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You Me At Six sans cœur ?

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Dave Gahan

Des hits à la pelle...

On avait raté Dave Gahan à Werchter, parce qu'il y avait Queens of The Stone Age : pas de bol, les Américains n'avaient pas réitéré leur prestation remarquable de l'année d'avant, cette fois en roue libre devant une assemblée terrassée par le soleil. Dave Gahan, lui, avait paraît-il mis le feu. Un peu bouffi par quelques années de défonce dont il eut beaucoup de mal à revenir, Dave Gahan venait y défendre son premier album solo, " Paper Monsters ", un disque inégal mais attachant, à l'image du leader de Depeche Mode trop souvent resté dans l'ombre de Martin Gore, cheville ouvrière du groupe et seul véritable songwriter. Avec ce disque, Dave Gahan prouve une fois pour toutes qu'il n'est pourtant pas que la belle gueule au micro, et que lui aussi sait écrire des chansons. De passage à Bruxelles pour un concert quasi sold out, on n'allait pas cette fois rater le coche.

Les Américains de Nu n'auront même pas rempli leur contrat de première partie, à savoir faire chauffer la salle. A contrario, il n'aura fallu que quelques minutes au sieur Gahan pour transformer la salle en bouilloire festive, grâce à cette aisance scénique qui le caractérise depuis deux décennies. Pas de doute : Dave Gahan est un sacré performer, haranguant le public (essentiellement des fans de Depeche Mode), de sa plus belle morgue, jonglant comme un diable avec le pied de son micro, investissant toute la scène avec une hargne de lion sorti de sa cage. Tout son album sera revisité, avec en bonus plusieurs hits de Depeche Mode. Martin Gore lui aurait donné son accord. Même si " Paper Monsters " contient quelques tubes (" Dirty Sticky Floors ", ici aussi en ouverture, " Bottle Living ", repris en chœur par le public, " Hidden Houses "), il ne fait pas le poids face au répertoire de Depeche Mode… D'autant que les autres titres solo de Gahan privilégient une atmosphère délétère peu propices aux raouts de masse type Forest National : dans de telles conditions live, des morceaux comme " Hold On ", " Stay " et " Black and Blue Again ", d'une délicatesse murmurée, passent mal. L'AB se serait sans doute mieux prêtée au genre d'atmosphère bluesy que Gahan a tenté d'installer, avec un bel effort mais sans grand résultat. Dans ces moments-là, difficile de ne pas s'ennuyer, en attendant qu'il nous sorte un petit hit certifié DM et que ça reparte. Et des hits de DM, ce concert n'en fut pas avare, parce que même si Gahan est fier d'avoir coupé le cordon avec ses deux potes Gore et Fletcher, il aime encore profiter de son statut de " chanteur de Depeche Mode " et voir cette foule onduler en chantant " Never Let Me Down Again "… Des hits donc, à la pelle : " A Question of Time ", " Personal Jesus ", " I Feel You ", " Walking in my Shoes ", " NLMDA ", " Useless ". Et en deuxième rappel, des versions acoustiques, lui et ses musiciens en rang serré au milieu de la scène, de " Policy Of Truth ", " Dream On " ainsi que d'" Enjoy The Silence " (entrecoupé du refrain de " I Just Can't Get Enough "), chantés par une foule en délire, les bras en l'air, avec un Gahan en transe, superbe performer au sang chaud exhortant ses fidèles à s'abandonner, corps et âme, avec lui. Magique.

 

Beth Gibbons & Rustin Man

Intemporel...

Beth Gibbons échappée de Portishead, cela donne « Out of season », splendide album aux ballades crépusculaires et aux arrangements somptueux, pas loin du groupe qui l'a rendue célèbre, mais sans les beats lascifs et les samples cafardeux, cette marque déposée qui commençait à tourner de l'œil. Avec Rustin Man en renfort, alias Paul Webb (ex-bassiste de Talk Talk), Beth pouvait enfin laisser libre cours à ses fantasmes – et dieu sait si l'on aime se les entendre chanter. « Out of season », c'est donc du Portishead en plus rural, comme libéré du joug des machines : une patine plus authentique, des ambiances moins cinématographiques que pastorales… Bref la campagne brumeuse plutôt que les bandes usées de films imaginaires.

L'Aéronef, pourtant, n'a rien de la salle paroissiale paumée au milieu des champs : en plein Euralille, coincée entre l'hypermarché et des escaliers en tôle ondulée, la salle fait davantage penser aux ambiances glauques de Blade Runner qu'aux jupettes des sœurs de la petite maison dans la prairie. On aurait pu donc croire que la musique de Beth s'y sente mal, prisonnière et claustrophobe… Le talent et la grâce angélique de la chanteuse, heureusement, sauveront la mise, jusqu'à nous faire oublier tout, happé par cette musique sépia venue d'ailleurs, fragile et réconfortante, susurrée par un elfe au dos voûté, qui chancèle (cette voix !) mais ne tombe pas. Le calme dans la salle. Le recueillement. Rarement l'Aéronef aura connu pareille ambiance. Après une heure, les lumières se rallument, les esprits sont sonnés. Le public, tombé sous le charme de cette musique subliminale, qui déploie ses charmes de manière insidieuse, en voudrait encore. Tristesse : Beth Gibbons est déjà partie (après avoir signé quelques autographes). Pour tous, le retour à la réalité n'en aura été que plus difficile. « Out of season » ? Carrément « Out of time », oui !

Hot Hot Heat

Dévoré par la flamme...

Redboy de My Little Cheap Dictaphone a la bougeotte : à peine a-t-on eu le temps de se familiariser avec « Music Drama » que le bonhomme nous revient déjà avec un nouveau groupe, plus rock, plus tendu, plus noisy, plus –core (sans parler de son troisième projet : Zythum…). Difficile pour l'instant de dire s'il s'agit d'une récréation juvénile pour notre ami liégeois… En tout cas s'il s'amuse, il le fait de fort belle manière : sur scène, ça déménage, le son est incisif, les compos bien troussées, la rage à peine contrôlée. Hollywood P$$$ Stars pourrait bien ainsi devenir le nouveau fleuron d'une scène rock wallonne de plus plus décomplexée (Elvis' Ghettoblaster, Austin Lace, Mud Flow, Girls In Hawaii, Nietzsche,…). Après avoir empoché le premier prix du Concours Circuit, le nouveau gang de Redboy (Eric à la basse, Anthony à la guitare et au chant, Benoît à la batterie) devrait donc refaire parler de lui dans les prochains mois, une fois ce premier EP (fort attendu) dans les bacs, prévu pour très bientôt (voir www.collectifjauneorange.net, dont le but est de promouvoir les musiciens liégeois « de manière indépendante et artisanale »).

Dommage qu'après telle révélation, les deux jumelles canadiennes Tegan & Sara soient venues gâcher la fête. Imaginez une sorte de couple siamois braillant un folk-rock poussif en singeant Melissa Etheridge : affreux.

Heureusement, les quatre Canadiens de Hot Hot Heat ne tarderont pas, après cet interlude regrettable, de bouter le feu à la Rotonde, avec leur punk-new wave né sur les cendres encore chaudes d'XTC, de Gang of Four et de Cure circa « Three Imaginary Boys ». Après quelques maxis confidentiels (dont l'excellent « Knock Knock Knock » produit par Chris Walla de Death Cab for Cutie), ces quatre jeunes teigneux au look hilare (le chanteur ressemble à un jeune Bruce Springsteen déjanté, et le guitariste au Nick Cave de Birthday Party) nous reviennent avec un premier album festif, « Make up the Breakdown ». Au programme : guitares funky, synthés acidulés et beats timbrés, comme si Robert Smith (cette voix !) s'était mis à jouer du Specials sur fond d'Elvis Costello. Dansant et énergique, le rock juteux d'Hot Hot Heat emballe dès les premières notes. Steve Bays chante avec conviction, la langue pendante et le buste collé à son synthé, en remuant tel un beau diable qui aurait des fourmis dans les jambes, et du poil à gratter dans le slip. « No, Not Now », « Get In or Get Out » et surtout « Bandages » (interdit aux USA durant la guerre parce qu'il parle de… pansements) se savourent avec délectation : de mémoire, on n'avait plus entendu de tubes pop-funk si convaincants depuis Weezer et The Rapture. Ces gars-là sont Hot, y a pas à dire…

 

Emilie Simon

Le charme d'une princesse...

Pour la venue d'Emilie Simon au Botanique, on s'est mis sur notre trente et un : c'est que le premier album de la jeune Française nous a tellement enchantés, qu'on croirait presque la connaître… Comme s'il s'agissait, à chaque fois qu'on l'écoute, d'un tête-à-tête. Sauf qu'ici on est plusieurs centaines à l'attendre patiemment, dans cette Orangerie transformée pour l'occasion en salle assise. Pas le temps de bâiller pendant la prestation d'Holden qu'elle arrive à pas de louve, dans une robe excentrique chatoyante : une vraie princesse. On a dit d'elle et de sa musique qu'elles ressemblaient à Björk, Leila, Anja Garbarek, Kate Bush. C'est vrai qu'à la voir, on pense à toutes ces femmes charmantes, chez qui l'atypisme passe aussi par la garde-robe. Mais l'important ce soir, c'est de vérifier si ses chansons, si belles soient-elles sur album, tiennent la route en live. Parce qu'Emilie Simon a beau avoir sorti un album magnifique, encore faut-il voir si ces compositions écrites en studio, sur un ordinateur, se révèlent aussi surprenantes sur une scène, en direct et sans filet. La réponse ne se fera pas trop attendre…

Si la jeune fille semble un peu timide et gauche pendant les trois premiers morceaux (" Dancers ", " Secret " et " Il Pleut ", où elle abuse des effets vocaux), elle se lâche rapidement avec " Flowers ", la chanson la plus pop de l'album. Sur scène, elle est entourée d'un guitariste et d'un (contre)bassiste, d'une choriste-pianiste et d'un programmateur. A côté d'elle, un étrange thérémin lui permet de moduler sa voix à l'envi… Tout l'album sera passé en revue (+ un inédit, " Solène "), avec en rappel " Vu d'ici ", un " Flowers " bis, " Femme Fatale " (du Velvet Underground) et le superbe " Chanson de Toile ". Emilie Simon n'aura pas dit grand chose, concentrée sur cette (belle) musique dont elle est la (fort mignonne) génitrice. Comme un aimant dont nous serions la limaille, Emilie nous aura captivés pendant une bonne heure, pendus à ses mots susurrés avec grâce.

rinôçérôse

Une machine de guerre...

Si rinôçérôse sonne déjà pas mal sur disque, c'est carrément une machine de guerre en concert, lancée telle une torpille qu'il est difficile d'arrêter. Trois, voire quatre guitaristes, une charmante bassiste (Patou), un percussionniste : en autant de cordes, comment ces musiciens de Montpellier arrivent-ils à faire de la house, et de la bonne en plus ? Le talent sans doute, l'originalité sûrement (et puis quand même, avouons-le : il y a un programmateur derrière tout ça, à la console son). Et même si leur deuxième album, " Music Kills Me ", ne propose rien de bien neuf par rapport au premier, il enfonce le clou : plus de refrains accrocheurs, de beats sautillants, de guitares qui tressaillent. " Le Rock Summer " ou " Music Kills Me " sont de nouveaux classiques, à côté du " Mobilier " et du fameux " Guitaristic House Organisation " (tous joués ici). Ces gars-là assurent donc un max en concert : leurs loops ensoleillés et leur riffs faciles mais tellement entêtants s'en prennent à nos têtes et nos jambes, pour ne plus les lâcher : " rinôçérôse ", un sacré coup de soleil dans la morosité de ce mois d'avril, une aubaine pour ceux qui croyaient encore qu'entre rock et house, l'entente était impossible…

En première partie, M83 nous donna des sueurs froides avec son electro congelée, pleine de nappes à la Orbital.

Quant à Télépopmusik, leurs morceaux formatés pour passer en boucle sur les radios ont montré une tout autre envergure sur scène : rallongés, malmenés, triturés, ils conserveront leur trame mais perdront de leur rigidité, pour se changer en furieux hymnes à la défonce, des oreilles au cerveau. Et en reprenant Kraftwerk et Visage, ces trois Parisiens ne pouvaient qu'attirer nos faveurs. Cette soirée, 100 % Français (normal, pour un Parcours Chanté) aura dépassé toutes nos espérances… Mieux : elle aura prouvé encore une fois que l'électro de l'Hexagone est décidément l'une des plus novatrices et festives, bien loin d'être limitée au sempiternel duo Air-Daft Punk.

The Dubliners

L'atmosphère des pubs irlandais...

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Pour nos lecteurs qui ne connaissent pas encore les plus dignes représentants de la musique folk celtique, une brève présentation s’impose. Prenez 5 Irlandais pure souche, mettez leurs des instruments traditionnels entre les mains comme la mandoline, le banjo ou encore la célèbre flûte « tin whistle » ; ajoutez-y un chant rocailleux usé par la Guinness ou le bourbon, et vous obtiendrez l’un des meilleurs ambassadeurs d’une musique celtique un peu matraquée par la mode ces dernières années. Pourtant, les changements de line-up se sont multipliés au sein du groupe, dont certains dus au décès d’une partie des membres (n’oublions pas qu’ils sont nés dans les années 30 !). En outre, Ronny Drew a quitté la formation en 1995. Chanteur et guitariste, célèbre pour sa barbe légendaire, il était sans doute lassé d’interpréter les mêmes morceaux folkloriques. Cependant, le retrait du fer de lance du combo n’a guère laissé de traces. Car son remplaçant, Paddy Reilly, traîne plus de 30 années de carrière solo derrière lui, et reste un des « balladsinger » les plus réputé d’Irlande. Dans le domaine du folk, bien entendu. Qu’importe donc ces changements de personnel, puisque deux des membres fondateurs - en l’occurrence le violoniste John Sheahan et Barney McKenna – (NDR : la création du groupe remonte à 1962 !) sont toujours présents pour perpétuer le rite. Ce jeudi 7 octobre, la salle du Cirque Royal avait été transformée en pub géant. Dommage que la célèbre bière sombre, dont on vous parle un peu plus haut, n’était pas disponible au bar. Dès que nos 5 Paddies montent sur scène (NDR : sobrement et avec distinction !), le public se montre enthousiaste. Il faut dire qu’on les attendait depuis longtemps et que leurs visites en Belgique sont plutôt rares. Outre McKenna qui semble avoir du mal à marcher (la goutte ?) et restera la plupart du tant assis pour jouer du banjo, les seniors ont l’air en forme. Rapidement, on en oublie le prix des places (jusque 48€ le sésame !), et on se laisse bercer par cette douce musique traditionnelle, et les agréables ballades dont l’une d’entre-elles est chantée en gaélique. « Rose » et « Black Velvet Band » s’enchaînent avant qu’une partie du groupe ne se lance dans un morceau instrumental, qui y va crescendo. Ca y est, la salle s’enflamme, certains sifflent ou poussent des cris (yiiiihiiiip !), pendant que les autres spectateurs frappent des mains tout en rythme. On la tient l’ambiance de fiesta irlandaise ! Tour à tour Reilly, Campbell et même McKenna, avec son rire contagieux, se relayeront au chant, faisant chacun preuve d’un humour très british (euh…quelle insulte…je voulais écrire Irish, of course). Leur (long) set se terminera par de grands classiques comme «Rocky road to Dublin », « Dirty old town », « Whiskey in the jar », et dans un final où tout le public participe au refrain, « Wild rover », avant une standing-ovation de circonstance. Pendant près de 2 heures (NDR : heureusement pour eux et pour nous qu’une pause bibitive avait été prévue), les Dubliners nous ont distillé un sacré élixir de folk traditionnel et de refrains accrocheurs qui nous on fait taper du pied ou frapper dans les mains ; une recette dont eux seul on le secret depuis plus de 40 ans. Et ils comptent sans doute bien le conserver, pour notre plus grand bonheur, et, pour à chaque écoute, nous replonger dans l’atmosphère des pubs animés. C’est sûr, rien que pour leur longévité, les Dubliners mériteraient d’entrer dans le…Guinness book !

Damien Rice

Le monde merveilleux et onirique de Damien Rice

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La plus grande partie du public était clairement venue pour applaudir Damien Rice. Je considère plutôt qu'il s'agissait d'une double affiche partagée entre deux songwriters responsables d'un répertoire mélodieux et envoûtant. Le ton est donné dès la première chanson du set de Josh. Fort de deux albums aériens, l'Américain nous a montré qu'il avait du potentiel. Assez folk, ses chansons nous semblent tout de suite familières et flattent nos oreilles sensibles. Ses mélodies sont influencées par Leonard Cohen, Bob Dylan, mais surtout par les musiques traditionnelles irlandaises. Ritter est aussi à l'aise dans le rythme, flanqué de son groupe, que lorsqu'il entonne des chansons acoustiques, armé de sa guitare. Mais le clou du show arrive en fin de spectacle, lorsqu'il interprète, sans micro, une dernière chanson. A cet instant l'AB (NDR : comble pour la circonstance) retient son souffle et sa voix. Merveilleux ! Josh Ritter nous revient le 2 juin à l'AB club, salle intime à souhait. 

Damien Rice avait fort à faire ensuite pour convaincre… Il a passé le test haut la main. Son secret?? Il peut s'appuyer sur un groupe composé de Vyvienne Long au violoncelle et de Lisa Hannigan, dont le timbre vocal délicat, proche d'une Sinead O'connor, réchauffe les chansons de Rice. Dès le premier morceau, on est propulsé dans le monde merveilleux et onirique de Rice. Et quand vient « Eskimo », remodelé de la plus tendre des manières, le public a déjà fondu de bonheur. Le reste du concert est a cette image. On est transporté entre mélancolie et joie. Entre désir de sangloter (comme ce fut le cas pour certaines personnes) et envie de sourire, de s'abandonner dans la béatitude. Puis, vient un moment où le temps s'arrête, où l'AB s'illumine d'une sublime lumière verte et où retentit le début de « Cold water ». Un véritable arrière-goût de paradis. Et une sublime soirée à l'issue de laquelle on rentre chez soi, l'esprit dans les nuages, convaincu que le monde est beau.

 

Etienne Daho

Le minimum syndical...

Si on peut être déçu par « Réévolution », le dernier album d’Etienne Daho, le voir en concert reste un authentique plaisir. Dans un Forest National presque plein, le Français n’aura eu aucun mal à mettre le public dans sa poche, grâce avant tout à ses innombrables tubes eighties : de « Tombé Pour La France » à « Saudade »… Le show, cette fois, était cependant moins spectaculaire : moins de visuels, mais un jeu de lumières quand même bien foutu, bref élégant sans être tape-à-l’œil… Comme sa musique, en somme. Dommage que Daho, sans doute un peu fatigué par d’innombrables concerts donnés dans toute la France, ait choisi l’option karaoké pour bon nombre de ses classiques. Une fois c’est drôle, cinq fois beaucoup moins : le public chante tout seul, devant un groupe qui se tourne les pouces en attendant le signal du boss… Qui essaie quant à lui de jouer le jeu mais se plante à chaque couplet. Etienne Daho est un grand timide, c’est un fait : qu’il essaie ce genre d’exercice foireux pour communier avec ses fans, c’est une erreur. A la demande du public, il entonne « Le Premier Jour » mais abandonne après quelques vers. Rires. Gêne. Un téléprompteur, quelqu’un ? On se souviendra quand même d’un enflammé « Bleu Comme Toi », et d’un très beau « Ouverture », « sa chanson préférée » (c’est lui qui le dit). Mais on en attendait davantage d’Etienne Daho, qui pour la circonstance s’est contenté du minimum syndical (surtout dans la deuxième partie). Et ce n’est pas « Réévolution », son nouveau single, qui lui aura sauvé la mise : joué quatre fois (! ! !) en 1h30 (au début et en toute fin), ‘pour le clip’, on aura frôlé l’overdose. ‘Vous êtes trop gentils !’, clame-t-il, l’air embarrassé… Y a intérêt qu’on nous voie tous dans le clip sur MCM, sinon ça va barder. Notre patience a des limites, même si c’est pour la bonne cause.

Ozark Henry

La force tranquille d Ozark Henry...

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Responsable d’un nouvel album (« The sailor not the sea »), Ozark Henry est donc reparti en tournée. Un périple qui sillonne généreusement la Belgique et qui transitait par Lessines. Après avoir passé la porte de la salle du centre culturel, l’univers devient fascinant. D’une couleur bleue, semblable à la mer et à l’océan, si chers à l’artiste.

Ozark Henry ne pouvait plus se faire attendre. Venu en masse, le public était impatient d’entendre la voix mélodieuse du Courtraisien. Les morceaux qui s’enchaînent ressemblent à des poésies. Envoûtants, ils nous entraînent tantôt à planer, tantôt à remuer. Mais une chose est sûre, on ne contrôle plus rien. La qualité du timbre ne trompe pas, il est bien unique et pur, même si parfois il est comparé à celui de Chris Martin, chanteur du groupe Coldplay. Armé d’un synthé, Piet Goddaer s’appuie sur des musiciens friands de sonorité jazz-rock ou trip hop ; mais surtout bénéficie du concours d’une excellente choriste, Nina Babet. Une chanteuse dont le timbre très présent se fond cependant à merveille à celui du charismatique Piet. Bref, un concert magistral et à la force tranquille, au cours duquel, il a étalé tout son talent. Si vous avez manqué l’événement, il reste heureusement encore quelques dates. Et pour en savoir plus, je vous invite à consulter notre agenda. A moins que vous ne préfériez vous contenter du nouvel opus ; mais là, ce sera sans les images…

 

Enhancer

En osmose avec son public...

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Vegastar?? Ce nom ne vous dit probablement rien ; mais suite à leur prestation accomplie ce soir, ils semblent promis à un bel avenir. Ainsi vous avez écumé le rayon métal/pop/rock de la Fnac et vous n'avez rien trouvé?? Normal. Ils n'ont qu'un EP 5 titres à leur actif. Et c'est là que leur talent prend toute son ampleur. Pour un si jeune groupe, ils affichent une maturité extraordinaire. Leur fusion, qui lorgne plus vers le rock que vers le rap, surprend par sa fraîcheur et ses mélodies.

Venons en à Enhancer. Ils ont livré le concert parfait. Pourtant, et je l'avoue, je ne suis pas une érudite de ce style musical. Mais pour la circonstance, on a eu droit à la totale. A de l'énergie. Principalement. Et ça fait du bien. A de la fougue. A de la hargne aussi. Leurs compositions sont extrêmement péchues. Ils sont 8 sur scène. 3 chanteurs (David, Bill et Tony), 2 guitaristes (Fred et Matthieu), un bassiste (Marc), un batteur (John) et un DJ. Et aussi le public, qu'ils laissent allègrement les saluer au détour d'un stage diving. Enhancer est littéralement porté par son public et a besoin de lui pour montrer la pleine mesure de son talent. Un exemple? Fabuleux, alors... A l'image de ce chanteur qui grimpe au balcon d'un Bota enflammé, exhorte ses fans à s'amonceler en dessous de lui… avant de faire un sublime saut de l'ange. Oui, il l'a fait. Un autre exemple?? Je vous préviens, il y en a encore quelques uns, malgré la brièveté du moment. David nous demande de nous asseoir pour pouvoir se reposer un peu avant d'attaquer les derniers morceaux. Entonne une chanson douce. Se promène dans la foule, et s'assied auprès d'un ado pour achever l'interprétation du morceau. Et un dernier vrai beau moment qui m'a rappelé d'où on vient et pourquoi on est là, ce soir. Pour les profanes, Nolwenn de la starac jouait à Forest au même moment. Le groupe nous demande de faire du bruit pour elle. Alors que le public crie, David nous demande de la huer. Car c'est Rock And Roll. Comme eux. Ils nous reviendront le 8 mai à Durbuy