Le nouveau testament de Protomartyr

Protomartyr est devenu synonyme d'assemblages caustiques et impressionnistes de politique et de poésie, de littéral et d'oblique. Casey décrit le thème sous-jacent de « Formal Growth In The Desert » comme un testament en 12 chansons pour ‘continuer à vivre’,…

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Jérôme Castel s’inquiète du continent de plastique…

« Doggerland » est le disque d’un homme de 53 ans, dont le parcours musical est protéiforme. Ancien DJ d’électro minimale, guitariste ou bassiste pour d’autres projets (Nesles, Bertrand Louis, Fredda…), aujourd’hui créateur sonore pour le théâtre, Jérome…

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Chroniques

Dewaere

What is pop music anyway ?

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Quatre années après avoir publié son premier elpee, « Slot Logic », le quatuor breton (NDR : il s’est établi basé à St-Brieuc) nous propose son second, « What is pop music anyway ? ». Contrairement aux compos du précédent opus issus d’une écriture collective, les onze pistes de « What is pop music anyway ? » sont signées par le crooner australien Maxwell Farrington. Qui les chante, également. Ce qui communique aux plages, une saveur particulière. Au départ, elles n’étaient pas spécifiquement destinées à Dewaere ; mais qu’importe, car elles s’avèrent bien mélodiques. Maintenant, ne vous attendez quand même pas à découvrir des pépites pop. D’ailleurs, le titre de l’album nous informe du caractère tout relatif de la ‘popitude’ d’un morceau …

En fait, le trio s’est évertué à ‘dewaeriser’ le travail de Farrington en l’adaptant au format punk-noise. Incisifs mais dissonants, les riffs de guitare se révèlent particulièrement efficaces. Et tout au long du long playing, le tempo imposé par le drumming est soutenu.

Finalement, hormis sur « Satellite », c’est le format couplet/refrain qui confère aux morceaux leur aspect pop. Les aficionados du premier LP de Dewaere ne doivent dès lors pas trop s’inquiéter…

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Julia Shapiro

Zorked

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Originaire de Palo Alto, en Californie, Julia Shapiro milite au sein de Chastity Belt, Childbirth et Who Is She. Mais elle mène, en parallèle, une carrière solo. Et « Zorked » constitue son second elpee individuel. Un disque qu’elle a enregistré à Los Angeles, où elle s’est installée, peu de temps avant la pandémie, après avoir quitté Seattle, où elle faisait pourtant partie de la scène locale.

Introspectif et personnel, « Zorked » (NDR qui peut se traduire par défoncé ou hors de soi) reflète sa crise existentielle vécue pendant le confinement. Et pour en composer les chansons, elle a puisé ses influences chez Elliott Smith, l’herbe, les rêves lucides, L.A. ainsi que le tarot, à travers le livre d’Alejandro Jodorowski, « The way of the tarot ». Et tout particulièrement sur le titre qui ouvre l’opus, « Death XIII », un morceau qui baigne au sein d’un climat shoegaze avant qu’une nouvelle ligne de guitare ne vienne ouvrir une autre perspective sonore. Un shoegaze qui peut s’avérer sinusoïdal, brumeux ou carrément noisy. D’ailleurs les spectres de My Bloody Valentine et de Pale Saints planent tout au long de l’album. D’autant plus que diaphanes, limpides ou éthérées, les harmonies vocales sont particulièrement soignées. Dans cet esprit, le titre maître constitue, sans doute, la compo la plus aboutie du long playing et s’autorise même un changement de mélodie en milieu de parcours. Les sonorités de grattes tourbillonnent, bourdonnent et se chargent de larsen, alors que celles d’un mellotron s’immiscent dans le décor…

Le long playing recèle l’une ou l’autre plage plus pop, mais aussi plus acoustique. A l’instar du contemplatif « Reptile ! Reptile ! ». Julia y déclame ses paroles ; et on entend, en filigrane, des chants d’oiseaux ainsi qu’un soupçon de trompette. Ou encore du paisible « Hall of mirrors », joué en picking.

Un bien bel album !

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Michael Hurley

The time of the foxgloves

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Michael Hurley a fêté ses 80 balais en décembre dernier. Ce peintre, cartooniste et musicien possède une discographie longue comme un bras. Son premier elpee, « First songs », est ainsi paru en 1964 !

« The time of the floxgloves » (Trad : les temps des digitales) a été enregistré à Astoria, en Oregon, pendant la période au cours de laquelle ces plantes herbacées fleurissent.

Lors des sessions, il a reçu le concours de quelques collaborateurs, dont Josephine Forster qui chante en duo sur « Jacob’s ladder », mais aussi un xylophoniste, un accordéoniste, des violonistes, un organiste (à pompe), un clarinettiste (basse), un préposé à la double basse (upright bass !) et un autre au ukulélé baryton, un banjoïste, des percussionnistes, des guitaristes acoustiques (qui traitent parfois leur sèche en slide !), probablement du piano électrique et des choristes. Ce qui apporte de subtiles nuances à son folk dépouillé qui peut aussi se teinter de blues ou de jazz (NDR : les trois styles se conjuguent même lors du morceau final, « Lush green trees »). Il y a même une cover déglinguée d’« Alabama » des Louvin Brothers. Mais en général, le ton reste chaleureux et réconfortant, Michael interprétant d’une voix douce et érodée par le temps, des chansons langoureuses et rêveuses…

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The Kernal

Listen to the blood

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The Kernal, c’est le projet de Joe Garner, dont le père n’était autre que feu Charlie Garner, le bassiste qui a sévi chez The Goodtime Charlies, le groupe de Del Reeves (NDR : l’oncle de Joe), pendant trois décennies.

« Listen to the blood » constitue le troisième chapitre d’une trilogie entamée par « Farewellhell », en 2011, et poursuivie sur « Light country », en 2017. Une triade au cours de laquelle il règle ses différents avec son défunt paternel, d’un ton de conteur et en y injectant parfois une touche d’humour sournois.

Coproduit par Joe, Ben Tanner (Alabama Shakers) et Jerry Bernahrdt, cet elpee a été enregistré aux célèbres studios ‘Muscle Shoals’, en Alabama.

Dans ces conditions, vous vous imaginez bien que la musique proposée par The Kernal est sudiste. Et vous avez entièrement raison. Oscillant de la country au boogie, en passant par le southern rock et le rock’n’roll. On a même droit à une sérénade à la Presley (« She’s seeing somebody »), une ballade romantique mid tempo chantée en duo avec Caitlin Rose (« Fight song ») ainsi qu’à un périple cinématographique (« Wrong turn to Tupelo »). Et puis des chœurs féminins tapissent « Super (Marijuana) », un boogie allègre inévitablement dynamisé par le piano. On en oublierait presque le concours de Mike Mouton (Mike & The Moonpies) à la steel guitare. Et ses interventions sont brillantes.

Enfin, chaleureuse et confidentielle, la voix de Joe peut aussi se faire nasillarde, à la manière d’un Bob Dylan…

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Nahawa Doumbia

Kanawa

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Nahawa Doumbia est devenue, depuis les années 80, une des chanteuses les plus populaires du Mali. Dans ses textes, elle parle d’amour, mais aussi des conditions de vie difficiles de la femme malienne, et tout particulièrement de la polygamie, de la violence domestique et des mariages forcés ; mais sur ce nouvel opus, elle implore la jeunesse de son pays de ne pas risquer les drames humains consécutifs à l’immigration. Au cours des dernières décennies, son pays a été confronté à de multiples épreuves : pandémie mondiale, conflits interethniques, attaques terroristes, enlèvements, sécheresse, troubles civils et coups d’Etat. Aussi, elle invite cette jeunesse de se serrer les coudes afin de participer au développement économique, et suggère au gouvernement de s’attaquer à la pauvreté en favorisant la création d’emplois afin de dissuader ces jeunes de s’exiler...

Musicalement, entre didadi et wassoulou, Nahawa est soutenue par des musicos qui se servent d’instruments traditionnels comme le kamélé n’goni (une guitare à 4 cordes qui ressemble à une harpe), le kamalengoni (une variante à 6 cordes ou plus), le djembé, le karinyan (sorte de percu qui racle le métal), le balafon, mais également un bassiste, dont les interventions peuvent se révéler funky. Enfin, des chœurs traditionnels féminins soulignent régulièrement la voix de Nahawa.

Il ne faut pas oublier que, souvent chanté par des femmes, le wassoulou est une des sources du blues… mais là, c’est une autre histoire…

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Bender

The Crowd Growls, The Crown Falls

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Bender est une formation française (NDR : marseillaise, très exactement) qui, à ce jour, compte un Ep et 5 albums à son actif. Dont les trois derniers « Gathering Wine » (2017), « The Centurion’s Servant » (2019) et « The Crowd Growls, The Crown Falls » forment une trilogie. Réduit à un trio, le groupe a décidé de prendre un nouveau départ, même si on retrouve cette formule du concept album qui met en scène ‘Le Roi Cobra’ depuis le premier opus, paru en 2013.

Ce nouvel elpee met en scène un héros qui, victime de paranoïa et de la société dans laquelle il évolue, subit une véritable descente aux Enfers. Une narration pour le moins décalée où l’on retrouve des icônes bien connues de la culture rock tel que de Joey Ramone et Iggy Pop mêlées à une forme de surréalisme principalement incarnée par ce Roi Cobra. Si cet album peut aussi s’écouter sans être au courant de toute l’histoire qu’il raconte, il est toutefois plus simple d’en apprécier la musique lorsqu’on sait ce qui se trame…

Musicalement, cet opus ratisse large. Il aborde ainsi des tas de styles : reggae, metal, rock, pop etc. A tel point, qu’au début, on est un peu dérouté. Mais au fil de l’écoute on s’habitue à ces variations et on en arrive à rapidement apprécier ces surprises constantes. Certains morceaux peuvent être parfaitement écoutés sans le contexte de l’histoire relatée, à l’instar de « You Waste It » ou « I Bet You », tandis que d’autres prennent réellement tout leur sens à travers le récit (« Incantations », » A King’s Fall »).

Les parties de guitares créatives et bien senties, une bonne synergie chez les musiciens ainsi que des lignes de basse novatrices (« Snake and Go Nuts ») constituent les principales forces du combo. 

Bien qu’assuré par Ronde Gordon, le mixing accuse cependant quelques faiblesses. Notamment les parties vocales sur « Freaking Out » et le drumming tout au long de « Toxic ». Mais ce sont des imperfections mineures par rapport à un ensemble qui se distingue par un très bon équilibre entre morceaux paisibles, acoustiques et moments un peu plus rock. 

Le long playing recèle en « Neuralgic Point », une véritable pépite. C’est également la plage qui ouvre la plaque. Au cœur de l’orchestration à tendance Alestorm et de l’aspect festif qui émane de ce morceau, de brillantes interventions de saxophone viennent s’insérer dans la compo.

Enfin, on épinglera le superbe artwork de la pochette, une constante observée sur la plupart des disques de Bender.

Après avoir écouté cet album de toute bonne facture, on est impatient de voir ce que ces chansons vont donner en live !

 

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Naima Bock

Giant Palm

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Née à Glastonbury d’un père brésilien et d’une mère grecque, Naima Bock, mieux connue sous le pseudonyme Naima Jelly lorsqu’elle militait au sein de la formation de post-punk anglaise Goat Girl, a décidé, sur ce premier opus solo, de rendre hommage au Brésil, pays où elle a passé une partie de son enfance. Mais aussi au folk britannique. A l’instar de « Tou ». A cause des arrangements et puis du timbre de voix qui évoquent Nick Drake.

Pour la bossa nova brésilienne, elle s’inspire de légendes telles que Veloso, Joao Gilberto, Tom Jobim ou encore Vinicius de Moraes dont elle reprend « O Morro ».

Vu la participation d’une trentaine de musiciens, dont de nombreux cuivres sur les excellents « Working » et « Campervan » et de la clarinette pour « Natural »), l’instrumentation est étoffée, diversifiée, mais parfaitement dosée.

Lors des sessions, elle a bénéficié du studio de Dan Carey (Fontaine D.C, Squid, Black Midi et Goat Girl) à Londres et, derrière les manettes, elle a pu compter sur Syd Kemp (Thurston Moore, Sinead O’Brien, Spiritualized, …) Et c’est Joel Burton qui s’est chargé des éléments synthétiques et électroniques.

L’expression sonore de Naima puise dans la famille, la terre et la transmission de la musique de génération en génération.

« Giant Palm » est un album riche qui nécessite plusieurs écoutes avant que les mélodies se dévoilent. Le songwriting de Naima Bock est original et se démarque clairement de ses contemporaines.

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Gael Faure

L’eau et la peau - Session live (Ep)

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Gaël Faure nous plonge dans l’ambiance de Majorque en commentant son album ‘live’ de 6 titres.

Il nous invite à pénétrer au sein de son univers de manière intimiste et nous livre son pourquoi, son comment.

Il est touchant de sincérité, d’authenticité.  Il nous livre ses réflexions, ses vérités et ses doutes.

On entend les oiseaux, les cigales, l’ambiance de la pinède.

Gaël se consacre, bien sûr, au chant. Il est soutenu par Sébastien Richelieu (basse), Emiliano Turi (batterie), Martin Lefebvre (claviers), Matthias Malher (trombone à coulisse), Sylvain Bardiau (trompette, bugle), Alexandre Grolée (guitare, claviers) et Antoine Delecroix (son).

Les cuivres, comme il le dit lui-même, nourrissent un son très organique et agréable tout au long de l’elpee. Les autres instruments ne sont pas en reste et permettent à Gaël d’atteindre le sommet de son art.

Avant chaque chanson, l'artiste nous livre ses pensées.

Il signe « L’Œuvre de nos vies », une plage au cours de laquelle il invite à réaliser un effort de conscientisation par rapport à soi et à la nature, au monde qui nous entoure afin de devenir meilleur, et donner du sens afin de préserver la vie, en harmonie.

Dans l’audio, « T’as de l’or », il analyse la chanson « Tu risques quoi ». Il exhorte son ami à vivre pleinement. Il lui dit qu’il doit exploiter ses talents, oser écrire des chansons avant tout pour lui et son épanouissement, prendre des risques et vivre, tout simplement.

La voix de Gaël Faure est très chaleureuse, bien balancée, tout au long de « Renoncer », un magnifique titre folk/soul au texte généreux imprimé sur un tempo lent. Il suggère de renoncer à la superficialité et de tendre à la sincérité, la vraie vitesse, la vraie richesse.

A écouter sans modération.

Dans l’audio « Se laver du passé » il est bouleversant quand il parle de son ami et de son pied de nez à ce qui doit se faire ou non. Il rend juste ce qu’il veut et introduit un morceau en anglais dans l’Ep, sous le titre « The Healer », issu de la plume de La Chica.

Dans l’audio « L’eau et la matière » Gaël Faure nous confie comment l’idée de la chanson a germé dans son esprit, et puis révèle qu’il a fait appel à Barbara Carlotti pour en écrire le texte et à Patrick Watson pour la réaliser.

C’est un de ses titres phares qui traite du lien entre l’eau et du cycle de la vie. Ce single avait déjà fait l’objet d’une chronique (à lire ou relire )

Dans « Désapprendre puis réapprendre » il nous confie s’être acquitté du travail que tout être humain a le devoir d’accomplir. Couper le cordon et opérer ses propres choix en pleine conscience.

Il reprend ce thème dans « Ma maison ma folie », au cours duquel il interprète les refrains dans la langue de Cervantès.  

Dans l’outro on perçoit le chant des oiseaux et le craquement du vinyle ; des sonorités qui invitent à (ré)écouter le premier morceau de son album studio, « Eau et la peau », afin de prolonger cette ambiance.

Pour regarder et écouter la magnifique vidéo de la session live réalisée par Brieuc Segalen et Nathan Yamniak, et s’imprégner du climat qui règne au sein de la maison au fond des bois, qui contraste avec celle de la pinède, c’est ici

Une musique de qualité et un moment fort de partage confidentiel accordé par Gaël Faure…

Méthode chanson

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Caleb Nichols

Ramon

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Il y a quelques années qu’on avait plus entendu parler de Caleb Nichols. La dernière fois, c’était en 2009, lors de la sortie du dernier album de Port O’Brien, groupe au sein duquel il se consacrait à la basse. Depuis lors, après s’être lancé dans des études de littérature américaine, il a enseigné et travaillé dans une librairie. A côté de ces activités, il n’a cessé de publier des poèmes et autres écrits engagés qui ont reçu un accueil favorable.

Le Californien revient donc à la musique en proposant son premier elpee solo, paru chez le label mythique Kill Rock Stars. Sur « Ramon » qu’il qualifie d’‘opera queer rock’, Nichols raconte ses aventures de figure queer, porte-drapeau de la scène LGBT californienne à travers les personnages de Mean Mr.Mustard et de sa sœur Polythene Pam. Joli clin d’œil aux Fab Four ! C’est d’ailleurs un fan des Beatles ; ainsi ses chansons sont manifestement hantées par McCartney. Mais aussi Elliott Smith. Le premier pour la voix. Le second pour le style folk/rock DIY. « Ramon » et « Listen to the Beatles », en sont certainement les plus belles illustrations. Encore que sur « Dog days », c’est le spectre de l’illustre Daniel Johnston qui se met à planer.

Impossible de rester de marbre à l’écoute des mélodies particulièrement efficaces torchées par Nichols, a l’instar de l’incroyable « Run Rabbit Run ».

Enfin, tout au long de cet opus, il a le bon goût d’alterner ballades acoustiques (« Captain Custard ») et plages plus rock (« She’s the Beard »).

Une œuvre qui mérite de figurer auprès de la discographie d’Elliott Smith sur Kill Rock Star…

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The Dream Syndicate

Ultraviolet battle hymns and true confessions

Écrit par

Le claviériste Chris Cacavas (Green, On Red, Giant Sand) a donc rejoint le line up de The Dream Syndicate, qui s’était reformé en 2012, et au sein duquel militent toujours le chanteur/compositeur/guitariste Steve Wynn, le batteur Dennis Duck, le bassiste Mark Walton et le guitariste Jason Victor. En outre, pour enregistrer « Ultraviolet battle hymns and true confessions », la formation a reçu le concours de Stephen McCarthy (Long Ryders) ainsi que du saxophoniste/trompettiste Marcus Tenney.

Début de cette année, la formation avait réédité « Out of the grey », un elpee gravé en 1986, en l’enrichissant de démos, d’inédits, de raretés, de reprises ainsi que de la prise live d’un concert immortalisé, à l’époque, au Rochester à New York. Le tout se déclinant sous la forme d’un box de 3 cds.

« Ultraviolet battle hymns and true confessions » constitue déjà le 4ème long playing studio du band en 5 ans. Et manifestement, sa musique, aujourd’hui, va bien au-delà du Paisley Underground dont il était devenu le chef de file, au cours des eighties, s’enfonçant dans un univers sonore où se mêlent psychédélisme, krautrock, jazz, garage, protopunk, ambient et minimalisme électronique.

L’opus s’ouvre par une boucle de synthés à la Terry Riley, avant d’embrayer par « Where I’ll stand », une plage qui libère déjà une belle intensité électrique.

Baignant au sein d’un psychédélisme feutré, « Damian » est enrobé de chœurs et subtilement parcouru d’effets dub.

Construit sur une trame de sonorités orientales (NDR : un glockenspiel ?), « Beyond control » s’élève dans une forme de psychédélisme atmosphérique.

Toutes guitares dehors (vibrato, pedal steel), « The chronicles of you » est enrichi de cuivres, en fin de parcours.

Une pedal steel que l’on retrouve sur « How to say goodbye », un morceau hanté par le Velvet Underground ; Steve empruntant même les inflexions laconiques de Lou Reed.

« Everytime you come around » réverbère des échos de la trilogie « Low », « Lodger » et tout particulièrement du « Heroes » enfanté par le binôme Eno/Bowie.

Bien électrique, « Trying to get over » est dynamisé par le drumming syncopé.

Un drumming qui devient carrément tribal sur « Lesson number one », une piste dont l’intensité électrique est accentuée par l’intervention d’un violon tourmenté et dont le final est tapissé de cuivres, en arrière-plan.

Atmosphérique et paisible, « My lazy mind » est propice à la méditation.

Rogné de claviers vintage et empruntant un rythme ferroviaire, « Straight lines » passe du garage au psychédélisme débridé, une piste finale qui pourrait servir de dénouement lors d’un set ‘live’…

On en oublierait presque ce sens mélodique presque contagieux rencontré sur les 10 titres de cet opus.

Produit par John Agnello (Madrugada, Sonic Youth, Dinosaur Jr., Buffalo Tom, The Breeders, etc.), constitue probablement le meilleur album sorti par The Dream Syndicate depuis « The Days of Wine and Roses », paru en 1982.

Et si vous souhaitez lire ou relire l’interview accordée par Steve Wynn, récemment, c’est ici.

 

 

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