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Le Yam 421 ou le 5 000 pour Bright Eyes ?

Bright Eyes sortira son nouvel elpee, « Five Dice, All Threes », ce 20 septembre. Ce sera son 10ème. Lors des sessions, Conor Oberst, Mike Mogis et Nate Walcott ont reçu le concours de plusieurs invités dont Cat Power, Matt Berninger de The National et Alex…

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Concerts

The Notwist

Encore trop d'imprécisions...

Pendant tout un week-end, les Allemands de Notwist ont pris d'assaut l'AB avec tous leurs copains, pour deux soirées spéciales autour du groupe : films, clips, merchandising, DJ-sets, et surtout des concerts, de Notwist (en apothéose) et de leurs side projects (Console, Lali Puna, Ms John Soda, Tied & Tickled Trio, Couch). The Notwist, c'est donc une nébuleuse, une constellation : autour du groupe gravitent plusieurs formations qui ont toutes en commun cette propension à mixer indie pop et électro (de l'indietronica), émotion et technologie, impro et refrains chantés. En cela, The Notwist est une petite entreprise qui fonctionne plutôt bien : la « scène » dont le groupe s'est retrouvé fer de lance connaît un beau succès d'estime, en témoigne ce soir une AB bien remplie, alors qu'au début l'événement était prévu dans l'ABBOX.

C'est Couch qui ouvre les festivités, un trio rappelant Add (N) to X (une femme, aussi, aux claviers) et ces groupes de post-rock qui malmènent leurs guitares sans dire un mot. Les riffs sont répétitifs et la batterie reste calée sur le même rythme, provoquant chez leurs géniteurs une transe solitaire qui n'emporte que très peu de spectateurs. Une heure de concert, ce fût long, malgré quelques bons moments.

Arrive alors Lali Puna, qu'on a rarement le plaisir de voir en concert. Valerie Trebeljahr chante timidement, tandis que Markus Acher (chanteur-guitariste des Notwist) reste courbé sur sa guitare, l'air concentré ou l'esprit ailleurs. Des nouveaux morceaux, et quelques perles de « Scary World Theory », leur dernier album en date, un véritable petit joyau. En rappel, une reprise de « 40 Days » de Slowdive, qu'on retrouve sur la compile « Blue Skied An' Clear » du label Morr Music.

Vers 22h30, les Notwist entrent en scène. Il y a plus d'un an qu'on ne les a plus vus, depuis ce passage raté à Werchter, avec Arne Van Petegem en remplacement de Micha Acher et son plantage sur « Pick up the phone » (un grand moment). Cette fois, le groupe est au complet. Les hits y passent, surtout ceux de « Neon Golden » (à part un « Chemicals » un peu fade), plus quelques morceaux plus noisy, traces un peu crasses de leur passé d'ados tourmentés (les premiers albums). C'était là qu'en effet, le bât blessait : peut-être à cause d'un manque de répétition, d'une cuite à la bière belge ou d'un gros rhume chopé pendant le voyage, les quatre Allemands semblaient à côté de leurs pompes quand il s'agissait de jouer ensemble et de jongler avec les crescendo. Pendant ces morceaux rock, de longues plages de silence, avant l'explosion, cassaient tout rythme, et toute ambiance (n'est pas Mogwai qui veut). Un peu comme si on avait coupé le courant pendant quelques secondes (« Mais qui a éteint la musique ? », était la réaction la plus fréquente), avant de rebrancher les prises et de laisser les quatre Allemands faire leur boucan en totale discordance. Bizarre qu'après un an de tournée, deux albums excellents, The Notwist soit encore victime de telles imprécisions. A tel point qu'après trois-quarts d'heure de concert, l'attention du public n'était plus que polie (il était tard aussi), et l'ambiance de partir en couilles comme un vulgaire plat de nouilles. Pas glop.

Cat Power

Il ne manquait que les sièges...

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Pour entamer son set, Chan Marshall monte sur les planches, flanquée de deux musiciens. Tout au long de cette première partie, le trio alternera compositions douces, articulées entre le piano, la basse et la batterie (« He war ») et titres plus folk/pop ( « Shaking paper » et « Speak for me » ), Chan troquant alors son piano pour une guitare électrique. C'est d'ailleurs à la fin de ce premier acte (NDR : le plus intéressant !) que le moment le plus intense sera atteint ! Et en particulier lors de l'interprétation de « Good women », lorsque la voix cassée mais très harmonieuse de Cat s'efface devant l'harmonica. A vous donner des frissons partout ! Pour la deuxième partie, les deux autres membres ont disparu de la scène, laissant Cat en solitaire. Elle passera l'essentiel de son temps derrière son piano à queue. Hélas cette seconde partie sera nettement plus terne, sans guère de relief, et surtout moins intense, à mon goût. Que ce soit à travers « Maybe not », « Half of you » ou encore « Evolution ». « Names » consistant l'exception qui confirme la règle. L'essentiel à retenir de cette deuxième partie est la mise en scène. De profil, Cat joue de son instrument en bénéficiant de la lumière diffusée par un projecteur positionné à l'arrière, à l'instar d'un 'aristochat' caressant ses mélodies sur les ivoires.

Cat Power aura finalement accordé un set fort proche de l'album. Trop indolente, sa musique n'est jamais parvenue à enflammer la salle. L'heure tardive et le moment choisi (NDR : le milieu de semaine) y sont peut-être pour quelques chose. Une impression que les quelques 400 personnes présentes ont certainement dû partager. Pourtant, elle aura bien essayé de faire participer le public ; mais hormis un « Ca va » en français et quelques phrases exprimées dans un anglais incompréhensible, rien n'y a fait ; le public était venu pour écouter, regarder et passer un bon moment. Se détendre quoi ! Il ne manquait finalement que les sièges…

The Raveonettes

La bande-son parfaite des meilleurs Cult B-Movies...

Deux concerts, deux styles, deux fois plus de plaisir. Enfin presque : le rock éthéré des Français d'Overhead a beau se la couler douce dans nos oreilles (imaginez Doves en vacances chez Zero 7), l'envie d'aller boire une bière fraîche aura eu raison de notre patience. Et puis ces clones vocaux de Jeff Buckley commencent vraiment à nous saouler, surtout quand on est venu non pas pour planer, mais pour taper du pied. Overhead aura distillé un certain vague à l'âme certes agréable, à condition d'avoir descendu juste avant quelques blanches. La véritable raison de notre présence n'était donc pas Overhead et son trip-rock un peu plat comme une pinte éventée, mais bien le groupe d'après, celui vers lequel se tournent aujourd'hui, en ces temps rock'n'roll, tous les regards.

Pas que The Raveonettes soit plus original que tous les autres, loin s'en faut : seulement, voilà, il y a une fille à la guitare, qui plus est une Danoise, genre blonde de chez blonde. Heureusement d'ailleurs, parce que l'autre membre de ce duo (renforcé en live d'un batteur et d'un guitariste balèzes) ressemble plus à votre voisin de palier qu'au dernier martyr du rock garage tendance 2003. Sharin Foo (guitare/voix) pourrait bien jouer et chanter faux qu'on n'y trouverait rien à redire : ce déhanchement qui accompagne chaque pincement de cordes, cette moue appliquée sans doute répétée devant le miroir de sa coiffeuse, cette nonchalance désabusée lorsqu'un refrain se fait violent, les cheveux dans les yeux et le dos cambré… Aaahh ! ! ! Et que dire de la musique : un mélange de rock'n'roll et de pyché-pop façon sixties, comme si Jesus & Mary Chain jouait les Ronettes en accéléré dans les studios Toerag. Voilà la bande-son parfaite des meilleurs Cult B-Movies, une relecture sauvage de la surf music, mais sans ses clichés éculés. Sune Rose Wagner (voix/guitare) n'est certes pas glamour comme sa copine, n'empêche qu'il assure. On pourrait tout de même reprocher au duo son manque d'originalité sur la longueur : leur EP « Whip It On », pourtant très court, n'évite pas les redites – guitare fuzz, voix en écho, murmures monocordes,… Leur son, déjà reconnaissable entre mille, se révèle en fin de compte rapidement unichrome. Mais leur premier album, prévu pour août devrait, on l'espère, nous réserver quelques surprises, à l'écoute de ces « Let's Rave On », « Remember » et « Rebel Invasion » moins prolo-rock que disco-punk FM. A cet égard, une chose est sûre : quand Sharin laisse exploser son côté Debbie Harry, c'est plutôt chaud. Après 40 minutes, il aura bien fallu quelques bières pour refroidir toute cette ardeur. Au Pukkelpop, on prévoira deux packs de six.  

 

The Folk Implosion

A pas de Lou...

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Ne pas confondre Alaska et Alaska et Alaska ! Si un distrait pensait assister à un concert du combo espagnol ou à celui réputé pour sa musique progressive, il a dû déchanter. Et le set auquel il a assisté le laisser de glace. Et pourtant ! En fait, le groupe qui ouvrait la soirée est californien ; et implique deux musiciens du nouveau Folk Implosion. Soit le guitariste Imaad Wasif (ex Lowercase) et le drummer Russel Pollard (toujours Sebadoh), pour la circonstance préposé à la basse. Un line up complété pour la tournée par une drummeuse. Très jolie par ailleurs. Ce qui ne l'empêche pas de taper dur sur ses fûts, la longue chevelure noire lui cachant constamment le visage. Enfin, pour ce que j'ai pu voir de leur prestation. Une bonne vingtaine de minutes. Au cours desquelles le band s'est fendu d'un long trip électrique, psychédélique, vivifiant, dans l'esprit du 'Paisley Underground'. Imaad y prend vraiment son pied et finit par se contorsionner en se roulant sur les planches. Bonne entrée en matière, même si Alaska pourrait y gagner en faisant preuve d'un peu plus d'originalité.

Née sur la côte Ouest des States, d'un père d'origine japonaise et d'une mère irlandaise, Mia Doi Todd me fait penser à… une squaw cheyenne. Et je dois vous avouer qu'on l'inviterait bien dans son tepee (NDR : pour y prendre le thé, hein !). Pratiquement inconnue en Europe, Mia a déjà commis quelques albums, dont le dernier « The golden stat » a été produit par l'ex époux de Suzanne Vega, Mitchell Froom. Et en assistant à son set, on comprend mieux pourquoi Froom a accepté ce challenge. Mia est avant tout une ‘folk singer’. Sur les planches, elle s'accompagne tout simplement d'une guitare sèche, et s'autorise même une version a cappella de « Age ». A vous flanquer des frissons partout ! Elle possède une très jolie voix. Pure, cristalline, douce, mais très intense et profonde. Son timbre me fait d'ailleurs tantôt penser à Joni Mitchell, à Joan Baez, à Jacqui Mc Shee (NDR : pour ceux qui ont connu Pentagle !), ou encore bien sûr, à Suzanne Vega. Elle interprète des chansons qui parlent de liberté individuelle, de conflits sociaux et personnels, de la nature et de ses cycles. Franchement, il n'y manquait qu'un quatuor à cordes et on tombait de sa chaise (NDR : surtout qu'il n'y en avait pas, et qu'une partie du public était assis à même le sol). Mais que voulez-vous, chez certains majors, il faut vendre des centaines de milliers d'albums pour qu'on s'intéresse à votre cas. N'empêche, d'ici quelques mois, on risque bien de reparler de cette talentueuse Mia Doi Todd. Et en bien !

Exit John Davies, le nouveau Folk Implosion implique donc Imaad Wasif à la six cordes, Russell Pollard aux drums et bien sûr Lou Barlow, qui en est revenu à ses premières amours, en troquant sa guitare contre une basse. Il se réserve toujours le chant en se servant de deux micros aux tonalités différentes. Petite surprise, Mia Doi Todd vient apporter son concours aux samples et aux boucles, pour entamer le concert. Et elle reviendra en fin de parcours, pour assumer quelques backing vocaux. Lou est en pleine forme. Il plaisante entre chaque interprétation. Et son humour est toujours aussi subtil. Il entame son set par les compos les plus musclées de son nouvel opus. Et je dois avouer, qu'elles passent bien la rampe. Tout comme celles du Folk Implosion première mouture, d'ailleurs. Après une bonne demi-heure, Barlow et Imaad s'asseyent pour entrer dans la phase acoustique. Barlow a repris sa vieille gratte. Imaad a recours au bottleneck. L'intensité et l'émotion sont très palpables. Et atteignent une nouvelle dimension en rappel, lorsqu'il revient seul, toujours flanqué de sa sèche. Pour interpréter une nouvelle chanson. Puis égrener quelques morceaux intimistes, minimalistes, mais dont il a le secret pour les rendre magiques. Deux rappels plus tard le public était aux anges… Et moi aussi !

Arno

L'humour scatologique, mais pas seulement...

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La grande salle était bourrée comme un œuf pour accueillir le spectacle accordé par Arno Hintjens, ce mercredi 22 janvier, à la Maison de la Culture de Tournai. Honnêtement, je dois reconnaître qu'il y a des lustres que je n'avais plus vu autant de monde assister à un concert rock, dans la cité scaldéenne. Comme quoi, même s'il n'existe pratiquement aucune structure rock à Tournai pour organiser un tel événement, il existe bien un public pour ce style de musique. N'en déplaise à ceux qui pensent que dans la cité de Cinq Clochers, il n'y a de la place que pour les 'coulonneux' et les faits divers…

Arno aime le blues. Il a même monté un groupe, à une certaine époque qui répondait au patronyme de Charles et les Lulus. Il nous le rappelle dès son premier morceau. Et épice régulièrement son set de chansons sculptées dans ce style. En s'accompagnant même parfois d'un harmonica. Il aligne, ensuite quelques nouvelles chansons. Millésimées Arno, elles devraient donc figurer sur son nouvel album. Première constatation, l'Ostendais peut s'appuyer sur une solide formation. Faut dire que son drummer et son claviériste/pianiste l'épaulent depuis plus de vingt ans. Il nous le rappellera à la fin de son concert… Complètent le line up un guitariste plutôt habile, un bassiste particulièrement efficace (NDR : pas cher, ajoute-t-il par boutade : il est Yougoslave !) et un accordéoniste impressionnant de virtuosité qui joue debout en tirant parti au maximum de ses pédales de distorsion. Arno est en forme. Et n'a pas (n'est pas ?) trop consommé… Il ne manque pas de sortir ses vannes scatologiques. Mais pas seulement. Son histoire du Delhaize. On n'y comprend pas grand-chose. Sauf quand il précise que sa femme (son ex ?) habite Lyon… Episodiquement, Arno s'assied. Pour interpréter l'un ou l'autre titre plus tendre. Comme le très beau « Dans les yeux de ma mère ». Il nous réserve également quelques reprises. Celle du « Bon Dieu » de Brel. Une autre encore, mais complètement méconnaissable du « Mother's little helper » des Stones. Et que dire alors de celle de « Drive my car » des Beatles ? Le public s'enflamme. Et Arno de sortir des cymbales (NDR : ça rime !). Puis ses incontournables covers de TC Matic : « Putain putain » et un « Oh la la la », sur lequel l'accordéon fait voler un sulfureux vent d'Est. Le public est debout. Ben oui, avant il était assis. Pour celle des « Filles du bord de mer » d'Adamo, les spectateurs répondent en chœur. Arno peut donc les remercier et s'en aller. Mais ils en veulent encore. Même s'il est, en général, programmé le rappel fait partie des institutions. Un rappel au cours duquel il va nous léguer son très beau « Lola » et puis le classique des classiques : « Vive ma liberté ! ». Tout un symbole ! En tout cas du tout grand Arno…

My Little Cheap Dictaphone (MLCD)

Plein les tympans...

Les soirées rock made in Namur sont toujours de qualité : c'est que la scène locale est soutenue par quantités d'associations actives et passionnées, telles le Bear Rock, pour n'en citer qu'une. Ce soir pourtant, pas de Namurois au programme. Peu importe... A Namur, on n'est pas chauvin : pour preuve avec le groupe d'ouverture, My Little Cheap Dictaphone, des Liégeois abonnés à la Soundstation. Ou plutôt un : Redboy, grand échalas fan des Pixies et de Grease qui nous a livré l'année dernière un premier album fantastique (« Music Drama »). Ca commence dur avec un « Am I Your Friend ? » survolté, qui met déjà tout le monde d'accord. Le reste passera comme une lettre à la poste, et le public d'être impressionné par ce Liégeois pro du manche, adepte d'un rock classe et sans fioritures. Chapeau Redboy : même les coincés au bar en auront pris plein les tympans, de quoi les détourner un peu de leur verre de blanche de Namur (cela dit onctueuse et goulue).

Ensuite, pause acoustique avec Erlend Oye, échappé de Kings of Convenience, duo norvégien venu sauver les guitares en bois de la casse  il y a deux ans, avec un album digne de ces bons vieux Simon & Garfunkel. « The New Acoustic Movement », qu'ils appelaient ça : sans doute qu'Erlend en a eu marre de se voir traité de bobo fleur bleue fan de Nick Drake, puisque son premier album, « Unrest », sent plutôt l'électro tendance de chez Colette (beats eighties, prod' béton et copinage hyper hype). N'empêche que ce soir, le Norvégien n'aura pas failli à sa vieille réputation, en entonnant ses morceaux seul à la guitare, sans claviers ni séquenceurs. Comme quoi, une chanson bien écrite peut se jouer aussi bien avec des BPMs que sans tambours ni trompettes (ou bien c'est le contraire ?). Et avec un petit « Remind Me » ressorti du répertoire de ses amis Royksopp (la voix, c'est lui), les buveurs de bière, un peu bruyants, l'auront au moins écouté trois minutes. Chapeau Erlend : t'as même fait craquer les minettes avec ta grosse moustache et tes lunettes ringardes. A quand le look Erlend branché dans les soirées aware de Bruxelles et d'ailleurs ?

Enfin, les Allemands de Schneider TM, plutôt pénibles dans une version pouet-pouet de leur électro pourtant pas si mauvaise, auront (presque) clôturé la soirée. C'est qu'Erlend, trendy jusqu'au bout, nous aura fait le coup du DJ-pousse disques à l'éclectisme sans failles : Michael Jackson, Wham !, Felix Da Housecat et j'en passe. Ce type est trop cool, y a pas de doute. Dommage qu'il n'aura mixé (sic) qu'une demi-heure, parce que c'était drôle, surtout de le voir danser sur Jimmy Sommerville. Quelle teuf !

Nashville Pussy

Une oeuvre de salubrité publique...

Le rock'n'roll, cette chose vilaine qui a pris d'assaut les couv' des magazines, proclamant son grand retour (de flammes), intronisé « tendance de l'année ». Les Nashville Pussy, eux, n'ont pas attendu que de jeunes groupes en colère prennent le maquis rock pour nous en mettre plein les oreilles. Il y a déjà quelques années que leur histoire dure. « Let Them Eat Pussy » (…) date d'ailleurs de 1998. Et ce n'est pas fini ! Nashville Pussy, donc : une escouade de rednecks puant la mort, le gasoil et la vaseline – le genre de groupes qui fait peur aux aînés, et aux bigots partis en croisade. Nashville Pussy : ça parle de cul, de cul, de cul. Des gros riffs bourdonnant dans le bas ventre, jusqu'à l'éjaculation. Une musique du diable, sûrement. Du Texas. Avec des femmes à la guitare et à la basse, qui tiennent l'engin comme un gros sexe turgescent prêt à exploser… Tout cela, c'est normal, devrait être interdit au moins de 12 ans. Une fois l'âge atteint, c'est à un cours d'éducation sexuelle que nous convient les Texans, éructant des « Go Motherfucker Go » et des « Let's Fucking » à tout va : Nashville Pussy, une œuvre de salubrité publique.

Chez certains, tout cela pourrait quand même être mal interprété. Les lyrics explicites et tendancieux faisant office de feu au poudres : ce rock sudiste, ces bonnes femmes les seins à l'air, ce chanteur (Blaine) au look de sympathisant KKK… Du calme ! Ce n'est que de la musique ! Mais quelle musique : incandescente, sauvage, primaire, comme l'étaient celles de Mötorhead et d'AC/DC, il y a 20 ans. Pas question d'amalgame donc, Blaine allant jusqu'à sermonner les spectateurs du premier rang qui brandissaient fièrement un drapeau sudiste (Plus ou moins : « Beaucoup de bouseux racistes aiment à se balader avec ce genre de drapeau : faites gaffe, les gars »). Pas con, le mec, et c'est tant mieux. Parce que c'est sûr : les Nashville Pussy pourraient passer pour de gros crétins du manche, des Amerloques de bas étage, s'ils n'avaient pas une sourde colère qui tapissait leur bide et qui transformait tout ça en rock'n'roll sacrement jouissif. Encore une fois, le rock était dans la place, avec ses plus beaux spécimens. Chaud.



Radio 4

Une question de longueur d'ondes...

Aaargh, la cold-wave est de retour ! The Faint n'a plus écouté de musique depuis 1982, à l'époque ou Human League et Front 242 faisaient un tabac dans les clubs de Mouscron et de Detroit. De l'EBM qu'ils appelaient même ça ! Les saligauds, v'là-t-y pas qu'ils nous refont le coup comme en 40, avec les combat shoes et les tenues en treillis ! Ce beat ! Ces poses ! Cette voix ! Mais que diable, serions-nous au Steeple Chase de Waregem à danser sur Wumpscut, en balayant le sol de nos cheveux longs corbeau, les poings fermés se balançant d'avant en arrière ? The Faint ? Chouette alors, on se sent rajeunir, et pour ceux qui n'était pas nés, voilà une belle entrée en matière dans le fabuleux monde des années 80 ! Elektroklash meets Billy Idol, pour qu'ils comprennent mieux. Ah ouaiiis ! The Faint : le groupe qu'on aimerait ne pas aimer. « Danse Macabre » (NDR : ce titre !) est en vente chez tous les bons disquaires).

Radio 4 : on en a déjà parlé. Le punk funk, cette tendance rétro qui replonge dans le début des années 80, à l'époque ou Gang Of Four, A Certain Ratio et co. faisaient danser l'undergound avec leur mix de rock abrasif et de grosses basses frétillantes. Mais le public serait-il venu pour The Faint et son EBM figé dans le temps ? A voir l'ambiance (nulle) et les gens qui dansaient (personne), on se dit que Radio 4 s'est trompé de salle. Pourtant, leur « Gotham ! » est une pure merveille de rock dansant, produit par un duo de choc composé de Murphy et de Goldsworthy, alias DFA. Liars, The Rapture, c'est aussi eux. Bon, patience : un « Dance To The Underground » devrait embraser la salle en un quart de tour. Raté : « On se croirait presque à New York », ironise Anthony Roman, le chanteur-bassiste. Un petit rappel pour être polis (avec deux chansons de leur premier album, « The New Song And Dance » et le fameux « Certain Tragedy »), et puis Radio 4 met les voiles. Triste… Que dire de plus ?

The Streets

La peur au ventre...

Affirmer que Mike Skinner, alias The Streets, était attendu relève de l'euphémisme. Son album déjà assuré de toutes les louanges dans les référendums de fin d'année, c'était donc une ABBOX remplie qui venait voir sur place le messie, pour un concert qui se devait de confirmer les dires de tous. Manque de bol, le petit Mike n'aura pas assuré « un max ». Sans doute est-ce dû à son manque d'expérience de la scène, d'autant plus qu'il a fait son album tout seul chez lui, et que le voilà maintenant entouré d'un vrai groupe. Il n'empêche : sa bonne bouille d'hooligan de pub anglais et son accent middle class aura fait son effet. On se serait presque cru dans un film de Ken Loach sur la musique de rue dans les bas-fonds de Sheffield. 100% British, mes amis, direct from the filthy streets of the suburban England fish and chips. Dommage que Skinner avait un peu la pétoche (« Mais que faire de ces bras qui pendent le long de mon corps », se dit-il tandis que son ami black chante le chorus ?). Comble des combles : Skinner n'aura d'autre conversation avec le public que de lui faire répéter « Great Beers » après lui avoir demandé « What's Belgium all about ? », alors qu'il brandissait fièrement… une Kronenbourg. Sinon, la musique est bonne : rien à dire. Encore un peu de rodage et Skinner fera péter tout ça dans une ambiance de feu. A Werchter, par exemple ?

 

 



Paul Weller

Le parrain du punk a encore de beaux restes...

Le Modfather était de retour en Belgique, quelques mois seulement après son dernier passage sur nos terres, pour un concert de présentation de son dernier album, « Illuminations »… La salle presque pleine semblait démontrer la preuve du regain d'intérêt que rencontre l'Anglais, malgré l'indifférence quasi générale que suscitent les sorties de ses albums depuis quelques années. Vieux, le Weller ? Pas encore, à voir la vigueur avec laquelle il empoigne sa guitare, comme au bon vieux temps d'« All Mod Cons » et de « Seting Sons »… Le concert sera d'ailleurs ponctué de nombreux classiques du parrain de la brit-pop, entre autres « That's Entertainment » et « A Town Called Malice » des Jam, sans oublier une version jazzy d'« Have You Ever Had It Blue ? », l'un des rares hits que connût Style Council, son groupe soul des années 80. Le reste, fût à l'avenant : plusieurs morceaux d'« Illuminations », comme ce « It's Written In The Stars » à la limite de la rengaine pop sautillante, preuve que son dernier album possède bien des vertus – son meilleur depuis « Wild Wood », sans aucun doute. Paul Weller commence à se faire vieux, mais a donc de beaux restes (les classiques solo « You Do Something To Me », « Wild Wood », « The Changingman »). Peu importe que certains le trouvent ringard : pour nous, il restera toujours l'auteur de chansons intemporelles.