La substitution d’Edouard van Praet

Edouard van Praet a publié son nouveau single, « Remplaçable », ce 2 mai 2024, une chanson délicate et rêveuse à la basse hypnotique, aux synthés mignons et aux guitares discrètes. Entre pop et punk doux, les paroles en français à la reverb’ profonde évoquent…

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L’humanisme angoissant de Franz Ferdinand…

Franz Ferdinand sortira son nouvel opus studio, « The Human Fear », ce vendredi 10 janvier 2025. Enregistrées aux studios AYR en Écosse, les 11 chansons de « The Human Fear » font allusion à des peurs humaines profondément ancrées et qu’en les surmontant et…

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Chroniques

The Heritage Orchestra

The Heritage Orchestra

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The Heritage Orchestra renoue avec la grande tradition des 'big bands', puisqu'il compte en ses rangs jusqu'à 43 musiciens, essentiellement partagés entre cordes et cuivres, mais incluant aussi une solide section rythmique électrifiée tout en laissant de l'espace à l'un ou l'autre soliste. En moins de deux ans, les prestations scéniques du band (notamment au festival de jazz de Montreux) ont éveillé suffisamment d'intérêt auprès du public pour entraîner un enregistrement studio. Le répertoire jazz/funk/soul de ce CD associe des reprises (Chris Bowden de Ninja Tunes) et des compositions propres du leader Jules Buckley, toutes drapées de grandes orchestrations. Même si on est très loin du mémorable « Apocalypse » de Mahavishnu Orchestra (NDR : malgré ses trente ans d'âge il paraîtra fort expérimental par rapport à cet opus éponyme), avouons que ce disque assène un coup de jeune au genre tout en respectant son héritage.

 

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Various Artists

Back to mine "Mercury Rev"

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Le principe est simple. Un artiste expose ses influences en obtenant carte blanche à l’élaboration d’une compilation séminale. Voici venu le tour des schizophrènes de Mercury Rev. Tout d’abord chantres d’une musique psychédélico-psychopathe, à faire pleurer d’effroi Travis Bickle en personne, les Américains ont muté en orfèvres dream-pop envahissant les ondes presque à leur insu. Une route pavée de succès. Mais à trop vouloir se prendre pour l’Alice de Lewis, Jonathan a récemment provoqué chez nous un vif et malheureux écœurement. Quoi qu’il en soit, cette compilation fait preuve d’un bon goût manifeste passant du Bowie de « Low » à Nico via les allumés Suicide. Des sélections évidentes comme Spacemen 3 ou Galaxie 500 côtoient d’autres plus inattendues comme Georges Jones et le très grand Pharoah Sanders. Le groupe, sympa (ou malin, c’est selon), dépose une ritournelle rare au bord du chemin. Tout au long du disque, une musique inspirée et inspirante. Voyager aux frais du groupe sans bouger de chez soi en quelque sorte.

 



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Tin Hat

The Sad Machinery of Spring

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Quand cinq multi instrumentistes géniaux se rencontrent, une explosion se produit instantanément. Tout comme le regard surréaliste que portait Bruno Schulz sur le monde, l'imaginaire prend la parole. Fruit d'une connexion télépathique, « The Sad Machinery of Spring » est un hommage fidèle à cet artiste judéo polonais, peintre et écrivain solitaire, qui brandissait sa république des rêves. Transgressant les frontières pour une lecture écorchée de virtuosité, le quintet new yorkais bouleverse les mesures dans un génie d'orchestration. L'oeuf que forment Mark Orton et Carla Kihlstedt (accordant leurs pianos, guitares, violons ou harmonicas) éclot sur une paille brûlante d'éclectisme sous l'égide de l'école classique trempée de jazz, de folk et d'ethnique. Ils seront rejoints par Ara Anderson (trompette, piano, clavier, sax baryton), Ben Goldberg (clarinette alto et contre alto) et l'hallucinante harpiste Zeena Parkins (présente sur la scène rock aux côtés de Mike Patton) pour un voyage poignant en plein coeur de la poésie sonore. Utopiste, fabuleux et riche de perceptions, le vaisseau Tin Hat ballotte sur des eaux ensorcelantes (« The Secret Fluid Of Dusk », « « Daisy Bell » et la voix nourricière de Kihlstedt), à l'énergie captivante (les vibrations balkaniques de « Blind Paper Dragon ») voire dévorante (« Dead Season », « Janissary Band »). L'opus s'ouvre telle une tragédie baroque et sublime. A l'instar de l'oeuvre de Schulz. Ad vitam æternam. `Aucun rêve, si absurde soit-il, ne se perd dans l'univers. Il y a en lui une faim de réalité, une aspiration qui engage la réalité, qui grandit et devient une reconnaissance de dette demandant à être payée.'

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Arpia

Terramare

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Au fil des 20 années écoulées, le projet Arpia, à l'écho philosophique et existentiel, a trouvé son expression au travers de spectacles où se mêlent musique, mais également théâtre et mime, suivant un modèle proposé dans la littérature du XIXe siècle. Le titre de cet opus fait référence à la mer et la terre, envisagées comme partenaires de l'expérience érotique et sexuelle universelle (sic!). Musicalement, ce CD propose un néo-progressif italien assez sobre et accessible, à raisonnable distance du CV mystico-pédant du groupe, acoquiné à un métal discrètement dark mais toujours très bien élevé. Le côté théâtral du chant, en italien, passionné mais sans outrances et servi par une bonne voix, vient en contrepoint de la guitare grasse et d'une rythmique souvent puissante et mélodique. Plus rarement, la lead guitar intervient en longues notes lyriques. Les claviers, quant à eux, restent toujours très discrets et le groupe invite une chanteuse en duo sur plusieurs titres. Malgré une facture très classique et l'absence de véritable trait de génie, ce CD tient plutôt bien la distance. On pointera même plusieurs titres, dont « Piccolina » et son beau crescendo, la lancinante « Mari », ainsi que « Monsieur Verdoux » et sa paradoxale joyeuse énergie. Par contre, on peut toujours chercher une concordance entre le thème général et son expression musicale. A moins que ces Italiens aient un humour second degré qui m'échappe. Ce dont je m'excuse par avance. En définitive, une agréable découverte.

 

 

 

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Seeed

Next!

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Jouissant d’un solide succès au sein de son Allemagne natale, les Seeed sortent la version internationale de leur troisième album. Ils explorent la plupart des styles créés en Jamaïque, principalement du ragga mais aussi un peu de ska et de reggae ‘one drop’. Les trois mc’s du groupe (Enuff, Ear et Eased) sont soutenus par une large formation de musiciens dont l’apport est solidifié par une grosse dose d’électronique diligemment utilisée. Un disque copieux où les invités de marque se bousculent : Cee-Lo Green (Goodie Mob, Gnarls Barkley), Saïan Supa Crew, Anthony B, Lady Saw, Angelo Moore (Fishbone). Même si leur ragga ne manque pas d’efficacité et doit faire mal sur les dancefloors, il est un peu trop convenu pour passionner. Les titres davantage orientés vers le format ‘chanson’ se révèlent d’ailleurs les plus passionnant. « Double Soul », « Rise & Shine », « Waterpumpee », « She Got Me Twisted », « Slowlife » ou encore le ska de « Goosebumps » pourraient même rencontrer un certain succès si les radios se risquaient encore à passer du reggae. Reste que ce « Next ! » est un travail de qualité. Caractérisé pat un son énorme et une production imaginative, il mérite manifestement l’écoute.

 

 

 



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Carrie Rodriguez

Seven Angels on a Bicycle

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La vieille bagnole attaquée par la rouille et le mobile-home défraîchi qui ornent la pochette annoncent la couleur. Et les bottes de la superbe Carrie Rodriguez ne démentiront cette impression première ; pas plus que les premières plages de ce CD. On glisse d'un folk/country tranquille à un traditionnel western au violon contagieux, avant de savourer deux ballades paresseuses, écrasées de soleil et teintées de banjo ou de slide guitar. On a bien affaire à un très classique album de rock sudiste au parfum du bayou. Si Carrie ne révolutionne pas le genre, elle ne démérite pas non plus, signant elle-même quatre des douze compositions qu'elle chante avec talent et conviction. On pense parfois à l'une de ses aînées. : Emmylou Harris. Ou encore Linda Ronstadt. Mais aucune référence ne vient réellement encombrer cette œuvre authentique et sincère, sans artifice, souvent intimiste et discrète. Me concernant, j'avoue un petit faible pour les titres « Big Kiss », « Got your Name on it » et « 50s french Movie ».

 



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Tutty Moreno featuring Joyce

Magica

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Saluons la réédition de « Tocando Sentindo Suando », initialement sorti en 1981 sous l'enseigne Tutty Moreno and Friends et depuis longtemps épuisé. A l'époque, l'illustre batteur Tutty Moreno était surtout connu chez nous pour ses contributions aux travaux de divers jazzmen respectés, comme Ernie Watts. Mais il était aussi une figure importante de la musique populaire brésilienne et ne fut pas étranger aux divers métissages dont le jazz s'enrichit dans les années 70 et 80. Cet album constituait d'ailleurs l'acte de naissance du samba-jazz. Retour d'ascenseur, Tutty avait à l'époque bénéficié de la collaboration de sa compagne Joyce, elle-même reine du folk-jazz, à la guitare. La carrière de Joyce sera finalement plus profitable que celle de Tutty d'un point de vue commercial. Et cette dernière a souvent interprété sur scène la première plage de ce CD (« Magica »). Ce qui explique les très opportunistes changements de nom et de titre de cette réédition. Aux actuels amateurs de samba, de jazz fusion et de belles percussions, l'oeuvre ne paraîtra plus aussi innovante, bien sûr. Mais elle reste un jalon essentiel de l'histoire du jazz.

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Bo Ramsey

Stranger blues

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Robert Franklin "Bo" Ramsey est né dans l'Iowa. En 1951, sur les rives du Mississippi. Il y a plus de trente années que ce passionné de blues parcourt les routes. Tout d’abord au sein du Mother Blues Band, ensuite flanqué des Sliders. Depuis près de deux décennies, il se produit en duo en compagnie du chanteur folk, Greg Brown. A la guitare. Il a également mis en forme plusieurs albums de son compare, mais aussi d’une multitude d’autres artistes ; et en particulier de Teddy Morgan, Lucinda Williams et Dave Zollo. Bo compte déjà neuf albums à son actif, dont "Down to Bastrop" en 91, "Bo Ramsey and the Backsliders Live" en 95 et "In the weeds" en 97. Bo est avant tout chanteur, guitariste et compositeur. Et ce nouvel opus brise un long silence discographique. Cependant, il n’y met pas en évidence ses propres chansons, mais rend hommage à de nombreux bluesmen qui l'ont marqué. Il réussit ainsi à se réapproprier ces reprises, en les intégrant parfaitement dans son propre style.

Le titre maître est une compo signée Elmore James. Mais elle aurait pu relever du répertoire de Ramsey, tant il l’a intégrée. Un roots rock très laidback, décontracté, feutré, paresseux, presque réservé. Nous ne sommes pas très loin de l’atmosphère générée par Tony Joe White au cœur des bayous, une atmosphère alimentée, pour la circonstance, par la guitare électrique réverbérée de Miss Pieta Brown. Le traitement est ensuite appliqué au "Hate to see you go" de Little Walter. Imprimé sur un rythme soutenu, ce morceau n'est pas sans rappeler les débuts de John Lee Hooker. Mais le plus intéressant procède du travail personnel opéré sur "Sitting on top of the word". Le tempo est inexorablement lent. Le climat dépouillé à l'extrême. Le désespoir plane tout au long de cette complainte lugubre. Hypnotique, la voix est volontairement grave. La guitare acoustique à 12 cordes de Greg Brown et le piano électrique de David Zollo traduisent leurs interventions en moment d'une délicatesse infinie. Retour au rythme pour trois compos. Tout d’abord l'irrésistible "Jump, baby, jump" de la regrettée Jessie Mae Hemphill, un boogie aux accents légers. Ensuite le "Crazy mixed up world" de Dixon, un fragment balayé par les cordes discrètes et efficaces de Pieta. Et enfin le "No place to go" de Howlin' Wolf, plongé dans une véritable ambiance de transe. La voix nasillarde et graveleuse de Ramsey se prête le mieux au sein d’un milieu déjanté, nonchalant. A l’instar de "Little Geneva", parfumé d’une slide radieuse. La reprise du "You got me dizzy" de Jimmy Reed est plus classique, presque banale, s’il n’y avait les cordes de Bo qui glissent sur le fil du rasoir. "I wanna get funky" est un autre grand moment de l’elpee. Bo, chante, que dis-je, susurre cette chanson. Il bénéficie, en outre de la complicité du timbre suave de Pieta. Le rythme paresseux est balisé par l'orgue B3 de Ricky Peterson. Une merveilleuse partie de cordes, mais dispensées parcimonieusement, sublime l’ensemble. Epatant ! Issu de la plume de Sonny Boy Williamson, "Unseeing eye" campe un Chicago shuffle implacable. La section rythmique assure et Joe Price revient dans le parcours armé de sa slide. Ce superbe album épingle un superbe instrumental country impliquant Greg Brown au banjo : "Freight train", et s’achève par l'éclatant "Where the sun never goes down".

 

 

 

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Tokyo Sex Destruction

Singles

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Cette compile réunit des singles mis en ligne par le groupe sur des plates-formes légales de vente. 15 morceaux parmi lesquels figurent deux covers. Tout d’abord « People in me », un des deux hits de Music Machine, formation californienne météorique, dont la notoriété n’a jamais dépassé l’année 1967. Et puis le « Get on your knees » de Los Canarios, un combo issu des Canaries qui a sévi entre 1967 et 1974. Ce quatuor espagnol pratique une musique garage largement contaminée par le funk. Pour vous donnez une petite idée, imaginez un Lenny Kravitz qui aurait décidé d’en revenir à des influences plus respectables : c'est-à-dire Jimi Hendrix, Sly & The Family Stone et le MC5. Pas pour rien que les quatre musiciens ont décidé de choisir pour pseudo nom de famille, celui du manager de la formation mythique de Detroit : Sinclair. Pour l’une ou l’autre compo, JC., R.R., R.J. et S.F. ont quand même reçu le concours d’un drummer/percussionniste et surtout d’un saxophoniste/trompettiste, histoire de donner une coloration latino-jazzyfiante à leur expression sonore (« When the shadows cross the river »). Deux plages (« Old man » et « Another day ») empruntent curieusement le sens mélodique complexe de Make Up, alors que « Your best friend is dead » trahit des réminiscences hardcore. Plus étonnant, « Summer days » s’abandonne dans une sorte de bossa nova lounge. T.S.D. s’autorise même une version acoustique de ce fameux « Old man ». Quant à la voix de J.C., son amplitude lui permet d’emprunter une multitude d’inflexions. Elles oscillent ainsi de Hugh Cornwell à Bryan Ferry, mais sans jamais en égaler le timbre. Mais ce type de vocaux correspond parfaitement à la musique de cette formation ; les chœurs falsetto des trois autres musiciens apportant un petit côté kitsch aux mélodies…

 

 



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Mira Calix

Eyes Set Against the Sun

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L’ancienne Djette résidente des clubs londoniens (sponsorisés par Warp) se peaufine dans une complexité sonore éprouvante qu’offre son troisième album « Eyes Set Against the Sun ». Boucles bruitistes, breaks minimalistes et nappes orchestrales, synthétiques ou instrumentales matérialisent une humeur dénudée, cyclique et fusionnelle. Mira Calix (aka Chantal Passamonte), dame de cœur, pique dans le ressenti et dévoile son être sous des compositions sensibles parcourues de chœurs et de cordes (l’archet de Ciaran Mc Cabe). Une musique de phase, contemporaine et expérimentale où l’alliance de l’école classique (Streetwise Opera, Britten-Pears Orchestra, Woodbridge School Junior Chair) et de tonalités électroniques se projette dans une dimension bipolaire. L’apprentie surdouée, élevée à l’electro de Ninja Tune et Warp (Strictly Kev et ses mentors Derrick May, Aphex Twin, Boards of Canada), module les tonalités dans une sphère de performance symbolique pour en libérer des compositions parfaitement abouties.

 

 



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