Deeper chez Sub Pop

Deeper est issu de Chicago, un quatuor dont le premier album (NDR : un éponyme) rappelait le Deerhunter originel. Dans l'ensemble, Deeper maîtrise parfaitement un son spécifique : un rock indépendant centré sur les guitares, sans fioritures ni gestes…

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Les sentiers lumineux de The Laundromat Chicks

Après avoir publié "Trouble", The Laundromat Chicks nous propose son second elpee, "Lightning Trails", que Tobias Hammermüller, a produit avec Martin Rupp (Jansky). Loin des ordinateurs et des boîtes à rythmes, le groupe autrichien a enregistré sept morceaux…

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Chroniques

Flavio Guimaraes and Prado Blues Band

Flavio Guimaraes and Prado Blues Band

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Outre son implication chez Blues Etilicos, Flavio Guimaraes se réserve une carrière individuelle. Un espace solo qu’il a déjà ponctué d’opus très intéressants. Et en particulier "Little blues" en 1995, "On the loose" en 2000, une "Jam for Big Walter", un "Tribute to William Clarke" et "Navegeita" en 2003, ainsi que "Coletänea" en 2005. Harmoniciste notoire, Flavio sévit au sein du tout aussi réputé Blues Etilicos ; un ensemble en compagnie duquel le musicien de Rio de Janeiro a participé à la confection de dix albums au cours des vingt dernières années. Ce nouvel opus a reçu le concours d’Igor Prado à la production.

L’elpee s’ouvre par "I may be wrong", une compo signée Count Basie. Le swing envahit ce boogie jump. Une plage idéale pour mettre la formation sur orbite. Le versatile Igor Prado se réserve la guitare et le chant, Ari Borger les claviers. Dans son style boogie, il s’agit du meilleur pianiste de blues brésilien. Une section de cuivres imposante communique parfaitement cette impression de big band indispensable à l'atmosphère Basie. Et il revient à Flavio de conclure à l'harmonica face aux 88 touches d'ivoire de Borger. Flavio est un élève, davantage même : un disciple du regretté William Clarke. Par conséquent de l'instrument chromatique. Il rend hommage à son maître sur "Missing Mr Clarke". Il s’y révèle très brillant. Une compo aux accents jazz et swing imprimée sur un tempo vif. Les échanges entre Flavio et les cordes d'Igor sont de bonne facture. Miss Jeannette Clarke, la veuve de William, a d'ailleurs déclaré tout le bien qu'elle pensait de ce "Missing  Mr Clarke". Ce morceau baigne dans un climat West Coast. "T-Bone shuffle" est le fruit d’un subtil cocktail de blues et de jazz. Flavio se concentre au chant et Prado prend son pied en épousant le style cher à T-Bone Walker. Constituée de Yuri Prado aux drums et de Marcos Klis à la basse acoustique, la section rythmique est légère et sautillante. Le duo est toujours au poste pour "Riding with Ray" ; mais pour la circonstance, Howard Levy a été invité à siéger derrière les ivoires. Howard est new-yorkais. Pianiste, mais également harmoniciste, il a milité chez Bela Fleck and the Flecktones. Igor brille au chant sur le sémillant "Please send her home to me". Son ton est même agressif. L’attaque sur l’instrument chromatique de Flavio est sublime. "Tin pan Alley" campe un slow blues traditionnel. Classique, si vous préférez. Flavio le chante en s’accompagnant à l'harmonica diatonique. Guimaraes rend un hommage chromatique à George ‘Harmonica’ Smith (NDR : la source d'inspiration principale de William Clarke) sur "George's boogie", un exercice instrumental semblable à "Missing  Mr Clarke". "Lazy thing" opère un retour au jump style. Flavio chante cette plage caractérisée par les interventions étincelantes d'Igor aux cordes. L’osmose entre les deux musicos est largement mise en exergue lors du shuffle instrumental "Below's shuffle". En soutien, Mr Yuri Prado assure un tempo à la fois bourré de vitalité et métronomique. Décidément insatiable, Igor en remet une solide couche sur son "Swing me baby". La partie de cordes est impériale. Les vocaux accrochent instantanément. Cet axe Chicago – Los Angeles passe par Rio. Flavio chante le traditionnel "Put the kettle on" que le PBB reprend en chœur. Un second harmoniciste entre en scène : Mr Ivan Marcio, collaborateur habituel des frères Prado. Il vient rivaliser avec Flavio. "Going home tomorrow" voyage au cœur des swamps louisianais. Coécrite par Fats Domino, cette plage semble se dérouler en l'absence de Flavio. Igor chante et joue chaleureusement ce blues. L'harmo d'Ivan Marcio suit cette compo à la trace. Après un dernier instrumental intitulé "Boogie do Cauê", l’opus s’achève par "Louise". Un morceau qui se recueille dans l'intimité acoustique d'un impeccable duo acoustique. Igor et Flavio conjuguent un dernier hommage à l’une de leurs influences majeures : Big Walter Horton. Un remarquable album!

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Rodney Hunter

Hunterville

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L’Autrichien Rodney Hunter est probablement l’un des résidents les plus énigmatiques du label G-Stone. Bien sûr, il a vu sa réputation croître grâce aux succès retentissants de ses deux créateurs Kruder et Dorfmeister. Mais le Viennois a fait ses armes depuis déjà bien longtemps, dans le monde de la musique. D’abord bassiste pour Mordbuben AG, sa carrière explosera au début des 90’s au sein du combo de hip hop Moreau. Il y effectuera des rencontres décisives pour son avenir. Et côtoiera notamment Peter Kruder, DJ DSL et Sugar B, qui le forceront à créer en compagnie de Werner Geier, son propre label Uptight. S’enchaîneront un ‘Grammy’ et des remixes pour des artistes tels que Omar, Cornershop ou encore Gravediggaz.

L’‘Hunterstyle’ est né ; et c’est en 2004 qu’il rejoint l’écurie G-Stone pour un premier album intitulé tout simplement « Hunter Files ». Influencé par Quincy Jones, Herbie Hancock ou encore Kool and the Gang, Hunter présente avec un brin de mégalomanie sa ville : Hunterville.

Coproduit par Peter Kruder, son deuxième opus mêle funk, électro, hip hop, house et dub. Et manifestement, il s’annonce très chaud sur les dancefloors. Paire de Ray Ban oblige, c’est avec la chemise dégrafée de deux boutons et les pompes cirées que l’on se précipite sous les lumières chaudes des clubs. Après des « Hunterville » chuchotés, le tempo est donné par « Huntermatic ». Titre qui vous jette sur la piste pour y suer à grosses gouttes. Brûlantes. Jusqu’à « Glamour Girl ». Véritable revival 80’s sur une reprise de Gypsy Woman, ce titre vous incite à fredonner ce ‘Ladadi Ladada’ toujours à la mode. « No Stoppin » nous rappelle les grandes heures de Marvin Gaye et de son « Sexual Healing ». De quoi nous faire rêver lorsqu’on entend le ‘Wake up, Wake up’ susurré au creux de l’oreille.

Même si les voix un peu trop R’n B, apportées par huit invités de marque, faussent légèrement l’esprit du label G-Stone, cet opus risque de devenir un des disques les plus torrides de la saison. Vu le climat et le temps maussade, on en aura grand besoin !

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Kinski

Down Below It’s Chaos

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En pénétrant  “Down Below It’s Chaos”, on franchit d’abord un pallier qui mène à une antichambre où un riff métal nous accueille les cordes tendues (“Cry Baby”). Il sera notre hôte pour la soirée ; il nous en fait la promesse. En écartant ensuite deux rideaux noirs, épais et lourds, on se sent littéralement engloutis dans la pièce sombre qui s’ouvre à nous. Aspirés et englués telles des mouches sur un rouleau collant prévu à cet effet, nous nous retrouvons, malgré nous, spectateurs de l’évènement. Kinski à dépassé les limites ! Celles qu’il s’infligeait lors des précédents opus, semblerait-il. Même si parfois « Rhode Island Freakout » ou « Schedule For Using Pillows and Beanbags » sur l’album « Airs Above »  (2003) semblaient être les prémices de « Down Below It’s Chaos ». Pour ce dernier essai, Kinski a décidé de chausser des chaussures de béton, s’évitant tout envol mélodique pour ne garder que le brut de la pièce. Non contents de nous décoiffer d’entrée de jeu, Kinski frise la provocation en nous invitant à goûter une douceur truffée au poivre. En l’occurrence « Boys, Was A Mad », sorte d’opéra rock onirique où l’on vient toucher le très bas, le très noir du métal. Ingénieux comme pas deux, le combo ne se laisse jamais engluer dans le tunnel visqueux du genre. En proposant au sortir de chaque hystérie musicale, un temps de repos (« Dayroom At Narita Int'l », « Argentina Tuner »,…) afin de préparer nos sens vers d’autres frissons, d’autres émotions, plus fortes, elles encore (« Hild had to catch a train », « Punching goodbye out front »,…) Parfait pour se remettre en forme, l’elpee est certainement l’enfant caché d’une centrale électrique qui se serait fait engrosser par un seau de souffre. Mélange plus que détonant…

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Kon and Amir

Kon and Amir Present Off Track Volume One : The Bronx

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A New York, lorsqu’on évoque le Bronx, on pense tristement aux quartiers malfamés. Les fans de sport évoqueront davantage le stade mythique des New York Yankees et ses 54 000 places assises. Quant aux littéraires, ils se remémoreront les derniers moments de la vie d’Edgar Allan Poe, passés au très renommé ‘Poe Cottage’.

Lorsqu’on parle de musique, il serait impensable de contourner deux maîtres absolus du didjeing : Kon and Amir. Originaires de Brooklyn, ces amis de longue date ont réalisé, un peu à la manière de Robert De Niro, un « Bronx Tale ». « Kon and Amir Present Off Track Volume One : The Bronx ». Un double album de pur bonheur destiné à faire vibrer vos soirées nourries au jazz/funk.

Depuis 1997, ces deux Ricains prolifiques nous régalent de leurs compilations « On Track ». Six à ce jour ! Sans oublier les deux albums : « The Cleaning » et « The Kings of Diggin’ », concoctés en compagnie du Japonais DJ Muro. Pour la série « Off Track : The Bronx », Kon and Amir ont signé chez le label londonien BBE (Dimitri From Paris, DJ Vadim). Pour 5 compiles. A venir donc Brooklyn, Queens, etc.

Véritables bibles musicales, ces New-yorkais sont parvenus par le biais de cet opus à immortaliser des titres d’artistes injustement méconnus ou méprisés. Le soldat inconnu est maintenant réputé !

Mixé par Kon, le premier disque révèle des titres aux influences ‘soul’, disco et funk. Des morceaux typiques des 60’s et 70’s. Les 14 plages à pousser à fond dans une Mustang, vous feront vivre cette époque où les juke-boxes dictaient leurs lois et les dancefloors avaient fière allure. Si un titre est à épingler, c’est manifestement le « Darling I Love You » de Jorge Santana. Grâce aux  ‘Claps, Claps’ et à une basse rebondissante, vous produirez un déhanché comme jamais réalisé auparavant. De quoi épater la galerie !

Mixé par Amir, le second disque, est malheureusement le moins accessible à l’écoute. Les titres sont d’une qualité remarquable, mais le jazz a toujours suscité de vives interrogations. Pourtant, le « Destroy the Nihilist Pic Nic » du London Experimental Jazz Quartet possède toute les caractéristiques d’un grand titre. Il procure une incroyable sensation dès le claquement des notes d’un piano fusionné aux cris d’appel d’un saxophone libre comme l’air. Mais rien à faire, ce disque passe moins bien que le précédent. Pas trop difficile, dès lors, de reprocher à Amir de ne pas être parvenu à nous coller une grosse baffe comme Kon a su le faire.

Maintenant, il ne faut pas non plus en faire tout un plat. Sur 28 titres, plus de la moitié passent très bien la rampe. Et ce n’est pas parce que l’oreille est critique qu’il ne faut pas se montrer indulgent à l’égard d’Amir. Après tout, il lui reste encore quatre chances de nous épater. Vivement la suite !

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New Model Army

High

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Du line up initial de New Model Army, il ne reste plus que Justin Sullivan, le chanteur/guitariste. Robert Heaton, le drummer, est décédé des suites d’un cancer en 2004 et l’excellent guitariste Dave Blomberg, présent dans le line up depuis 1993, a quitté le navire en 2005. Faut dire que depuis l’album « The love of hopeless cause » (paru en 1993, justement), le NMA s’est plutôt fait discret. Bénéficiant du concours de la violoniste Anna Esslemont et produit par Chris Rimsey (The Rolling Stones, Killing Joke, The Cult), « High » semble enfin sonner le réveil de la formation insulaire. Et pas seulement parce que la mise en forme est aussi soignée que sur ce fameux elpee, paru 14 ans auparavant. Les guitares sont incisives, torturées, offensives. La basse riche, parfois jazzyfiantes. Mais, franchement c’est le drumming de Michael Dean (c’est aussi le percussionniste) qui balise les 12 plages de ce disque, la voix de Justin abrasant littéralement, de son timbre rocailleux, les mélodies pour les rendre hymniques. Leur mélange de folk, de rock, de new wave gothique et de punk couve, menace, gronde, se charge d’intensité, de mystère et de passion avant de laisser les refrains exprimer toute leur colère et leur émotion. Parfois même de manière explosive. J’épinglerai cependant sur cette œuvre, le contagieux et envoûtant « Rivers », le vivifiant « Wired », le lancinant « Nothing dies easy », l’intimiste et percussif « Breathing » et le final sémillant « Bloodsports ». Un excellent come-back !

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Underworld

Oblivion With Bells

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En associant les mots  « Transpoting » et « Born Slippy », n’importe quel moteur de recherche vous proposera la même réponse : Underworld ! Nos cerveaux s’en souviennent aussi avec un brin de nostalgie. Cependant, se rappellent-ils des galettes ayant succédé à ce morceau mi-sauvage, mi-technologique et incisif à souhait ? Le film de Dany Boyle n’était qu’un tremplin. Il a permis au trio londonien de prendre son véritable envol. Et de prolonger son aventure. Un peu comme si cette étape n’était qu’un point de rencontre avant d’aller vivre de nouvelles découvertes. Armés de leurs samplers et machines à faire vibrer les basses, le combo semble constamment déterminé à défricher son terrain sonore, un terrain balisé tout au long des 6 albums de son parcours. Prêt à déboiser à la machette, la jungle musicale recouvrant nos régions civilisées.

Underworld surprend encore ici. Il affûte de manière plus oblique le tranchant de ses armes, dépeçant par la même une ligne electro rigide. Finie l’époque d’une techno jungle coupable d’avoir mis en transe la génération clubbers ? Peut-être ! Le temps de la réelle maturité dont « Oblivion With Bells » aurait fait tinter le battant serait-il arrivé ?  Rien n’est moins sûr. Car en se la jouant electro british pop et en posant un son plus recherché et empreint de davantage d’émotion, la galette recèle de véritables petites merveilles comme « Ring Road » ou « Boy, Boy, Boy ». En outre, parmi les onze morceaux de la galette, on rencontre des plages impressionnantes d’énergie susceptibles d’arracher en notre fors intérieur un cri sauvage et ravageur (« Crocodile », « Beautiful Burnout »…) Le constat pourrait s’arrêter là, si ces lascars d’Underworld ne venaient pas inoculer un esprit minimaliste, poussant parcimonieusement sur les touches de leurs consoles, déclinant un univers beaucoup moins baroque pour le transformer, sur la fin de l’elpee, en temple new génération (« Faxed Invitation », « Good Morning », « Best Mamgu Ever »).

En analysant les différentes réactions des rédactions qui couvrent la sortie d’« Oblivion With Bells », on ne peut que souligner l’avis partagé sur la qualité des compositions et l’âme qu’il véhicule. Il est pour ma part recommandé, à quiconque voudra voyager en toute confiance vers l’univers chargé et explosif qu’il contient. Destiné à faire bouger les corps sur le tempo, il ne se contente pas d’un beat puissant, mais charge d’émotions contemplatives, les 60 minutes qui le composent et que le groupe à conçu pour nous. Louable abnégation …

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Dear Leader

Radar (Ep)

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Après la sortie récente de « The Alarmist », Dear Leader a remis au goût du jour son EP « Radar », sorti peu de temps avant son quatrième opus et téléchargeable uniquement sur iTunes Music Store. Une aubaine donc pour les fans du combo de Boston. Pour rappel, Dear Leader est le projet solo d’Aaron Perrino, ancien leader de The Sheila Divine, formation qu’il a quittée en 2002. Véritable homme à tout faire, Perrino s’est entouré de trois complices pour construire cet univers sonore lyrique et emphatique, soutenu par des textes particulièrement engagés. Dans un style plutôt rock, mais alternatif, assez proche de The Autumns.

Rien de très folichon donc sur cet EP. Quatre plages dont trois récupérées de leurs précédents elpees font l’objet de remises en forme. Allongées ou remixées. En l’occurrence « Radar », titre issu du dernier album, « The Alarmist ». « Billion Served » ensuite. La version originale relève d’« All I ever wanted was tonight », opus paru en 2004. « Vigorous Cravings », encore. Un extrait du premier essai, « The good times are killing me », édité en 2003. Sans oublier un inédit : « Fang ». Une chanson qui éveille quelque peu l’intérêt du disque.  

Même si les plages choisies sont les plus représentatives de leurs elpees, il n’en reste pas moins que cet EP est plus que dispensable. Sauf peut-être pour les inconditionnels qui considèreront peut être le caprice du quatuor comme un cadeau de Saint Nicolas… Pour les autres, il constituera un boîtier de plus à ranger dans la cédéthèque.

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Dust Galaxy

Dust Galaxy

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Pionnier de la scène électro, l’omniprésent Rob Garza propose son nouveau projet solo : Dust Galaxy. Après s’être consacré pendant plus de dix ans à Thievery Corporation, flanqué de son acolyte Eric Hilton, notre ami Garza décide de poser sa propre réflexion musicale. Si son duo était influencé par de multiples courants musicaux, il a entrepris de prendre une nouvelle direction musicale. Comment ? En se familiarisant au contact de nouveaux instruments ; mais également en perfectionnant son timbre vocal. Et le résultat est sincèrement réussi.

Pourtant, l’affreuse pochette qui habille « Dust Galaxy » est très loin de traduire l’impression d’être en présence d’un véritable abécédaire de la musique. Difficile à croire, mais il faut dresser les oreilles avant de se forger une opinion judicieuse. Rob Garza se dévoile et nous propose de subtils tours de voltiges. Produit à Londres par Brendan Lynch (Primal Scream, Paul Weller), l’Américain s’est entouré de musiciens notoires ; et en particulier issus de formations telles que Primal Scream, Fugazi, Brazilian Girls, Cornershop ou encore Ted Leo & The Pharmacists.

Alliant ses traditionnelles sonorités psychédéliques indiennes aux racines du rock US, le résultat est plus que surprenant et révèle la véritable face cachée de ce natif de Washington.

Comme pour rendre hommage à Badmarsh and Shri ou encore State of Bengal, « Sun in Your Head » et « River of Ever Changing Forms » nous poussent vers le nirvana, un nirvana peuplé de sonorités électros, mais rythmées par des tablas et un sitar. Mais ce n’est qu’un leurre au moment où retentit « Limitless », titre qui prélude la couleur du reste de cet opus. Dont le rock/punk basique et débridé permet aux riffs de guitares énergiques de se frotter à un orgue dansant. Dans un tout autre registre, douce ballade bercée par une guitare acoustique, « Down » nous plonge dans un univers mélancolique.

« Dust Galaxy » trahit cependant quelques faiblesses. Et en particulier au niveau de la voix de Rob Garza. Car son manque d’énergie contraste avec la majorité des titres accrocheurs. Néanmoins, pour un premier essai, il faut reconnaître que les musiciens accomplissent leur boulot à la perfection. Maintenant, il faut espérer ne plus attendre dix ans avant d’entendre à nouveau parler de Dust Galaxy !

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Georgie James

Places

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Premier essai de Georgie James, duo composé de John Davis (ex Q and not U) et Laura Burhem, « Places » est une tendre et légère friandise pop à consommer, cependant, avec modération. Interprétés à tour de rôle par Davis puis Burhem, les douze morceaux de ce recueil se succèdent avec une justesse naturelle qui se ressent d’autant plus lors de ces instants magiques où les deux voix s’entremêlent. Mais bien que l’ensemble du recueil soit d’une qualité indéniable, on est loin de pouvoir parler de révolution, « Places » recelant autant de passages tubesques (« Hard Feelings », « Cake Parade », l’énorme « Need You Needs ») que de morceaux dispensables (« Long Week », « Only ‘Cause You’re Young », « You Can Have It »). Ce premier ouvrage, qui plaira aux fans de Mates Of States ou de The New Pornographers, aurait pu être un grand disque il y a quelques années ; mais le duo semble tout simplement dépassé par les événements. A l’heure d’aujourd’hui, « Places » est une plaque assurément intéressante mais pas vraiment essentielle.

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Igor Prado Band

Upside down

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« Upside down » constitue le tout dernier opus de la bande aux frères Prado ; c'est-à-dire Igor à la guitare, Yuri à la batterie et Rodrigo Mantovani à la basse. Un disque pour lequel les frangins ont reçu le concours de toute une volée d’invités. Au menu : compositions personnelles et reprises. Un répertoire partagé entre plages instrumentales et morceaux chantés.

L'ouverture n’est pas vraiment une surprise, puisqu’elle permet la présentation des musiciens. Le trio familial est ici soutenu par leur ami Ari Borger. Tout au long de cet instrumental sculpté dans le west coast swing, ce pianiste démontre tout son talent de guitariste. Rodrigo est passé à la basse acoustique. Ses accords sont lourds. Ron Dziubla (NDR : un musicien de Lynwood Slim) souffle dans son sax ténor pour créer cette ambiance intimiste ou si vous préférez de fin de soirée. JJ Jackson est un chanteur de couleur noire. Sa voix est chaude. Igor s’évertue à reproduire les astuces de T-Bone Walker. De son véritable nom Léo Robinson, J.J, compte aujourd’hui 65 balais. Né dans l’Arkansas, ce vocaliste a vécu à Seattle. A l’âge de 15 ans, il militait au sein des Rocking Teens, en compagnie d’un certain James (Jimi) Hendrix. Il s’est établi au Brésil en 1980. Les musiciens tissent une trame délicieusement funky pour attaquer "Hoo ray for hoo raw". Les sonorités entretenues par Igor évoluent dans un univers sis quelque part entre Albert Collins et Jimmie Vaughan. Greg Wilson se charge des parties vocales. C’est le chanteur des Blues Etilicos. Il est né à Tupelo, dans le Mississippi, il y a 45 ans. Dziubla se réserve le honky saxophone. Les frères Prado ont régulièrement épaulé R.J Mischo sur les planches. On n’est donc guère surpris qu’il apporte sa participation pour trois plages. Tout d'abord le "Dancing senhorita" de TV Slim. Un rock'n'roll exécuté à la manière de Chuck Berry. André Youssef martèle son piano comme un possédé, alors que RJ chante passionnément devant les cordes déchaînées d'Igor. RJ interprète également le "Whiskey, cachaça & wimmen" de John Lee Hooker. La rythmique chère à Howlin' Wolf lui sied à merveille. Igor adopte sereinement les accords de John Lee en leur communiquant une tonalité saisissante! Et enfin le "Lonesome cabin" de Sonny Boy Williamson II. Un blues serein au cours duquel RJ semble hanté par le spectre de Rice Miller. Classique, "Bumble bee" nous replonge dans le quartier sud du Chicago des années 50. L'ambiance est très proche de Muddy Waters tout au long de ce blues lent, une plage envoûtante que chante Steve Guyger, le bluesman de Philadelphie, d’une voix chaude, ponctuée de courtes phrases à l'harmonica. "Tiger instrumental" porte bien son nom. Rejoint par Borger, le trio continue de passionner. Igor se révèle un guitariste créatif et inventif. Il maîtrise tous les styles qu'il aborde en y ajoutant des touches personnelles. Il se montre ici proche mais différent de Junior Watson. Le pianiste est également un régal pour les oreilles. Ce musicien parvient à synthétiser le boogie woogie. Et ses interventions sont toujours récréatives. Le résultat plane à très haute altitude. Veloutée, sculptée pour le soul blues, la voix de JJ Jackson est cependant capable de s’adapter au west coast jump. A l’instar de "Mary Jo". Le sax baryton de Ron et les cordes atteignent alors de nouveaux sommets. Les plages instrumentales qui parsèment cette œuvre enthousiasmante sont épatantes. Et je pense tout particulièrement au boogie jump "Hey! Boogie", caractérisé par une chaude bataille entre Prado et Borger. JJ Jackson se réserve une dernière fois les vocaux pour le "Give a little" de Johnny Guitar Watson. Son timbre est profond tout au long de ce blues lent, chaleureux, soutenu par l’orgue Hammond, les cuivres et les cordes divines. Igor chante enfin "I ain't no man". Sa performance est honorable. Il est soutenu par son ami et concitoyen Robson Fernandez. L’opus s’achève par "My blues after hours". Une occasion rêvée pour Igor Prado de confirmer toute son habileté et sa parfaite perception du style de Ronnie Earl, lors de ce long slow blues instrumental. Excellente surprise, l’elpee recèle deux bonus tracks. Tout d’abord le nerveux "Mr King Collins Medley", un vibrant hommage à l'un des gratteurs favoris d'Igor, ‘The King of the Telecaster’ alias Albert Colllins. Flavio Navez s’y réserve l'orgue Hammond. Et enfin le funky et jazzy "Maceo's groove". Ron Dziubla se charge du saxophone alto lors de cet hommage respectueux à Big Maceo. Indispensable !  

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