Overdrive

Go Prime Time. Honey !

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L’album « Smokerings » du combo danois Fuzz Manta figurait en très bonne place dans le top 10 des albums préférés de l’année 2009 de votre serviteur. Le charme psychédélique de Lene Kjær Hvillum, la vocaliste, n’y était probablement pas étranger. Impossible de résister à cette voix chaude et puissante évoquant le spectre d’une certaine Janis Joplin. Ce qui ne gâche rien, la voix en question se mariait à la perfection à des compositions solides mélangeant doom métal, stoner rock et hard rock seventies.

Lene Kjær Hvillum est un personnage à plusieurs visages. Hippie enfumée chez Fuzz Manta, la jolie tatouée défend aussi les couleurs du ‘garage rock au féminin’ au sein d’un quatuor déjanté baptisé Cherry Overdrive. Le combo, formé à Copenhague en 2003, publie son second elpee, « Go Prime Time. Honey ! », sur le label suédois Heptown Records.

Bien que le style musical évolue à cent lieues de du métal ‘Peace & Love’ de Fuzz Manta, la voix de la belle fait toujours vaciller mon cœur de rocker. Chez Cherry Overdrive, Lene cumule les fonctions de vocaliste et de guitariste rythmique. Soutenue par trois autres sirènes (Cecilia Cresso à la guitare lead, Karen Gudiksen à la basse et Maria Juntunen à la batterie), elle dispense un garage rock gentillet inspiré par le rock’n’roll psychédélique des sixties et par les premiers ébats du punk.

Malgré quelques guitares un peu grasses, le rock des quatre Danoises est un peu trop propre pour mériter pleinement l’appellation ‘garage’. Quelques titres sympathiques (« Shut ‘Em Up ! », « Little Lady » et « Black Beetles ») sont enrichis d’une touche d’orgue qui accentue encore l’effet ‘sixties’. Les chœurs féminins dégagent parfois une atmosphère un peu trop ‘easy listening’ qui, à la longue, a tendance à tuer l’énergie de la plaque. On retrouve malgré tout quelques titres décapants tels que « Count On Me », « M.A.R.I.O. » ou « Sold Out ».

« Go Prime Time. Honey ! » aurait probablement été transcendant s’il avait été un peu plus ‘sale’. Certaines musiques n’ont pas besoin d’une production trop léchée. Un disque sympathique cependant.

Heligoland

All your ships are white

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D'apparence frêle, ce navire nommé Heligoland a néanmoins traversé les océans et une décade. Venus de leur Australie natale, ses trois membres d'équipage ont débarqué sur notre Vieux Continent et ont enrôlé ce vieux briscard de Robin Guthrie à la barre.

Aérée, épurée et éthérée, la musique de ces Français d'adoption se fond parfaitement dans les ambiances sonores de l'ex-Cocteau Twins.

Arpèges teintées de chorus, chant mélancolique et rythmique en suspens sont les ingrédients majeurs de cet elpee qui vogue entre deux terres. Le léger vibrato dans la voix de Karen Vogt renforçant ce sentiment d'apparente fragilité. Les notes cristallines choient comme autant de perles de pluie, alors que la rondeur des basses enveloppe le tout dans un écrin soyeux.

Motif de basse eighties et slide guitare pour entamer ce voyage où des intonations étincelantes, se reflètent comme la lune sur le manteau sombre de la mer (« Kiss kiss bang bang »). « The light inside » touche par sa sensible envolée céleste, l'émotion grimpant aux cordes vocales jusqu'à l'unisson. « Mapping your desires » dessine en pointillé un trajet douloureux, avec au final un tourbillon de voix comme autant de sirènes nous emportant vers des promesses vaines. « A year without sunlight » s'égrène comme le sable entre les doigts avant de se terminer en apogée tempétueuse. Les guitares se font écho sur « Nearness », les brumes s'élèvent lentement sur « Your longuest breath » et retiennent leurs notes en apnée mais finissent par dévaler en cascades lumineuses. Larmes salées sur « All your ships are white » et son c(h)oeur qui saigne. Et basse en figure de proue pour un final toutes voiles dehors.

Le traitement des guitares, bien sûr, nous ramène au shoegazing en suspens des Cocteau Twins, mais Heligoland possède une grâce intemporelle et un grain particulier. Loin de prendre l'eau, ce vaisseau poursuit sa route vers une terre sacrée et se propose de vous y emmener.

Rick Holmstrom, John ‘Juke’ Logan & Stephen Hodges

Twist-O-Lettz

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Harmoniciste californien (NDR : issu de Los Angeles, très exactement), John ‘Juke’ Logan a fondé le label Mocombo en 1998, afin de le consacrer au ‘Custom blues’. Cependant, après douze années d’existence, on ne peut pas dire que les publications soient abondantes. Il y a bien eu une collection parue en 2000, intitulée "Custom blues for you sampler", à laquelle ont participé Logan et les Delgado Brothers, un album concocté en duo par Logan et Doug McLeod en 1999 ("Live as it gets") et trois elpees personnels de Juke, "The chill", sorti à l'origine en 1995 et réédité en 2007, qui avait bénéficié du concours de David Hidalgo, Junior Watson et Denny Freeman, "The truth will rock you" en 2005, enregistré au Texas en compagnie de Gary Primich, les Leroi Brothers et Johnny Moeller, ainsi que "Juke rhythm" en 2002, impliquant Kid Ramos, Davis Hidalgo et Primich.

Rick Holmstrom est un des meilleurs gratteurs californiens. Il s’est forgé une notoriété dans l’ombre des meilleurs harmonicistes : William Clarke, Rod Piazza (et ses Mighty Flyers), Billy Boy Arnold et Johnny Dyer. Stephen Hodges est un batteur très réputé sur cette scène locale. Il a joué pour Charlie Musselwhite et James Harman mais aussi en compagnie de Tom Waits et John Hammond. Ces trois musiciens ont donc décidé de se réunir pour enregistrer ce « Twist-O-Lettz », dans un style qu’ils ont qualifié de neo roots blues. Ils se sont enfermés au sein des studios Pacifica, sous la houlette de Glenn ‘Senior Sol’ Nishida, afin d’explorer en ‘live’ le son des jungles urbaines de la planète X. 

La mise en bouche est impressionnante. Une cover pas possible d’une compo remontant à 1962, "The land of a thousand dances". Un morceau signé Chris Kenner, un chanteur de R&B de couleur noire issu de la Nouvelle Orléans et disparu depuis plus de trente ans. L’atmosphère qui baigne tout au long de cette plage est mystérieuse, terrifiante. Pétrifiante, la voix de Logan semble émaner de l'au-delà. Des sons puissants sont synthétisés par les cordes de Holmstrom. Le rythme devient hypnotique. Une forme de transe s’installe. Ce blues traduit un mal de vivre manifeste ; mais son originalité n’est jamais prise en défaut. Ce style, Rick avait commencé à nous en donner un large aperçu tout au long d’"Hydraulic groove", un elpee gravé en 2002. Que la vie doit être difficile et dangereuse sur cette planète. Il chante "If I should die", un boogie infernal. Logan empoigne son harmo. Tel un carnassier jamais rassasié, il souffle nerveusement, fiévreusement, dans son instrument. Démoniaque ! Les percussions et la rythmique des cordes sont découpées au rasoir. De la pure défonce. Blues rocker assez court mais très efficace, "Be home soon" va droit au but. "Lone wolf" est également propice à l’envoûtement. Le reflet d’un vécu difficile du loup solitaire. Logan chante et souffle rageusement. Au bord de la démence, les cordes se mettent à hurler. Régulièrement, le trio met le cap vers la Louisiane et le Texas, à l’instar de Fabulous Thunderbirds postmodernes. Et "Let's rock & roll, imprimé sur un tempo implacable, "Waitin' too long" ainsi que la reprise extraordinaire du "Turn yer' damper down" de Jerry McCain (en hommage à Gary Primich) en sont les plus belles illustrations. Des compos au cours desquelles le trio ne peut tenir en place. John, Rick et Stephen ont la classe. "Jukestaposition" et un morceau puissant, direct et remarquable. Il y a bien longtemps que je n’avais plus entendu un instrumental aussi convaincant. Enorme!!!  "I'd like to see" nous entraîne dans les bayous. "Come along" s’ouvre dans la douceur mélodique avant de virer en boogie infernal et dévastateur. Rocker puissant et sans fioriture, "We got to rock" est sculpté dans les cordes métalliques et réverbérées. Direction Chicago pour la reprise du "Wild about you" d'Elmore James. Le son est primaire, rustre, mais d’une efficacité à couper le souffle. Blafard, lugubre, "Look me in the eye" opère un dernier détour dans les swamps, avant de nous plonger dans la torpeur du titre final, "Way of action", le chaos de la planète X. "Twist-O-Lettzse" constitue manifestement un des meilleurs albums de l’année dernière. Et pourtant, il vient de nous parvenir début 2011. N’empêche, ce disque est vraiment impressionnant.

Incarnations

With All Due Respect

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Daniel Collas, Bart Davenport et Quinn Luke sont trois potes. Et pourtant, ils sont issus d’horizons différents. Daniel Collas milite chez The Phenomenal Handclap Band. Bart Davenport vient d’achever une tournée en compagnie des Kings Of Convenience. Enfin, Quinn Luke AKA Bing Ji Ling est la moitié de Q&A, un projet assez récent, signé chez DFA Records. Leur emploi du temps est donc particulièrement chargé. Aussi, leur collaboration a quelque chose d’envoûtant et de magique. Le projet de ces trois Newyorkais est né, à l’issue d’une vive discussion, vécue sous le soleil madrilène. Pourquoi pas ! Chacun sa valise à la main et des idées musicales plein la tête, les trois larrons ont donc quitté la Grosse Pomme pour Tarifa, une petite ville sise en Andalousie où le soleil est presque éternel. Et c’est Lovemonk, un petit label indépendant espagnol, qui les recommande à Encarnacion ‘Nini’ Sagrista, propriétaire d’un petit studio établi à 5 minutes de la plage. Dans un élan de générosité, ‘Nini’ leur offre le couvert et le gîte. En guise de remerciement, le trio baptise son projet Incarnations et intitule son elpee « With All Due Respect », l’album le plus chaud de l’hiver. Au cours de ces deux semaines de séjour, le trio a enregistré 9 titres ; mais il a également goûté au charme de l’Espagne : son soleil, sa cuisine, ses plages (comme l’illustre la pochette) et ses longues heures de farniente. Le groupe est alors rentré à New York pour réaliser le mixing. Une opération au cours de laquelle, il s’est rendu compte qu’il disposait de compos au groove chaud et à l’instrumentation riche. Ce qui explique pourquoi le travail de mise en forme sera limité au strict minimum, par rapport aux enregistrements accomplis à Tarifa.

Ce road trip énergique est une petite bombe 70’s balancée dans l’esprit de The Phenomenal Handclap, même si tout le monde y a mis son grain de sel. La voix proche d’un Paul McCartney (« The Selfish Guy ») accentue l’aspect pop des compos, alors que les rythmiques ibériques réverbèrent des accents frétillants. Cordes de guitare acoustiques, interventions à l’orgue, bruits de vagues et percussions allègres : un remède idéal proposé par Incarnations pour passer l’hiver. Good vibes !

 

The Jim Jones Revue

Burning your house down

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Ex-Thee Hypnotics, Jim Jones a donné le nom à son groupe, en y ajoutant le terme de Revue. Un quintet qui compte à ce jour deux opus studios ainsi qu’une compile de singles et de flip sides. « Burning your house down » constitue donc le second elpee. Un disque mis en forme par Jim Sclavunos, le drummer des Bad Seeds de Nick Cave et de Grinderman. Et première constatation, la production est nettement plus léchée que celle dont avait bénéficié leur long playing éponyme.

Dans la musique de The Jim Jones Revue, il y a une constante, presque une trame : le piano. Des ivoires jouées le plus souvent frénétiquement, à la manière de Little Richard. C’est d’ailleurs une des références du groupe. Qui pratique, le plus souvent un rock’n roll/blues/garage hanté également par des légendes comme Jerry Lee Lewis ou Chuck Berry. Le fantôme d’Eddy Cochran plane même tout au long du titre d’ouverture, « Dishonest John ». Et celui de Lux Interior (The Cramps) sur le boogie woogie « High horse ». Du boogie woogie qu’on retrouve sur le titre final, « Stop the people ». Quelques plages adoptent un profil plus hard’n blues. Puisé au beau milieu des seventies. Dans l’esprit de Humble Pie. Et je pense tout particulièrement à « Big len » et le titre maître, une nouvelle version d’une compo qui figurait sur la compile. « Elemental » est également une plage incluse sur « Here To Save Your Soul », mais revisitée pour la circonstance. Un rockabilly excentrique et paradoxalement très riche : « Killin’ Spree ». Et puis une piste réminiscente de l’album « Rock 'n' Roll » de John Lennon : « Shoot first ». Pour le reste, on a droit à du punk’ roll sauvage, survolté et bourré de charme ; même la plage mid tempo « Righteous wrong » arrache. Un peu comme la voix de Jim Jones, d’ailleurs. Bref, un disque qui vous donne la banane pour toute la journée : ‘Rock 'n' Rolllllllllllllllllllllllllllllllllllll…’