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Les parapluies d’un ami peu fiable…

Le groupe de San Francisco The Umbrellas vient de dévoiler des infos sur son deuxième album, "Fairweather Friend", qui sortira le 26 janvier 2024. Il a également publié une vidéo pour le premier single, "Three Cheers ! ". Au nombre de quatre, The Umbrellas…

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Emilie Simon

Le charme d'une princesse...

Pour la venue d'Emilie Simon au Botanique, on s'est mis sur notre trente et un : c'est que le premier album de la jeune Française nous a tellement enchantés, qu'on croirait presque la connaître… Comme s'il s'agissait, à chaque fois qu'on l'écoute, d'un tête-à-tête. Sauf qu'ici on est plusieurs centaines à l'attendre patiemment, dans cette Orangerie transformée pour l'occasion en salle assise. Pas le temps de bâiller pendant la prestation d'Holden qu'elle arrive à pas de louve, dans une robe excentrique chatoyante : une vraie princesse. On a dit d'elle et de sa musique qu'elles ressemblaient à Björk, Leila, Anja Garbarek, Kate Bush. C'est vrai qu'à la voir, on pense à toutes ces femmes charmantes, chez qui l'atypisme passe aussi par la garde-robe. Mais l'important ce soir, c'est de vérifier si ses chansons, si belles soient-elles sur album, tiennent la route en live. Parce qu'Emilie Simon a beau avoir sorti un album magnifique, encore faut-il voir si ces compositions écrites en studio, sur un ordinateur, se révèlent aussi surprenantes sur une scène, en direct et sans filet. La réponse ne se fera pas trop attendre…

Si la jeune fille semble un peu timide et gauche pendant les trois premiers morceaux (" Dancers ", " Secret " et " Il Pleut ", où elle abuse des effets vocaux), elle se lâche rapidement avec " Flowers ", la chanson la plus pop de l'album. Sur scène, elle est entourée d'un guitariste et d'un (contre)bassiste, d'une choriste-pianiste et d'un programmateur. A côté d'elle, un étrange thérémin lui permet de moduler sa voix à l'envi… Tout l'album sera passé en revue (+ un inédit, " Solène "), avec en rappel " Vu d'ici ", un " Flowers " bis, " Femme Fatale " (du Velvet Underground) et le superbe " Chanson de Toile ". Emilie Simon n'aura pas dit grand chose, concentrée sur cette (belle) musique dont elle est la (fort mignonne) génitrice. Comme un aimant dont nous serions la limaille, Emilie nous aura captivés pendant une bonne heure, pendus à ses mots susurrés avec grâce.

Hot Hot Heat

Dévoré par la flamme...

Redboy de My Little Cheap Dictaphone a la bougeotte : à peine a-t-on eu le temps de se familiariser avec « Music Drama » que le bonhomme nous revient déjà avec un nouveau groupe, plus rock, plus tendu, plus noisy, plus –core (sans parler de son troisième projet : Zythum…). Difficile pour l'instant de dire s'il s'agit d'une récréation juvénile pour notre ami liégeois… En tout cas s'il s'amuse, il le fait de fort belle manière : sur scène, ça déménage, le son est incisif, les compos bien troussées, la rage à peine contrôlée. Hollywood P$$$ Stars pourrait bien ainsi devenir le nouveau fleuron d'une scène rock wallonne de plus plus décomplexée (Elvis' Ghettoblaster, Austin Lace, Mud Flow, Girls In Hawaii, Nietzsche,…). Après avoir empoché le premier prix du Concours Circuit, le nouveau gang de Redboy (Eric à la basse, Anthony à la guitare et au chant, Benoît à la batterie) devrait donc refaire parler de lui dans les prochains mois, une fois ce premier EP (fort attendu) dans les bacs, prévu pour très bientôt (voir www.collectifjauneorange.net, dont le but est de promouvoir les musiciens liégeois « de manière indépendante et artisanale »).

Dommage qu'après telle révélation, les deux jumelles canadiennes Tegan & Sara soient venues gâcher la fête. Imaginez une sorte de couple siamois braillant un folk-rock poussif en singeant Melissa Etheridge : affreux.

Heureusement, les quatre Canadiens de Hot Hot Heat ne tarderont pas, après cet interlude regrettable, de bouter le feu à la Rotonde, avec leur punk-new wave né sur les cendres encore chaudes d'XTC, de Gang of Four et de Cure circa « Three Imaginary Boys ». Après quelques maxis confidentiels (dont l'excellent « Knock Knock Knock » produit par Chris Walla de Death Cab for Cutie), ces quatre jeunes teigneux au look hilare (le chanteur ressemble à un jeune Bruce Springsteen déjanté, et le guitariste au Nick Cave de Birthday Party) nous reviennent avec un premier album festif, « Make up the Breakdown ». Au programme : guitares funky, synthés acidulés et beats timbrés, comme si Robert Smith (cette voix !) s'était mis à jouer du Specials sur fond d'Elvis Costello. Dansant et énergique, le rock juteux d'Hot Hot Heat emballe dès les premières notes. Steve Bays chante avec conviction, la langue pendante et le buste collé à son synthé, en remuant tel un beau diable qui aurait des fourmis dans les jambes, et du poil à gratter dans le slip. « No, Not Now », « Get In or Get Out » et surtout « Bandages » (interdit aux USA durant la guerre parce qu'il parle de… pansements) se savourent avec délectation : de mémoire, on n'avait plus entendu de tubes pop-funk si convaincants depuis Weezer et The Rapture. Ces gars-là sont Hot, y a pas à dire…

 

Yel

En attendant leur nouvel album...

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C'est face à un large contingent de fans que Yel s'est produit sur les planches du Bota, en première partie d'Aston Villa. Faut croire qu'ils avaient organisé un car… Curieusement en interprétant ses premières chansons, Jean-Christophe Van Achter épouse les inflexions de Fred Franchitti. Le groupe avait-t-il assisté au soundcheck d'Aston Villa ? Le mystère reste entier. Mais c'est plus que vraissemblable… Ce qui n'a pas empêché le quatuor de dispenser un set de bonne facture et d'aligner les « Nos cœurs à genoux », « Nouvelle vague » et consorts, sans oublier de réserver l'une ou l'autre composition au format acoustique. Le moment le plus fort de leur prestation restera cependant « Comme un seul homme », lorsque Jean-Christophe fit allusion à Bush, en regrettant que parfois les décisions soient parfois prises seulement par un seul homme. Lors du rappel, Yel a délivré une nouvelle chanson, au cours de laquelle le chanteur y a démontré un certain talent à l'harmonica. En quittant la scène, le groupe a également annoncé qu'il entrait bientôt en studio pour enregistrer un nouvel album…

La dernière fois que j'avais assisté à un concert d'Aston Villa, c'était (NDR : si mes souvenirs sont exacts), en 1999. A Lille. Au Splendid. Pour un spectacle de bonne facture, sans plus. Depuis, le groupe a sorti un 'live' acoustique et surtout l'an dernier « Strange », qui figure parmi mes albums de l'année. Je voulais donc un peu voir, dans quelle mesure, ils avaient également progressé sur les planches. Première constatation, il y a eu du changement au sein du line up. Les frères Nico et Doc Muller (guitariste et drummer) ont été remplacés respectivement par Franck Pilant (NDR : il avait déjà participé à l'enregistrement des deux premiers elpees du groupe) et l'ex Ben's Symphonic Orchestra, Gregory Baudier. Ne reste donc plus du line up original que Fred, le chanteur, et Djib le bassiste. Tout ce remue ménage aurait pu laisser croire au pire. Et bien non ! Aston Villa nous a délivré un set absolument épatant. Ils avaient une pêche d'enfer. Faut dire que la présence de deux drummers y est aussi pour quelque chose, même si le second (NDR : Eduardo Tomassi qui accompagne régulièrement la formation en tournée) se concentre davantage sur les percus, avec une dextérité pas possible. Fred est en plein forme. Son regard vous transperce. Il bondit d'un côté à l'autre de la scène. Ne s'arrêtant que pour jouer de son clavier adapté. Oui, ceux qui n'ont jamais vu Aston Villa l'ignorent : il manque l'avant bras gauche à Fred. Il ne s'en formalise pas. Et avant de gratter un peu de guitare lors de sa cover d'« All apologies » de Nirvana, il promet que la prochaine fois, il le laissera repousser. Et finalement, lorsqu'il tournoie sur scène, sa manche de chemise virevolte un peu dans tous les sens, avec une certaine élégance. Et puis si ses chansons sont truffées de jeux de mots, ce n'est jamais gratuitement. « L'âge d'or », « Les codes » et « Le chien », sont autant de messages et d'attitudes qui raillent les mécanismes de notre société de consommation. Une attitude fort proche de celle de Noir Désir. Une comparaison renforcée par la puissance du set. A ce sujet, vous pouvez me croire : les riffs de guitare étaient cinglants ; et lorsqu'ils bavardaient avec la ligne de basse, on retrouvait presque une structure en crescendo digne de dEus. Ce qui n'a pas empêché le public de partager de formidables moments hymniques. Et en particulier à l'issue de « Peu importe » ; parce que le groupe dût se résoudre à improviser pour embrayer sur le refrain entonné par une partie du public. Génial ! Pour souffler un peu, Aston Villa nous quand même réservé l'une ou l'autre chanson un peu plus acoustique et même permis au bassiste (NDR : de son baryton profond, il prétend même faire craquer toutes les filles…) d'en interpréter une plus badine. J'avais même failli l'oublier. Et lors du rappel, on a eu droit à un « J'en rêve » de rêve. Le groupe semblait même surpris de l'ovation que lui a accordée le public. Vibrant ! Et le mot est faible. Manquait plus qu'ils reprennent le « J'aime regarder les filles » de Coutin et c'était la folie… Une grande claque !

Beth Gibbons & Rustin Man

Intemporel...

Beth Gibbons échappée de Portishead, cela donne « Out of season », splendide album aux ballades crépusculaires et aux arrangements somptueux, pas loin du groupe qui l'a rendue célèbre, mais sans les beats lascifs et les samples cafardeux, cette marque déposée qui commençait à tourner de l'œil. Avec Rustin Man en renfort, alias Paul Webb (ex-bassiste de Talk Talk), Beth pouvait enfin laisser libre cours à ses fantasmes – et dieu sait si l'on aime se les entendre chanter. « Out of season », c'est donc du Portishead en plus rural, comme libéré du joug des machines : une patine plus authentique, des ambiances moins cinématographiques que pastorales… Bref la campagne brumeuse plutôt que les bandes usées de films imaginaires.

L'Aéronef, pourtant, n'a rien de la salle paroissiale paumée au milieu des champs : en plein Euralille, coincée entre l'hypermarché et des escaliers en tôle ondulée, la salle fait davantage penser aux ambiances glauques de Blade Runner qu'aux jupettes des sœurs de la petite maison dans la prairie. On aurait pu donc croire que la musique de Beth s'y sente mal, prisonnière et claustrophobe… Le talent et la grâce angélique de la chanteuse, heureusement, sauveront la mise, jusqu'à nous faire oublier tout, happé par cette musique sépia venue d'ailleurs, fragile et réconfortante, susurrée par un elfe au dos voûté, qui chancèle (cette voix !) mais ne tombe pas. Le calme dans la salle. Le recueillement. Rarement l'Aéronef aura connu pareille ambiance. Après une heure, les lumières se rallument, les esprits sont sonnés. Le public, tombé sous le charme de cette musique subliminale, qui déploie ses charmes de manière insidieuse, en voudrait encore. Tristesse : Beth Gibbons est déjà partie (après avoir signé quelques autographes). Pour tous, le retour à la réalité n'en aura été que plus difficile. « Out of season » ? Carrément « Out of time », oui !

Alaska

Un apéro bien frais...

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Ne pas confondre Alaska et Alaska et Alaska ! Si un distrait pensait assister à un concert du combo espagnol ou à celui réputé pour sa musique progressive, il a dû déchanter. Et le set auquel il a assisté le laisser de glace. Et pourtant ! En fait, le groupe qui ouvrait la soirée est californien ; et implique deux musiciens du nouveau Folk Implosion. Soit le guitariste Imaad Wasif (ex Lowercase) et le drummer Russel Pollard (toujours Sebadoh), pour la circonstance préposé à la basse. Un line up complété pour la tournée par une drummeuse. Très jolie par ailleurs. Ce qui ne l'empêche pas de taper dur sur ses fûts, la longue chevelure noire lui cachant constamment le visage. Enfin, pour ce que j'ai pu voir de leur prestation. Une bonne vingtaine de minutes. Au cours desquelles le band s'est fendu d'un long trip électrique, psychédélique, vivifiant, dans l'esprit du 'Paisley Underground'. Imaad y prend vraiment son pied et finit par se contorsionner en se roulant sur les planches. Bonne entrée en matière, même si Alaska pourrait y gagner en faisant preuve d'un peu plus d'originalité.

Née sur la côte Ouest des States, d'un père d'origine japonaise et d'une mère irlandaise, Mia Doi Todd me fait penser à… une squaw cheyenne. Et je dois vous avouer qu'on l'inviterait bien dans son tepee (NDR : pour y prendre le thé, hein !). Pratiquement inconnue en Europe, Mia a déjà commis quelques albums, dont le dernier « The golden stat » a été produit par l'ex époux de Suzanne Vega, Mitchell Froom. Et en assistant à son set, on comprend mieux pourquoi Froom a accepté ce challenge. Mia est avant tout une ‘folk singer’. Sur les planches, elle s'accompagne tout simplement d'une guitare sèche, et s'autorise même une version a cappella de « Age ». A vous flanquer des frissons partout ! Elle possède une très jolie voix. Pure, cristalline, douce, mais très intense et profonde. Son timbre me fait d'ailleurs tantôt penser à Joni Mitchell, à Joan Baez, à Jacqui Mc Shee (NDR : pour ceux qui ont connu Pentagle !), ou encore bien sûr, à Suzanne Vega. Elle interprète des chansons qui parlent de liberté individuelle, de conflits sociaux et personnels, de la nature et de ses cycles. Franchement, il n'y manquait qu'un quatuor à cordes et on tombait de sa chaise (NDR : surtout qu'il n'y en avait pas, et qu'une partie du public était assis à même le sol). Mais que voulez-vous, chez certains majors, il faut vendre des centaines de milliers d'albums pour qu'on s'intéresse à votre cas. N'empêche, d'ici quelques mois, on risque bien de reparler de cette talentueuse Mia Doi Todd. Et en bien !

Exit John Davies, le nouveau Folk Implosion implique donc Imaad Wasif à la six cordes, Russell Pollard au drums et bien sûr Lou Barlow, qui en est revenu à ses premières amours, en troquant sa guitare contre une basse. Il se réserve toujours le chant en se servant de deux micros aux tonalités différentes. Petite surprise, Mia Doi Todd vient apporter son concours aux samples et aux boucles, pour entamer le concert. Et elle reviendra en fin de parcours, pour assumer quelques backing vocaux. Lou est en pleine forme. Il plaisante entre chaque interprétation. Et son humour est toujours aussi subtil. Il entame son set par les compos les plus musclées de son nouvel opus. Et je dois avouer, qu'elles passent bien la rampe. Tout comme celles du Folk Implosion première mouture, d'ailleurs. Après une bonne demi-heure, Barlow et Imaad s'asseyent pour entrer dans la phase acoustique. Barlow a repris sa vieille gratte. Imaad a recours au bottleneck. L'intensité et l'émotion sont très palpables. Et atteignent une nouvelle dimension en rappel, lorsqu'il revient seul, toujours flanqué de sa sèche. Pour interpréter une nouvelle chanson. Puis égrener quelques morceaux intimistes, minimalistes, mais dont il a le secret pour les rendre magiques. Deux rappels plus tard le public était aux anges… Et moi aussi !

The Craftmen Club

Le pied au plancher...

Écrit par

The Craftmen Club remplaçait donc, au pied levé, Cowboy From Outerspace, pour ouvrir cette 'Wild & vintage rock'n roll party'. Plutôt que de pied levé, il aurait été plus judicieux de parler de pied au plancher, tant la musique de ce trio breton (Guingamp) évolue sur un tempo rapide. Du rock nerveux, carré, furieux, aride, basique, épicé de quelques samples discrets, et écorché par la voix un peu rauque de Steeve, qui n'hésite pas à rapper comme Beck, ou à trafiquer sa voix, à la manière de Mark E Smith. Steeve est également le guitariste du groupe. Il martyrise son manche et lui arrache les notes de ses cordes. A un tel point qu'il finit par nous plonger dans un univers aussi déstructuré que psychédélique. Le tout sur fond de jeu de scène déjanté… Mais si on retrouve ici toute la folie, la même urgence rock'n roll et des guitares aussi énergiques et brutes que chez le Jon Spencer Blues Explosion, il faut reconnaître que le ton est un peu trop linéaire à mon goût. Ce n'est bien sûr qu'une question de goût…

Considéré comme le meilleur groupe belge sur les planches, Millionaire jouit d'une grosse popularité en Flandre. Normal, puisqu'ils sont du nord de la Belgique. Pourtant, j'avais hâte de découvrir (NDR : j'avais manqué leur set au Pukkelpop, par la faute d'un embouteillage) une formation qui a régulièrement fait les premières parties de Muse et de Queens Of The Stone Age (NDR : ils entretiennent d'excellentes relations avec ces derniers, par ailleurs). Drivé par le chanteur/guitariste Tim Vanhamel ( NDR : il a notamment joué en compagnie de Mauro Pawlowski chez Evil Superstars et participé, comme musicien de tournée, au périple de dEus, dans le cadre de l''Ideal Crash tour', en 1999), Millionaire pratique un métal/pop/rock à la fois solide et mélodique, à la croisée des chemins de Captain Beefheart, de Lenny Kravitz et de Q.O.T.S.A. (NDR : of course !). Petite particularité, mais gros avantage, les harmonies vocales (NDR : falsetto !) conjuguées par le second guitariste, le bassiste et le claviériste sont impeccables. Ce qui arrondit les angles de leurs compositions plutôt musclées. Sans oublier le drumming souple, tribal et efficace de Dave, nonobstant le kit qui avait la mauvaise tendance à se déplacer vers l'avant (NDR : la prochaine fois, Dave, faudra la clouer ta batterie !) Vêtu d'un tee-shirt bleu ciel, frappé d'un numéro deux, Tim est une véritable bête de scène. Il l'arpente d'un côté à l'autre, comme s'il était en cage. Lorsqu'il ne joue pas de la gratte, il la trimballe en bandoulière. Mais il prend un soin tout particulier à en changer, après chaque morceau, histoire de soigner la forme. Sa voix, il la triture à travers une sorte de pupitre électronique, la rendant même parfois démoniaque. Seul petit couac, la présentation d'un nouveau titre, abandonné après quelques mesures. (NDR : Tim m'avouera ensuite dans la loge, qu'ils n'avaient plus répété depuis un bon mois). N'empêche Millionaire a encore réussi à mettre le public dans sa poche…

Les Bellrays nous viennent de Californie. Trois musiciens blancs et une chanteuse noire. Et quelle chanteuse ! Elle possède une voix exceptionnelle. Son nom ? Lisa Kekaula. En l'écoutant, je ne pouvais m'empêcher de penser à Janis Joplin, à Aretha Franklin ou à Tina Turner. Oui, parce qu'en plus de chanter, elle bouge. Comme une panthère. Bon c'est vrai qu'elle est un peu enveloppée. Certains diront musclée… Mais elle est très sexy. Et sa mini robe ainsi que ses bottes de couleur noire lui donnent un peu une allure de vamp ! Derrière le trio guitare/basse/batterie joue du rock pur et dur dans la lignée de MC5. Et l'urgence et la fulgurance de leur musique mêlées à la soul du vocal se solde par un cocktail aussi étonnant que détonant. Franchement, s'ils reviennent, ne les manquez sous aucun prétexte. Dommage qu'ils soient aussi peu soutenus par leur label…

Dave Gahan

Des hits à la pelle...

On avait raté Dave Gahan à Werchter, parce qu'il y avait Queens of The Stone Age : pas de bol, les Américains n'avaient pas réitéré leur prestation remarquable de l'année d'avant, cette fois en roue libre devant une assemblée terrassée par le soleil. Dave Gahan, lui, avait paraît-il mis le feu. Un peu bouffi par quelques années de défonce dont il eut beaucoup de mal à revenir, Dave Gahan venait y défendre son premier album solo, " Paper Monsters ", un disque inégal mais attachant, à l'image du leader de Depeche Mode trop souvent resté dans l'ombre de Martin Gore, cheville ouvrière du groupe et seul véritable songwriter. Avec ce disque, Dave Gahan prouve une fois pour toutes qu'il n'est pourtant pas que la belle gueule au micro, et que lui aussi sait écrire des chansons. De passage à Bruxelles pour un concert quasi sold out, on n'allait pas cette fois rater le coche.

Les Américains de Nu n'auront même pas rempli leur contrat de première partie, à savoir faire chauffer la salle. A contrario, il n'aura fallu que quelques minutes au sieur Gahan pour transformer la salle en bouilloire festive, grâce à cette aisance scénique qui le caractérise depuis deux décennies. Pas de doute : Dave Gahan est un sacré performer, haranguant le public (essentiellement des fans de Depeche Mode), de sa plus belle morgue, jonglant comme un diable avec le pied de son micro, investissant toute la scène avec une hargne de lion sorti de sa cage. Tout son album sera revisité, avec en bonus plusieurs hits de Depeche Mode. Martin Gore lui aurait donné son accord. Même si " Paper Monsters " contient quelques tubes (" Dirty Sticky Floors ", ici aussi en ouverture, " Bottle Living ", repris en chœur par le public, " Hidden Houses "), il ne fait pas le poids face au répertoire de Depeche Mode… D'autant que les autres titres solo de Gahan privilégient une atmosphère délétère peu propices aux raouts de masse type Forest National : dans de telles conditions live, des morceaux comme " Hold On ", " Stay " et " Black and Blue Again ", d'une délicatesse murmurée, passent mal. L'AB se serait sans doute mieux prêtée au genre d'atmosphère bluesy que Gahan a tenté d'installer, avec un bel effort mais sans grand résultat. Dans ces moments-là, difficile de ne pas s'ennuyer, en attendant qu'il nous sorte un petit hit certifié DM et que ça reparte. Et des hits de DM, ce concert n'en fut pas avare, parce que même si Gahan est fier d'avoir coupé le cordon avec ses deux potes Gore et Fletcher, il aime encore profiter de son statut de " chanteur de Depeche Mode " et voir cette foule onduler en chantant " Never Let Me Down Again "… Des hits donc, à la pelle : " A Question of Time ", " Personal Jesus ", " I Feel You ", " Walking in my Shoes ", " NLMDA ", " Useless ". Et en deuxième rappel, des versions acoustiques, lui et ses musiciens en rang serré au milieu de la scène, de " Policy Of Truth ", " Dream On " ainsi que d'" Enjoy The Silence " (entrecoupé du refrain de " I Just Can't Get Enough "), chantés par une foule en délire, les bras en l'air, avec un Gahan en transe, superbe performer au sang chaud exhortant ses fidèles à s'abandonner, corps et âme, avec lui. Magique.

 

Nicolai Dunger

Un Suédois qui prêche dans le désert...

Benjamin Schoos est un petit marrant, même si sa musique, elle, n'est pas drôle (« Forgotten Ladies », son nouvel album). Un soupçon de Venus et de Don Corleone (l'abat-jour et le fauteuil, la gomina et la grosse caboche), un zeste de Ry Cooder et de Tindersticks (le trio en backing band – Jacques Stotzem, André Klenes, Phil Corthouts – et l'air emprunté de Miam), un léger parfum de belgitude (l'accent liégeois, le surréalisme des paroles – trois mots, à toutes les sauces, love despair sadness) : circulez, y a rien (de neuf) à voir ! ! ! Benjamin, en plus, est aussi à l'aise sur scène qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine : une blague belge, une blague belge, une blague belge ! Eh bien non, pas de blague… même si ce concert de Miam Monster Miam en fût une. Les musiciens, eux, étaient parfaits. Dommage que Benjamin n'a pas la classe d'un Stuart Stapples, et qu'il ferait mieux de chanter en français. « When I was a ninja », pop-song idiote dédicacée à Bruce Lee, clôturera ce concert raté, même si livré avec plein de bons sentiments. Miam Miam Miam ! ? Non : pas glop.

Après un concert si « délicieux » (dixit plein de gens venus en bus de la cité ardente), Nicolai Dunger (Suède), la vraie tête d'affiche de ce concert, n'aura bien sûr pas trop retenu l'attention. Pas de chance pour lui : c'était pas son show-case. « Va voir à Seraing si j'y suis ! ». Pourtant, son americana composée à quatre mains avec Will Oldham (excusez du peu) valait bien qu'on s'y attarde. Du sax, de la flûte, des guitares rugissantes, et surtout cette voix, râleuse et raclante, comme rôdée à l'alcool et au vieux tabac. Un Dunger vaut mieux que deux Miam tu l'auras, comme on dit. Pour les fans d'alternative country… Pas nombreux dans la salle, il allait sans dire.

 

 

Mia Doi Todd

Un talent à l'état pur...

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Ne pas confondre Alaska et Alaska et Alaska ! Si un distrait pensait assister à un concert du combo espagnol ou à celui réputé pour sa musique progressive, il a dû déchanter. Et le set auquel il a assisté le laisser de glace. Et pourtant ! En fait, le groupe qui ouvrait la soirée est californien ; et implique deux musiciens du nouveau Folk Implosion. Soit le guitariste Imaad Wasif (ex Lowercase) et le drummer Russel Pollard (toujours Sebadoh), pour la circonstance préposé à la basse. Un line up complété pour la tournée par une drummeuse. Très jolie par ailleurs. Ce qui ne l'empêche pas de taper dur sur ses fûts, la longue chevelure noire lui cachant constamment le visage. Enfin, pour ce que j'ai pu voir de leur prestation. Une bonne vingtaine de minutes. Au cours desquelles le band s'est fendu d'un long trip électrique, psychédélique, vivifiant, dans l'esprit du 'Paisley Underground'. Imaad y prend vraiment son pied et finit par se contorsionner en se roulant sur les planches. Bonne entrée en matière, même si Alaska pourrait y gagner en faisant preuve d'un peu plus d'originalité.

Née sur la côte Ouest des States, d'un père d'origine japonaise et d'une mère irlandaise, Mia Doi Todd me fait penser à… une squaw cheyenne. Et je dois vous avouer qu'on l'inviterait bien dans son tepee (NDR : pour y prendre le thé, hein !). Pratiquement inconnue en Europe, Mia a déjà commis quelques albums, dont le dernier « The golden stat » a été produit par l'ex époux de Suzanne Vega, Mitchell Froom. Et en assistant à son set, on comprend mieux pourquoi Froom a accepté ce challenge. Mia est avant tout une ‘folk singer’. Sur les planches, elle s'accompagne tout simplement d'une guitare sèche, et s'autorise même une version a cappella de « Age ». A vous flanquer des frissons partout ! Elle possède une très jolie voix. Pure, cristalline, douce, mais très intense et profonde. Son timbre me fait d'ailleurs tantôt penser à Joni Mitchell, à Joan Baez, à Jacqui Mc Shee (NDR : pour ceux qui ont connu Pentangle !), ou encore bien sûr, à Suzanne Vega. Elle interprète des chansons qui parlent de liberté individuelle, de conflits sociaux et personnels, de la nature et de ses cycles. Franchement, il n'y manquait qu'un quatuor à cordes et on tombait de sa chaise (NDR : surtout qu'il n'y en avait pas, et qu'une partie du public était assis à même le sol). Mais que voulez-vous, chez certains majors, il faut vendre des centaines de milliers d'albums pour qu'on s'intéresse à votre cas. N'empêche, d'ici quelques mois, on risque bien de reparler de cette talentueuse Mia Doi Todd. Et en bien !

Exit John Davies, le nouveau Folk Implosion implique donc Imaad Wasif à la six cordes, Russell Pollard aux drums et bien sûr Lou Barlow, qui en est revenu à ses premières amours, en troquant sa guitare contre une basse. Il se réserve toujours le chant en se servant de deux micros aux tonalités différentes. Petite surprise, Mia Doi Todd vient apporter son concours aux samples et aux boucles, pour entamer le concert. Et elle reviendra en fin de parcours, pour assumer quelques backing vocaux. Lou est en pleine forme. Il plaisante entre chaque interprétation. Et son humour est toujours aussi subtil. Il entame son set par les compos les plus musclées de son nouvel opus. Et je dois avouer, qu'elles passent bien la rampe. Tout comme celles du Folk Implosion première mouture, d'ailleurs. Après une bonne demi-heure, Barlow et Imaad s'asseyent pour entrer dans la phase acoustique. Barlow a repris sa vieille gratte. Imaad a recours au bottleneck. L'intensité et l'émotion sont très palpables. Et atteignent une nouvelle dimension en rappel, lorsqu'il revient seul, toujours flanqué de sa sèche. Pour interpréter une nouvelle chanson. Puis égrener quelques morceaux intimistes, minimalistes, mais dont il a le secret pour les rendre magiques. Deux rappels plus tard le public était aux anges… Et moi aussi !

Millionaire

Millionaire a mis le public dans sa poche!

Écrit par

The Craftmen Club remplaçait donc, au pied levé, Cowboy From Outerspace, pour ouvrir cette 'Wild & vintage rock'n roll party'. Plutôt que de pied levé, il aurait été plus judicieux de parler de pied au plancher, tant la musique de ce trio breton (Guingamp) évolue sur un tempo rapide. Du rock nerveux, carré, furieux, aride, basique, épicé de quelques samples discrets, et écorché par la voix un peu rauque de Steeve, qui n'hésite pas à rapper comme Beck, ou à trafiquer sa voix, à la manière de Mark E Smith. Steeve est également le guitariste du groupe. Il martyrise son manche et lui arrache les notes de ses cordes. A un tel point qu'il finit par nous plonger dans un univers aussi déstructuré que psychédélique. Le tout sur fond de jeu de scène déjanté… Mais si on retrouve ici toute la folie, la même urgence rock'n roll et des guitares aussi énergiques et brutes que chez le Jon Spencer Blues Explosion, il faut reconnaître que le ton est un peu trop linéaire à mon goût. Ce n'est bien sûr qu'une question de goût…

Considéré comme le meilleur groupe belge sur les planches, Millionaire jouit d'une grosse popularité en Flandre. Normal, puisqu'ils sont du nord de la Belgique. Pourtant, j'avais hâte de découvrir (NDR : j'avais manqué leur set au Pukkelpop, par la faute d'un embouteillage) une formation qui a régulièrement fait les premières parties de Muse et de Queens Of The Stone Age (NDR : ils entretiennent d'excellentes relations avec ces derniers, par ailleurs). Drivé par le chanteur/guitariste Tim Vanhamel (NDR : il a notamment joué en compagnie de Mauro Pawlowski chez Evil Superstars et participé, comme musicien de tournée, au périple de dEUS dans le cadre de l''Ideal Crash tour', en 1999), Millionaire pratique un métal/pop/rock à la fois solide et mélodique, à la croisée des chemins de Captain Beefheart, de Lenny Kravitz et de Q.O.T.S.A. (NDR : of course !). Petite particularité, mais gros avantage, les harmonies vocales (NDR : falsetto !) conjuguées par le second guitariste, le bassiste et le claviériste sont impeccables. Ce qui arrondit les angles de leurs compositions plutôt musclées. Sans oublier le drumming souple, tribal et efficace de Dave, nonobstant le kit qui avait la mauvaise tendance à se déplacer vers l'avant (NDR : la prochaine fois, Dave, faudra la clouer ta batterie !) Vêtu d'un tee-shirt bleu ciel, frappé d'un numéro deux, Tim est une véritable bête de scène. Il l'arpente d'un côté à l'autre, comme s'il était en cage. Lorsqu'il ne joue pas de la gratte, il la trimballe en bandoulière. Mais il prend un soin tout particulier à en changer, après chaque morceau, histoire de soigner la forme. Sa voix, il la triture à travers une sorte de pupitre électronique, la rendant même parfois démoniaque. Seul petit couac, la présentation d'un nouveau titre, abandonné après quelques mesures. (NDR : Tim m'avouera ensuite dans la loge, qu'ils n'avaient plus répété depuis un bon mois). N'empêche Millionaire a encore réussi à mettre le public dans sa poche…

Les Bellrays nous viennent de Californie. Trois musiciens blancs et une chanteuse noire. Et quelle chanteuse ! Elle possède une voix exceptionnelle. Son nom ? Lisa Kekaula. En l'écoutant, je ne pouvais m'empêcher de penser à Janis Joplin, à Aretha Franklin ou à Tina Turner. Oui, parce qu'en plus de chanter, elle bouge. Comme une panthère. Bon c'est vrai qu'elle est un peu enveloppée. Certains diront musclée… Mais elle est très sexy. Et sa mini robe ainsi que ses bottes de couleur noire lui donnent un peu une allure de vamp ! Derrière le trio guitare/basse/batterie joue du rock pur et dur dans la lignée de MC5. Et l'urgence ainis que la fulgurance de leur musique mêlées à la soul du vocal se solde par un cocktail aussi étonnant que détonant. Franchement, s'ils reviennent, ne les manquez sous aucun prétexte. Dommage qu'ils soient aussi peu soutenus par leur label…