Barnabé Mons rend hommage à un chat… sauvage…

Chanteur-batteur dès l’âge de treize ans, le Lillois Barnabé Mons a transité par la bagatelle de neuf formations, avant de se lancer en solitaire, soit après 28 ans de carrière. « Bunker Superstars », son premier elpee, est paru ce 2 juin 2023. Et il vient…

logo_musiczine

Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

Fondée en 2010 par Christian Garcia-Gaucher (BE/CH) et Valérie Niederoest (CH), Meril Wubslin est une formation belgo-suisse dont la musique est décrite comme lo-fi-folk-sci-fi-psyché-transe. Duo à l’origine, elle est passée à un trio en 2015, à la suite de…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Shaka Ponk - 14/03/2024
Shaka Ponk - 14/03/2024
Chroniques

Al Basile

The tinge

Écrit par

A l’origine, Al Basile était écrivain et poète. C’est en rencontrant le célèbre guitariste Duke Robillard qu’il se rapproche de l’univers musical. En 1973, il devient ainsi le trompettiste du big band notoire de Rhode Island, le Roomful of Blues. Depuis une dizaine d’années Al a entrepris une carrière sous son propre patronyme, un parcours ponctué par la sortie d’excellents albums. "The tinge" constitue déjà son sixième. Mr Basile ne manque pas d’atouts. Sa voix est remarquable. C’est un excellent musicien et il jouit d’un don de compositeur inégalable. Et pour couronner le tout, dès qu’il entre en studio, il est rejoint par ses amis. Pour la plupart, des musiciens hors pair ! Duke Robillard se charge de la production et joue de la guitare, Marty Ballou se réserve la basse et Mark Teixeira, la batterie. Sans oublier Bruce Katz aux claviers ainsi que Rich Lataille et Doug James aux saxophones. Excusez du peu ! En présence de cette équipe d’élite, il n’est pas difficile d’imaginer le niveau au sein duquel la musique évolue. Et autant l’avouer tout de suite, vous ne serez pas déçus. Car ce nouvel opus est d’excellente facture. Il ne souffre d’aucune faille et dépasse même en qualité, le précédent elpee, "Groovin’ in the mood room" ; un disque paru en 2006. La production met en exergue les capacités vocales puissantes et tellement expressives de Basile. Une œuvre au cours de laquelle il use et abuse enfin de son cornet. Véritable plaisir pour les oreilles et festival musical permanent, elle est truffée de trouvailles et souligne les exploits individuels de l’ensemble. Particulièrement cool, la musique baigne au cœur d’une atmosphère délicieuse et sophistiquée. Essentiellement alimentée par un jazz libérant un maximum de swing, mais empreint de délicatesse. Un style que l’artiste estime relevant du soul jazz et du swing (NDR : pensez à Kansas City) tout en étant inspiré par le blues traditionnel. Voilà pour l’étiquette !

Dès les premières mesures de "Go back home to the blues", nous pénétrons dans cet univers où se côtoient jazz, blues et swing. Al possède une très bonne voix ; chaude, assez proche de celle de son ami Duke Robillard. Son premier solo au cornet nous situe l'étendue de ses compétences d’instrumentiste. Le schéma est très classique. Il est ainsi suivi par Duke qui libère ses notes en picking, comme un Albert Collins converti au jazz! "Just wait and see", est une ballade bien agréable, irradiée par l'orgue Hammond de Katz. Cuivrée, également. Et en particulier à cause du solo de cornet qu’il module à l’aide d’un obturateur. Slow blues très langoureux, "Airlift my heart" est d’une pure beauté. Basile accorde une merveilleuse partie sur son cornet, dont il étouffe les tonalités à l’aide d’une ventouse (NDR : une idée refilée par Cootie Williams). La présence d’un piano aux accords délicats et raffinés accentue le climat de mélancolie. Saturé de swing, "Not the wrong woman" trempe dans le jazz pur. Marty et Mark soutiennent l'ensemble en libérant beaucoup de groove. Tous les souffleurs (Al, Doug et Rich) se réservent un billet de sortie. "Give me the rainbow" relève également du jazz pur. Al se prend pour un crooner devant le piano acoustique de Katz. L’orgue nous réchauffe le cœur tout au long de "Can I trust you with a kiss?", une ballade, ma foi, fort agréable. "Too slow" reflète ce que Basile fait de mieux. Cette plage indolente, complètement imbibée de jazz et de blues, est ici hantée par l’esprit d’Eddy Cleanhead Vinson. Rich se charge de l'intro à l’aide de son sax alto. Duke se fait plus T-Bone que nature, pendant qu’Al nous enchante de son cornet. Al a de nouveau recours à son obturateur pour "Daddy got a problem" ; une ballade allègre proche du R&B dansant, caractérisée par sa rythmique syncopée. La plaque recèle encore deux ballades sublimes. Mr Basile les aborde à la manière d’Eric Clapton. Tout d’abord "She's in love with losing". Katz joue de l'orgue Wurlitzer en reproduisant les sonorités très 70’s de feu Ray Charles, tout au long de cette plage empreinte de tendresse et d'émotion. Le charme féminin submerge la mélodie de "Losing my cool". Et c’est toujours tendrement qu’Al clôt son opus le plus accompli à ce jour, par "Strawberries and cream". 

Rating

Rodolphe Burger

No Sport

Écrit par

Monsieur Burger est de retour. Baissez les yeux, soyez dignes ! Fils spirituel de Serge Gainsbourg et d’Hubert Felix Thiefaine (à l’époque de « Soleil Cherche Futur»), ce personnage mérite respect et silence quand pointe le reflet d’une nouvelle galette. L’homme revient de son grenier créateur, l’album « No Sport » sous le bras. Pour info c’est aussi dans ce grenier qu’il à concocté le dernier opus de Jacques Higelin, « Amor Doloroso ». Rodolphe est un trifouilleur. Gourmand. Insatiable. Constamment à la quête du nouveau son à manipuler et à redistribuer. Baroudeur dans l’âme, il a commencé son périple au sein de Kat Onoma,  dans les années 80. Déjà il y décortiquait toutes les bases même de sa création, afin d’en extraire la pulpe. Car c’est comme ainsi qu’il fonctionne : détacher l’ensemble construit, mettre de côté le superflu qui servira pour autre chose, et remonter ce qu’il reste, à l’aide de colle magique, produite un soir de pleine lune. Comme tout artisanat de qualité, l’opération prend du temps. Elle nous laisse parfois quelques années sans la moindre nouvelle. Le premier travail solo, « Cheval mouvement », date de 1993, « Meteor Show » album adulé et primé dans tous les sens remonte lui à 1998. « Schweyk », à 2005. Malgré ces longues périodes de quasi-silence entre les albums, Rodolphe Burger s’essaye à tout : musique, cinéma, animations. Il est de tous les tableaux, rien ne l’arrête, tout le motive. « No Sport » ne déroge pas à la règle de ce Midas de la chanson française, il est tout simplement fabuleux ! Course poursuite entre les mots, les effets acoustiques préparent le terrain aux basses et effets electros qui battent tel un rythme cardiaque rassurant. Des morceaux incroyables, inclassables tels que « Elle est pas Belle ma Chérie ? », « Rattlesnake », « Je Tourne »,…ont vite fait d’hypnotiser l’auditeur. Il faut encore souligner deux featurings assez réussi. Le premier opéré en compagnie de Rachid Taha où l’on prend un cours d’arabe (« Arabécedaire »). Le deuxième, de James Blood Ulmer (rien que ça) pour le morceau « Marie ». « No Sport » c’est 14 plages, dont aucune à jeter, où le morceau qui suit est toujours meilleur que le précédent ; et ce même si on l’écoute en boucle. Baissez les yeux je vous dis, soyez respectueux !!

Rating

The Cave Singers

Invitation Songs

Écrit par

“Invitation Songs” constitue le premier album de The Cave Singers. Premier opus donc d'une bande de trois artistes issus de Seattle et qui sont tout sauf des jeunes premiers ! En effet, Pete Quirk (voix, guitare, harmonica, mélodica) a été membre du groupe post-punk Hint Hint avant de devenir le chanteur de The Cave Singers. Derek Fudesco (guitare et basse) a été le bassiste de Girls Make Graves et aussi de Murder City Devils, ce qui n'est franchement pas mal nous en conviendrons... Quant à Marty Lund (drums et guitare), il n'est pas en reste puisqu'il a milité chez les Cobra High. Autant dire que nos trois amis connaissent leurs gammes.

Cet “Invitations Songs” parvient cependant à surprendre. Pete, Derek et Marty avaient tous roulé leur bosse dans des genres musicaux pour les moins musclés, le rock dans des sous-genres plutôt punk et métal. Ils ont désormais réunis pour nous servir une musique calme, claire et limpide, tout au long d’un disque sculpté dans le folk rock ! Et le pari est réussi au point que je me suis demandé s'ils n'avaient pas refoulé leur véritable instinct jusqu'à ce jour. Les caractéristiques majeures des dix morceaux servis sur un petit disque miroitant de mille feux sous le néon de ma cuisinière sont la sobriété, la guitare sèche maîtrisée et la voix nasillarde à souhait de Quirk. Le rendu est très bon. On se prend à rêver à cette 'autre' Amérique : celle des éternels colons, celle des forêts de pins des Appalaches, celle des bateaux à roue à aubes, des Canyons, de la Nationale 66, de... d'accord, j'avoue, je n'ai jamais mis les pieds aux Etats-Unis. Mais qu'importe ! L'essentiel c'est que le décor soit planté et que l'on s'y plaise.

J’attribuerai une mention particulière à “Helen”, une chanson d'amour au texte fort, accompagné d'une mélodie spectrale. Rarement mélancolie n’a été aussi douce à entendre. Peut-être que le chant de Quirk n'est pas étranger à cette agréable impression. D'ailleurs il y a des choses à dire sur cette voix aiguë et nasillarde qui doit imiter le vol du moustique sans pareil (écoutez donc “New Monuments”, vous verrez tout de suite ce que je veux dire). Malgré ces particularités, elle colle à merveille à l'atmosphère de l'album et se laisse entendre avec plaisir. Dans l'ensemble, vous l'aurez compris, la première œuvre de The Cave Singers est une agréable découverte. Et si je puis terminer ce papier en donnant un conseil à ceux qui rêvent d'Amérique : une bonne Budweiser bien fraîche dans une main, un Atlas dans l'autre et “Invitation Songs” dans les oreilles, et vous voilà au pays de l'Oncle Sam ! Alors, que demande le peuple ?

Rating

Dead Meadow

Old Growth

Écrit par

Fondée en 1998, cette formation issue de Washington DC pratiquait, à l’origine, une musique semi-psychédélique, semi-métallique, née d’une rencontre hypothétique entre le Jefferson Airplane et Black Sabbath. Progressivement, leur solution sonore a évolué. Le line up a même compté un quatrième membre, Cory Shane, reparti presqu’aussi vite qu’il est arrivé (NDR : il n’a participé qu’à la confection d’un seul de leurs six albums, « Feathers »). Bref, si le groove est toujours aussi impressionnant (NDR : parfois digne de Blue Cheer voire du Band of Gypsies), le son est beaucoup moins lourd et épais, l’électricité plus fluide et éthérée, quoique encore tentaculaire. L’instrumentation acoustique enrichit même régulièrement la texture. Partagé en 12 plages, « Old Growth » alterne cependant l’excellent et le dispensable. Un tiers de l’opus ne mérite d’ailleurs pas sa place sur cette plaque. On en retiendra donc la quintessence, surtout lorsque les compos sont chargées de groove et les soli de guitare amples et stridents (« Till kingdom come »). En empruntant tantôt aux Warlocks, à Stone Roses et même au Spiritualized de sa période lysergique. Même la voix de Jason Simon est aussi traînante et nasale que celle de Jason Pierce. On a même droit sur « Seven seers », à un morceau d’acid folk. Tapissé de sonorités orientales produites par un tabla et un sitar, son charme reptilien nous replonge fin des sixties/début des seventies, lorsque les Beatles et puis le Led Zeppelin se sont intéressés à la musique indienne et du Moyen-Orient. Et on a ici droit à un mix des deux tendances. On relèvera également dans leur musique, quelques vagues réminiscences du blues. Un peu comme pour nous rappeler que le psychédélisme était, à l’origine, influencé par ce type musical (NDR : tout comme le folk, d’ailleurs, auquel Dead Meadow a également largement recours ici).

Rating

General Mindy

Delusions of Grandeur

Écrit par

« Delusions of Grandeur » constitue le premier album d'un groupe anversois composé de Johan Verckist (voix et guitare), Philipp Weies (guitare), Hans De Prins  (synthé), Luk Michiels (basse) et Steven Cassiers (drums et percussion). Formé en 2004, le groupe n'est plus inconnu en Flandre où il a déjà remporté quelques prix, notamment lors du concours organisé par le Poppunt Magazine, pour sa chanson « Travel in Style ». En 2006, General Mindy atteint la demi-finale de l'Humo's Rock Rally et, l'année suivante, nos amis anversois attireront même l'attention du label anglais Jesus Factory qui sélectionnera leur chanson « Frequently Obscene » pour alimenter leur compilation annuelle de nouveaux jeunes talents.

Le groupe fraîchement émoulu n'a donc pas à rougir du parcours déjà entamé même si, jusqu'à ce jour, il est passé relativement inaperçu dans le sud du pays. Il ne devrait pas non plus rougir de son premier album, un condensé de tout le potentiel emmagasiné par ces cinq artistes. Dès les premiers instants d'écoute, on sent les influences de Johan et ses amis qui sont aussi nombreuses que variées. Cette impression ne me quittera pas tout au long des treize plages de l'album. Le groupe les assume en affichant une palette de morceaux très diversifiée. La voix de Johan Verckist dans « Max Harris », la première chanson de l'elpee, recèle des intonations qui évoquent furieusement Murray Lightborn, le chanteur charismatique du groupe The Dears. La musique des artistes anversois, une pop pêchue, entraînante et équilibrée, sait se montrer musclée. Les jeux de guitare échangés entre Johan Verckist et Philipp Weies sont d'ailleurs très bons. Le groupe manifeste une réelle cohésion et chacun a le loisir d'exprimer ses talents. Cela fait plaisir à entendre ! La mélodie est également susceptible de se fondre dans la douceur. Bref, nos amis ne se refusent rien, pas même des accents folks dans le morceau « Prozac Candy » des plus réussis. Oserais-je dire que le petit air que nous fredonne Hans De Prins, à l’aide de son synthé, dans « Features » m'a rappelé les sempiternelles mélopées de notre André Brasseur national ?

Chaque compo de « Delusions of Grandeur » mérite un commentaire. Tantôt pour l'image qu'ils évoquent, le dialogue des instruments ou encore le clin d'œil adressé à tel ou tel artiste du goût des Anversois. General Mindy démarre du bon pied, c'est certain. Cependant, tout l'album n'est pas du même niveau. Le contraire aurait été étonnant pour un premier opus. La musique est parfois perfectible, un peu brouillonne. Et puis les petits effets électroniques parsèment parfois inutilement la mélodie, la parasitant du même coup. Rien de bien méchant en somme. Si General Mindy poursuit sur sa lancée, son avenir est assuré !

Rating

Monade

Monster Cosmic

Écrit par

Est-il nécessaire de présenter Laetitia Sadier ? Les personnes qui ne la connaîtraient pas encore, ont loupé quelques excellents albums produits entre autres pour Stereolab (« Cobra and Phases Group Play Voltage in the Milky Night », « Sound-Dust», « Margerine Eclipse », …). Evoluant dorénavant au sein de Monade (« Socialisme Ou Barbarie », « A Few Steps Mor e »), elle continue de nous envelopper de sa douceur. Laetitia Sadier, c’est cette voix presque écorchée à la limite du ‘faux’ qui vient allumer des textes graves dans un univers onirique. Telle une peinture à la gouache, la voix superpose couche par couche son timbre sur les compositions primaires, elles-mêmes influencées de saveur 60-70’s. « Monstre Cosmic » parle de la vie, de la mort, de l’amour ou du drame. De l’espoir aussi. Cet espoir fondé sur des cendres d’où naîtrait un oiseau. Une telle douceur envahit l’intégralité de l’œuvre, que l’on se pose sur ses ailes pour accomplir le voyage des 10 plages avec une légèreté apaisante. Les textes prononcés, tantôt en anglais, tantôt en français, rejoignent tous le même impact et sont retranscrits au sein du booklet dans les deux langues. Sympa l’idée. Ecouter ce disque, équivaut à poser ses propres valises pour prendre possession d’autres, chargées celles là d’encore plus de tendresse et d’un incroyable cachet glamour. « Monstre Cosmic » ne déçoit donc pas, et laisse le même effet que les albums précédents. Ce qui en fait une valeur sûre ! Sadier et ses comparses vivent vraiment au cœur d’un univers fabuleux qui, personnellement, ne me lasse jamais. C’est signé chez Too Pure (Scout Niblett, Future of The Left Curses, Electrelane, …) ; encore un signe de qualité !

Rating

Uman

L’aventure c’est l’aventure

Écrit par

Vétéran bruxellois de l’underground hip hop et ragga, Uman sort un premier album solo. Un disque qui couronne et résume bien les multiples activités du bonhomme. Collaborateur régulier chez les excellents De Puta Madre, animateur (radio et soirées) du soundsystem Bass Culture, Uman n’a pas chômé au cours de ces quinze dernières années.

« L’aventure c’est l’aventure » met fin à un silence de quelques années, car depuis le mini album « La Chaîne Alimentaire » en 2003, on avait plus trop de nouvelles discographiques de l’homme, mis à part quelques 45 tours et l’album mixtape « Umanizm ». Uman s’est éloigné des fureurs ragga qui étaient sa marque de fabrique pour accoucher de cet opus plus mélancolique et réfléchi. Réalisé en compagnie du jeune producteur Simon Lesaint, Bai Kamara et Peter Soldan, « L’aventure c’est l’aventure » reste tout de même dans les tons jamaïcains (excepté l’incursion congolaise et énergique de « Comme On A Dit »). Le reggae roots domine, embelli de belles touches acoustiques (mélodica, accordéon, guitare sèche) et d’un soin particulier accordé aux mélodies. Un disque sincère qui contient son lot de franches réussites (« En Avant Toute », « On A Le Temps », « Ma Gueule ») et, malgré une relative uniformité, s’écoute avec plaisir.

Rating

Various Artists

Dans ta rue 2 : la compile hip hop 2007

Écrit par

Deuxième volume de la série, ce double cd s’attache à documenter le nouveau hip hop belge. Pas de ‘rap classe moyenne’ ici, plutôt des titres qui restent ancrés aux racines sociales du genre. Partagées entre quelques artistes déjà établis (Akro, James Deano) et d’autres encore underground, ces deux rondelles réservent bien évidemment des bons moments et des plages moins essentielles. Dans le bon, « Les Autres » accouchent du mélancolique « Le Sens du Vent » et parviennent à conserver l’équilibre au sein d’un style où beaucoup de emcees sombrent dans le geignard. Tout en ‘skills’, Akro (Starflam) et Mesbass étalent leur flow agile sur le beat bondissant de « Musique thérapie ». En recyclant un riddim ragga sur « Propose », 13hor pond un rap hardcore efficace qui s’invite sur les pistes de danse. Toujours comique (mais pas si insensé que ça), James Deano rend bien hommage à la gent féminine sur « Ce ventre qui m’a porté ». Sur un beat démentiel de Noza, « Intrus-mental » de Maky décroche la palme du meilleur titre du lot. Le très mélodique « Du mal à m’y faire » des Distillerz et S-kaa fait mouche aussi. Dans une veine ‘outkastienne’, Siku-Siku se prépare à « L’interview », dopée aux scratches et aux claviers bien gras. Le coup de cœur est pour Saida et son hilarant « Amazone » : « Je rappe mieux que vingt types en même pas deux lignes ! ». En plus, elle a raison.

Rating

Pegi Young

Pegi Young

Écrit par

Jusqu’à présent, l’épouse de Neil Young, s’était contentée d’assumer les backing vocaux, sur les disques de son époux. Mais secrètement, il y a bien longtemps qu’elle rêve d’enregistrer son propre album. C’est chose faite. Un disque éponyme réunissant les chansons qu’elle a composées au cours des 30 dernières années. Et même davantage. Ainsi que quelques titres signés par quelques plumes notoires, comme Will Jennings, Jimmy Buffet ou Joe Sample. En outre, elle a reçu la collaboration de quelques musiciens et amis de Neil, dont Ben Keith, Mary Stuart, Spooner Oldham ainsi que le producteur Elliot Mazer. Mr. Young est également de la partie ; mais de manière très sporadique. Il ne chante d’ailleurs pas, se contentant de jouer de l’harmonica ou de gratter sa sèche très confidentiellement. Une seule intervention marquante : le recours au sitar électrique sur « Love like water ». Pour le reste, les chansons baignent dans un country/pop/folk invitant circonstanciellement pedal steel, banjo, mandoline, dobro et même un zeste de guitare électrique. Maintenant, il faut être réaliste, si Pegi possède une jolie voix, il faut reconnaître que sa musique est un peu datée et surtout mollassonne. Et comme le sens mélodique n’est guère contagieux, ce disque n’aura pas besoin de trois décennies pour prendre la poussière…

Rating

Ray Austin

No other way

Écrit par

Ray Austin est né en Angleterre. Il s’est cependant établi en Allemagne. A Fribourg. En 1970. Il est chanteur, guitariste et compositeur. On lui attribue six elpees à ce jour, « No other way » constituant son sixième. Il pratique un folk/rock largement teinté de country et parfumé d’un soupçon de blues, même s’il privilégie la forme acoustique. Ses amis sont tous de nationalité allemande : Niels Kaiser aux guitares électrique et acoustique ainsi qu’à la pedal steel, Michael Zumstein à la guitare, la mandoline et l’harmonica, Ingo Rau à la basse ainsi que Vladi Kempf à la batterie. Le disque est sous-titré “Old songs & new songs, blue songs & true songs”. Toutes les plages sont signées par Ray. Un œuvre agréable à écouter, évoluant dans un style très roots, propice au songwriter. La voix passe bien la rampe et l’instrumentation est irréprochable. Enfin, la plaque réunit une majorité de ballades aux mélodies soignées.

Tant “No other way” en ouverture que “While flowers die” se distinguent par leurs délicieux échanges de cordes. Balayés par une pedal steel, “A friend” et “Thirty hours a day” baignent dans la douceur. Indolent, “Long hard road” recèle un refrain susceptible de nous inciter à participer aux chœurs ! “Mean old motor car” est une chanson qui date de trente ans. On lorgne manifestement vers la country tout en trempant dans une ambiance boogie cow boy. Enfin, “Freiburg steel” entretient un climat de bonne humeur. Le combo adresse bien sûr quelques clins d’œil au blues. Et en particulier sur “Riverboat”, une plage qui évolue sur un axe Mississippi-Louisiane. Michael double à l’harmonica et au dobro tout au long du country/blues “Thin times”, un morceau imprimé sur un tempo lancé au galop. Et on a encore droit à un fragment laidback : “Peace of mind” ; mais country/blues/rock, et abordé dans l’esprit de JJ Cale.

Rating